Tenant le bar du village, le mari (Benoît Magimel) qui a reçu une somme d’argent pour son mariage avec cette jeune femme - à l’allure svelte et au bien joli de visage dès lors qu’elle l’a rasé de près -, soupçonne qu’il y a une tare (mais il est loin de deviner laquelle !) … Quand il la découvre toute velue, il la trouve repoussante et la rejette sans s’arrêter sur les qualités de son caractère que tous les gens du village apprécient, et particulièrement les enfants.
Les femmes jalousent sa prestance et les hommes regardent avec concupiscence passer dans les ruelles cette Rosalie si délicate et si élégante
Alors que son bar avait perdu toute clientèle, voilà que tout le monde revient pour voir comme une curiosité cette femme à barbe dès lors que Rosalie a décidé de la laisser pousser. Ainsi les affaires reprennent, les clients reviennent en nombre dans une ambiance chaleureuse. Pourtant le couple n’en est pas moins bancal et la tension constante jusqu’à pousser la jeune femme à des actes désespérés.
Ce rôle de Rosalie est magistralement tenu par Nadia Terenszkiewicz, une jeune actrice qui monte, qui monte, et va sûrement atteindre le firmament des grandes vedettes.
Aucune fausse note dans son jeu d’un personnage loin d’être évident à interpréter. Quant à Benoît Magimel, il est parfait dans son rôle de mari qui s’estime floué dès qu’il découvre le corps de son épouse au cours de la lugubre nuit de noces. Enfin Benjamin Biolay joue le notable de ce village breton aux splendides maisons typiques.
Sélectionner au dernier Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, le film a obtenu un franc succès. Il faut dire que cette histoire de femme à barbe n’a rien de barbant ou de rasoir !
Caroline Boudet-Lefort