L’architecte de cette arche est danois, Johan Otto von Spreckelsen (Claes Bang). Il a gagné le concours d’architecture pour la construction de ce monument parisien, et il doit venir à Paris avec sa femme (Sidse Babett Knudsen) pour rencontrer le Président de la France, François Mitterand, (qu’interprète savoureusement Michel Fau). Nous sommes en 1982, et il avait lancé un concours pour la construction d’un édifice dans l’axe du Louvre et de l’Arc de Triomphe.
Mais voilà, qu’après des élections défavorables au Président, des restrictions vont s’imposer et venir perturber le projet initial que l’architecte avait prévu. Victime de la rigueur, celui-ci refuse de prendre en compte la nouvelle situation et ne cesse de défendre sa proposition initiale avec énergie en voulant le poursuivre tel que prévu.
Malgré les mises en garde de sa femme qui le voit, avec effroi, totalement s’identifier à son projet fondamental et à vouloir le mieux pour sa construction, au point d’aller jusqu’à Carrare en Italie choisir le meilleur marbre le plus blanc. Il veut réaliser sans contraintes l’œuvre de sa vie. Aussi, n’y tenant plus face à l’escalade idéologique de son mari, elle repart au Danemark.
Pour illustrer au mieux l’époque, les comédiens – tous excellents - sont incrustés dans des images d’archives, soulignant l’analyse précise d’une époque. Citons Xavier Dolan, un sbire au service du Président et qui lui sert de relais avec l’architecte intransigeant.
Le réalisateur Stéphane Demoustier a le même souci du détail que l’architecte dont il parle – c’est de l’artiste dont il est question et non de son œuvre -. En définitive, le film est assez illustratif sinon démonstratif. Il n’en est pas moins attachant et se voit sans ennui, malgré le sujet qui pourrait sembler rébarbatif.
Caroline Boudet-Lefort

