Cet universitaire vient retrouver son jeune fils élevé par les parents de sa femme morte. Il espère reconstruire une nouvelle vie, malgré des menaces de mort qui planent au dessus de sa tête. Elles ne sont pourtant pas justifiées, il n’est pas un agent secret, mais la période trouble d’alors au Brésil autorise toutes les tensions : en 1977, nous sommes sous la dictature militaire, et la réalité y est cauchemardesque.
Il y a beaucoup d’insolite dans ce film : ainsi des cadavres trainent sur le sol à l’abandon dans les rues sans que personne ne songe à les enlever. Ou encore, non reliées à des corps, des jambes poilues qui sont cependant toujours animées.
Le personnage principal du film est formidablement interprété par Wagner Moura qui dégage un calme perpétuel. Pour la subtilité de son jeu, il a obtenu le Prix d’interprétation masculine au dernier Festival de Cannes où « L’agent secret » était en compétition. Le film a aussi été récompensé par le Prix de la mise en scène : il est fort rare, à Cannes, que deux prix soient accordés à un même film. Mais c’était mérité !
Caroline Boudet-Lefort

