D’abord le théâtre.
En commençant par quelques classiques, dont « Thyeste », la pièce de Sénèque qui ouvrira le Festival d’Avignon le 6 juillet dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, une production d’Anthéa.
Il nous faudra être patients jusqu’en mars ! Très attendue la mise en scène de Daniel Benoin pour « L’avare » de Molière avec Thibault de Montalembert dans le costume d’Harpagon, tandis que, toujours de l’incontournable Molière, la troupe de la Comédie-Française interprétera « Les Fourberies de Scapin » dans une mise en scène de Denis Podalydès. Catherine Hiegel a choisi Marivaux avec « Le jeu de l’amour et du hasard » où brille Laure Calamy (Molière de la meilleure comédienne dans le Théâtre privé). Par ailleurs, Catherine Hiegel viendra jouer, avec Tania Torrens (également ex de la Comédie-Française), « La Nostalgie des blattes » de Pierre Notte, une pièce qui semble fort insolite.
Très attendue, l’adaptation théâtrale du roman d’Olivier Bourdeaut « En attendant Bojangles », immense succès dans le off d’Avignon et à Paris. Dans « Entretien de Descartes avec Pascal », Jean Claude Brisville renouvelle ses prouesses du « Souper » en imaginant la rencontre entre les deux plus grands philosophes de leur temps interprétés par Daniel et William Mesguich, le père et le fils.
Comme tous les ans Jean-Claude Grumberg revient avec son humour grinçant pour « Les Vitalabri » sur l’exil et l’errance d’une famille de sans-papiers et sans-abri. « Rabbit Hole », un drame de David Linsay-Abaire avec Julie Gayet, Patrick Catalifo et Christiane Cohendy. « L’amante anglaise », la pièce la plus connue de Marguerite Duras, est interprétée par la grande, TRES grande, Judith Magre.
« Ramsès II », comédie noire de Sébastien Thiéry, avec François Berléand, Eric Elmosnino, Evelyne Buyle... « Le Fils » de Florian Zeller qu’interprètent brillamment Yvan Attal et Rod Paradot (Molière de la révélation masculine). « Art », la pièce à succès de Yasmina Reza où l’art contemporain est décortiqué par un trio exceptionnel : Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager.
« 12 hommes en colère » d’après le roman et le célèbre film dans une admirable mise en scène de Charles Tordjman. « Douce-amère » une comédie féroce de Jean Poiret interprétée par Mélanie Doutey et Michel Fau. Quant à Stéphanie Bataille, elle reprend le rôle d’institutrice de « Madame Marguerite », un grand succès d’Annie Girardot.
Bernard Pivot continue à être amoureux des mots dont il se repaît pour nous faire partager son enthousiasme « Au secours ! Les mots m’ont mangé ». Tandis que Mathilda May au contraire a longuement concocté « Le Banquet », sans un seul mot, mais avec des gestes qui en disent long. Et pour terminer au mieux la saison théâtrale, nous applaudirons à tout rompre Philippe Caubère qui se multiplie en une foule de personnages dans les deux derniers épisodes de sa grande saga, « Adieu Ferdinand ».
Quelques créations ou accueils de troupes régionales
« Le château » adapté de Kafka par Gaële Boghossian, avec une profusion de vidéos créées par Paulo Correia. Rabelais adapté par Félicien Chauveau « La vie très horrifique du grand Gargantua » monté par le Collectif La Machine. Mis en scène par Pierre Blain, « Homnimal » raconte un étrange entretien d’embauche. Le premier spectacle monté par Benjamin Mineco : « Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis ». Jonathan Gensburger et Frédéric de Golfiem se sont associés pour « Antibes et cetera », un portrait insolite de la ville. Après son monologue autobiographique « Vole ! », Eva Rami revient seule en scène avec d’autres souvenirs familiaux dans « T’es toi ! ».
On piaffe d’impatience !
Quelques alléchants spectacles de danse sont à l’affiche
« Solstice », une merveille de Blanca Li sur le bouleversement climatique. Pour secouer les codes, « Même » de Pierre Rigal. Entre le cirque et la danse, « Fractales » de Fanny Soriano. « La mécanique des ombres », une révélation du off à Avignon. « Stomp », époustouflant d’imagination ! Enfin pour fêter son demi-siècle « 25 ans de hip-hop ».
Dès la fin septembre Gérard Depardieu rend un émouvant hommage à Barbara qui fut son amie.
Tandis que Pierre Cassignard choisit vingt-deux chansons d’Yves Montand, son idole dès l’adolescence. Benjamin Biolay et Melvil Poupaud se sont réunis pour « Songbook » , un mystérieux concert né de leur amitié et de leurs voyages. Les belles voix de Robert Charlebois, de Véronique Sanson et, bien sûr plus classique, de Cécilia Bartoli. « Ibeyi », deux jumelles qui font un tabac, mais aussi « Trois Femmes » dont les voix jazzy chanteront Billie Holiday, Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald, tout ce qu’on aime ! Et les Pink Martini pour nous réjouir encore cette fois.
Enfin au chapitre de l’humour ! Du rire, encore du rire !
François Morel avec des textes de Raymond Devos, Pierre Palmade, Gaspard Proust, Julie Ferrier, Alex Lutz, et Arturo Brachetti, l’Italien aux mille costumes. Début juin, la saison se terminera par le nouveau one-man-show de Michel Boujenah, « Ma vie encore plus rêvée ».
Et pour finir en apothéose cette longue liste qui prouve la richesse de la programmation d’Anthéa, « Don Giovanni », le deuxième opéra de Mozart que met en scène Daniel Benoin, après « Le Mariage de Figaro » l’an dernier.
Théâtre, danse, opéra, musique, chansons, concerts, cirque, humour... Tous les arts de la scène seront au programme ! La nouvelle saison culturelle d’Anthea s’annonce diversifiée, attractive, belle et riche !
Caroline Boudet-Lefort