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ARDOISE LITTERAIRE : L’Ile au trésor - Par Jean-Jacques Ninon pour Art Côte d’Azur

L’Ile au trésor - Robert Louis Stevenson, 1881-1883

Lewis Balfour Stevenson (Edimbourg, Ecosse, 1850-Vailima, Samoa, 1894), aime, sous le pseudonyme de Robert Louis Stevenson, donner froid dans le dos. Des enfants comme des adultes. Avant d’écrire le déstabilisant L’Etrange cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde, en 1886, il publie un roman d’aventures qui fera frissonner jusqu’à maintenant des générations de gosses.

Comme souvent, à cette époque, L’Ile au trésor (Treasure Island) paraît d’abord en feuilleton dans un périodique – en l’occurrence, un magazine pour la jeunesse, Young Folks – entre octobre 1881 et janvier 1882, afin d’être édité en livre l’année suivante. Pour rendre l’histoire, qui se déroule au XVIIIe siècle, plus véridique et donc plus angoissante, la série est signée par un certain « Captain George North » et racontée par Jim Hawkins, rejeton d’un aubergiste installé dans un port anglais.

L’Ile au trésor
Robert Louis Stevenson, 1881-1883

A la faveur du décès opportun d’un pirate retraité, client de l’hostellerie familiale, Jim déniche dans son coffre une carte indiquant l’emplacement dans une île perdue, du trésor mirifique du célèbre capitaine Flint.

Une association se constitue entre le fils du gargotier (décédé entre temps), le médecin et le hobereau du village pour partir à la découverte du magot. Un peu comme Tintin et Haddock, partis à la recherche de celui de Rackham-le-Rouge.
Hélas, il se révèle que la majorité de l’équipage embarqué à bord du navire loué pour l’occasion par les associés, est issue de la bande de feu Flint. Parmi laquelle, un dénommé Long John Silver qui cache son rôle de chef sous une toque de chef cuisinier. Homme truculent et unijambiste, il a comme prothèse un pilon en bois. L’inverse de l’antipathique capitaine Crochet qui – comme son sobriquet l’indique – n’a qu’une main.

Lorsque les deux clans mettent pied sur l’île, Long John Silver et sa troupe se lancent eux aussi dans la course au trésor, en recourant à des moyens certes de concurrence déloyale, mais inhérents à leur état.
Finalement, Jim et ses compagnons parviennent à faire main basse sur l’or et les joyaux accumulés au cours d’abordages, pillages et carnages. Ce qui, somme toute, n’est pas très logique pour des gens honnêtes. Heureusement que Long John Silver est là pour sauver la morale en parvenant à s’enfuir avec quelque menue monnaie.

Si le récit fait toujours frémir les enfants – et leurs parents –, c’est en raison de thèmes intemporels : héroïsme, île mystérieuse, lutte entre les bons et les mauvais, quête d’un trésor ou du graal, perte de celui-ci une fois trouvé. Aujourd’hui, c’est la terre qui est l’île perdue dans l’immense galaxie inconnue. Son trésor, c’est elle tout entière. La planète bleue – pour combien de temps encore ? – menacée par ses innombrables destructeurs et polluants, mus par le seul esprit de lucre.

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J-J Ninon expose en permanence à la Galerie Ferrero à Nice

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