| Retour

ANTHEA – Une saison 2020/2021 étonnante !

« Étonnant » est le mot le plus prononcé par Daniel Benoin lors de la présentation de la saison 2020-2021 du théâtre Anthéa ! Et c’est vraiment une année étonnante qui se profile avec une sélection judicieuse et attractive ! Brusquement interrompue en mars par un « chacun chez soi », la saison 19-20 a laissé quelques frustrations aux spectateurs, mais a permis au directeur d’Anthéa, de prendre le temps de préparer une nouvelle saison particulièrement riche.

Avec l’annonce de noms aussi prestigieux que celui de Bob Wilson, dont le souvenir du « Regard du sourd  » reste impérissable et avec le retour de Gérard Depardieu dans le tour de chant - remanié et renouvelé - de Barbara et toujours accompagné par Gérard Daguerre, le pianiste de l’inoubliable chanteuse. Ce moment magique, déjà offert par Anthéa en septembre 2018, ouvrira la saison dans la grande salle, tandis que Sami Bouajila interprétera, seul en scène, «  Un prince  » dans la petite salle.

Cette année, un comédien sera souvent seul sur la grande scène de la salle Audiberti.

FRANCOIS, LE SAINT JONGLEUR - © Christophe Raynaud de Lage

Ainsi Pierre Richard, qui vient d’obtenir le Molière du «  Seul en scène », sera uniquement accompagné de la formidable trompette d’Ibrahim Maalouf, dans « Monsieur X », un spectacle sans parole comme les aime sa créatrice Mathilda May. Pour un «  Déjeuner en l’air », Daniel Auteuil a convié ses « amis » poètes (Paul-Jean Toulet d’abord, puis Baudelaire, Apollinaire, Rimbaud et autres) pour les chanter, soutenu par la guitare de Pascal Garry.
Le retour de l’inénarrable Fabrice Luchini dans ses hilarantes improvisations sur «  Les écrivains parlent d’argent ». Devenu un habitué, Guillaume Gallienne a choisi Dario Fo pour sa nouvelle « jonglerie », « François, le saint jongleur ».
Clémentine Célarié triomphe déjà dans « Une vie » d’après Maupassant.

Molière du meilleur comédien du théâtre privé 2020, Niels Arestrup est presque seul dans le rôle de Rothko dans «  Rouge », la couleur préférée, obsessionnelle même, du célèbre peintre américain.

Presque seul aussi, Edouard Baer peut faire son numéro ironico-comique dans « Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce » avec son panthéon personnel formé de Boris Vian à Bukowski en passant par Thomas Bernhard, dans une mise en scène d’Isabelle Nanty.

Programmés au printemps dernier, quelques spectacles ont pu être reportés à cette nouvelle saison.

D’abord le très attendu « Disgraced (Disgrâce) », mis en scène par Daniel Benoin, est une « étonnante » pièce sur le monde actuel du dramaturge américano-pakistanais Ayad Akthar. Puis, « Taïga », sur l’affaire dite de Tarnac, qui défia l’actualité.

Gros succès à Paris, « La dégustation », Molière de la comédie en 2019, réunit Isabelle Carré et Bernard Campan dans une mise en scène d’Ivan Calbérac.

Adapté de Michel Tournier, « Le Fétichiste  » est magistralement interprété et mis en scène par Paul Chariéras. Heureuse reprise de « 1984 » que Gaële Boghossian a adapté du célèbre roman de George Orwell, tellement d’actualité dans une période où la réalité rejoint la fiction.
Toujours de Gaële Boghossian, et également avec d’ingénieuses créations vidéo de Paulo Correia, « La Religieuse  » d’après Diderot.

Ajoutons le nouveau spectacle de Gaspard Proust dont l’humour était très attendu en début d’année, ainsi que celui de Monsieur Fraize qui améliore toujours davantage son talent d’humoriste, et Christophe Alévêque qui fermera joyeusement la saison...

Pour rire encore, Michel Boujenah qui donne à Anthéa la primeur de son nouveau spectacle «  Dans tous les sens » et Eric Métayer interprétant seul 32 personnages dans son grand succès « Un monde fou »...

Du rire aussi avec Mélissa Prat qui raconte avec dérision, dans «  Métanoïa, le présage du papillon », des miettes de sa psychanalyse. On ri aussi à « Dr Jekyll et le mystère Hyde » adapté de Stevenson à la manière du Collectif La Machine, et ça rigole bien aussi pour «  Kadoc » où Rémi DeVos et Jean-Michel Ribes s’attaquent au monde du travail. Rire garanti avec «  Lodka  », un petit bateau où nous embarque l’hilarante Famille Semianyki  !

