Dans une scène de présentation, Alceste et Philinte sont deux amis qui parlent de la brutale sincérité d’Alceste. Face à face, tous deux expriment ce qu’est l’amitié pour chacun d’eux. Alceste se montre d’une sincérité à toute épreuve, dénonce les scandales et veut avoir raison, quitte à se poser en victime de l’injustice.
Il est inadapté au point d’en être ridicule en redresseur de torts, et Eric Elmosnino accentue subtilement ce ridicule. Il reste cependant un homme séduisant et les femmes sont toutes conquises par lui (Eliante et Arsinoé, et aussi, finalement, la jolie Célimène quoique celle-ci ne veuille cependant pas renoncer aux minauderies de la Cour).
Epris de franchise, le misanthrope, Alceste, refuse les faux semblants et les compromis. Il se pose en redresseur de torts, avec une forte densité dramatique.
Séduit par Célimène, coquette et mondaine, il espère la « corriger », mais elle refuse, préférant la futilité à cet amour qui impose un renoncement.
Dans le jeu des comédiens d’une fantaisie caricaturale, ils deviennent des personnages de farce d’une irrésistible drôlerie, avec différents registres comiques pour divertir au maximum entre péripéties et rebondissements. Tous sont parfaits : la pièce est réellement magistralement interprétée et également parfaitement mise en scène par Georges Lavaudant, toujours excellent, et donnant l’impression de se surpasser pour cette mise en scène !
Caroline Boudet-Lefort
