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ARDOISE LITTERAIRE : Les yeux d’Elsa - Par Jean-Jacques Ninon pour Art Côte d’Azur

Louis Aragon (1897-1982), fils naturel d’un préfet de police et sénateur (de Forcalquier), adhéra au Parti Communiste Français, en 1927. Il n’en démordra pas, même après les révélations du « rapport Krouchtchev », en 1956, ou l’insurrection de Budapest, en octobre de la même année. Ses yeux ne commenceront à se déciller qu’à l’aube des événements de 1968.
Sa femme, l’écrivain Elsa Triolet (1896-1970), belle-sœur du dramaturge et peintre futuriste Vladimir Maïakovski, y fut pour beaucoup. Juste retour des choses, puisque, les quelques jours de combat du début du 2e conflit mondial – lors duquel son mari témoigna d’un courage exemplaire, largement décoré –, inspirèrent la majeure partie du recueil de poèmes, Les Yeux d’Elsa, paru en 1942. Outre le symbolisme habituel des yeux, l’élégie éponyme, ode d’amour à Elsa et à la France, exprime la souffrance engendrée par la guerre.
Ce qui n’empêchera pas, le conflit terminé, que persiste un certain aveuglement de l’auteur et de ses camarades, pourtant intellectuels, vis-à-vis, des ravages staliniens.

Actuellement, nous assistons à la démission des mêmes élites devant les intégrismes religieux.
Quant à la cage cachant les yeux et anéantissant le regard, elle marque l’emprisonnement de la femme et, au-delà, de la société, par une idéologie – effondrée en même temps que le mur de Berlin – remplacée par la religion.

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J-J Ninon expose en permanence à la Galerie Ferrero

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