Pour rendre hommage à l’ambigu Harold Pinter, Prix Nobel de littérature en 2005, Ludovic Lagarde a mis en scène «  La Collection » avec une belle brochette de comédiens dont Mathieu Amalric qui vient pour la première fois à Anthéa. Et toujours Harold Pinter avec « Trahisons », celles entre Roschdy Zem et Michel Fau, plus Claude Perron au milieu ! En duo, l’un psychiatre et l’autre Président de la République, François Berléand et François-Xavier Demaison s’affrontent dans « Par le bout du nez ». Grand succès du Festival off d’Avignon 2019, «  Illusions » d’Ivan Viripaev, mis en scène par Olivier Maurin.

LA DEGUSTATION © Charlotte Spillemaecker

Quelques classiques de la littérature française adaptés pour la scène 

Grâce à Clément Althaus nous (re)découvrirons La Fontaine, façon slam. D’après Balzac, Pauline Bayle a adapté « Illusions perdues » sur l’ambition d’un jeune provincial. Enfin, terriblement d’actualité « L’état de siège » de Camus dans une mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota  : un mal tyrannique terrifie « chacun chez soi  ». Un classique grec avec « Antigone ma soeur », une des plus grandes figures de la tragédie sur la désobéissance sociale.
Et du théâtre classique avec «  L’heureux stratagème  » de Marivaux interprété par Sylvie Testud et Éric Elmosnino.

On piaffe d’impatience de voir le spectacle qui devait ouvrir en juillet le Festival d’Avignon dans la Cour d’Honneur, « Le jeu des ombres » un texte de Valère Novarina d’après « Orfeo » de Verdi, mis en scène par Jean Bellorini.

L’HEUREUX STRATAGÈME - ©Bernard Richebé

Quelques spectacles musicaux 

SHAZAM - ©Sigrid Colomyès

Un trio de femmes – Julie Depardieu raconte, Juliette Hurel joue de la flûte et Hélène Couvert du piano - pour « Misia Sert, Reine de Paris  », celle qui fut un célèbre modèle des plus grands peintres au tournant du XXe siècle. «  Face à la mère », spectacle concert de Jean-René Lemoine pour dire à sa mère morte ce qu’il a manqué de lui exprimer de son vivant.

Le fameux Collectif belge Peeping Tom revient avec « Triptych  », une insolite performance chorégraphique.

L’imaginatif Philippe Découfflé s’inspire de Tex Avery et des Marx Brothers dans « Shazam », reprise d’un spectacle resté historique.
Le retour attendu d’Andrés Marin et son incroyable flamenco avec « Jardin impuro  ».

MACBETH @Adobe Stock-Paulo Correia.

De la danse encore avec « Folia » de Mourad Merzouki, le virtuose du hip-hop. Une danse plus proche d’un cirque poétique, «  Esther », par la Compagnie Libertivore. Les étonnantes acrobaties de la compagnie XY dans « Möbius », les époustouflantes jongleries de Quentin Brevet dans «  A tiroirs ouverts ».
L’inventif Dark Circus revient nous réjouir avec « Stellaire » et le chorégraphe niçois Eric Oberdorff présente « Mon corps palimpseste », sur la mémoire du corps.

Pour les jeunes, «  Tombés du ciel » où Thierry Vincent s’est inspiré d’Ovide. Pour tous, Zaï Zaï Zaï Zaï, l’extrêmement drôle adaptation d’une bande dessinée d’un grand succès.

Deux inclassables  : James Thierrée dans « Room » où, comme toujours, il mêle danse, théâtre, pantomime, acrobaties,... et le déjà cité Bob Wilson, le plus grand metteur en scène des années 70 qui entraînera les spectateurs, jeunes et adultes, dans l’univers onirique de «  Jungle Book », une adaptation du « Livre de la jungle » de Stevenson.

En coproduction avec l’Opéra de Nice, Daniel Benoin met en scène chaque année un prestigieuse opéra.

En mars 2021, nous applaudirons « Macbeth » de Verdi d’après Shakespeare. Ce drame sur la soif de pouvoir sera transposé dans une ville industrielle d’Ecosse au lendemain de la Première Guerre Mondiale.

Tout fini par des chansons !

Signalons donc la venue d’Alain Souchon, d’Hélène Noguerra et d’Imany dont la voix profonde a laissé un impérissable souvenir lors de son passage en 2015.

Pour ouvrir cette nouvelle saison, Daniel Benoin a préféré attendre novembre en espérant pouvoir alors occuper tous les sièges, mais si la situation sanitaire le permet, il ajoutera quelques spectacles qu’il a en réserve pour octobre ou mi-septembre. Restons à l’affut !

Caroline Boudet-Lefort

Daniel Benoin nous présente la saison 2020/21

Le programme est à découvrir PAR ICI !

Photo de Une : TOMBE ?S DU CIEL - © C.Valenti

Artiste(s)