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JULIETA de PEDRO ALMODOVAR - CANNES FIF 2016

Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite
avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets.
Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors
à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des
années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.
Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à
l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres
que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.

Préparez vos mouchoirs, Almodovar a sorti un film poignant et puissant, Julieta au delà de dépeindre parfaitement les sentiments humains intergénérationnels, nous emmène dans une histoire mêlant avec brio la culpabilité, l’amour, l’abandon et la liberté.

C’est à n’en pas douter un des films qui comptera dans le palmarès de ce 69ème
Festival du Film de Cannes.

C’est brillant,et fort.
Trois histoires de vie, qui s’assemblent de manière quasi incontournable. Un drame dur avec un parfum de mystère : Julieta voit sa fille passer le seuil de la porte et disparaître dans l’escalier. Elle cache son désarroi du mieux possible. La scène lui fait revivre deux autres adieux dont elle ne s’est jamais remise et dont elle n’a jamais parlé à Antía.
C’est l’histoire de cette transition d’une mère qui avait enfoui au plus profond d’elle même le souvenir d’une fille qui était partie, comme une indépendance inacceptable, comme le dégoût d’avoir raté le passage à l’âge adulte de l’être qu’elle chérissait le plus au monde, dont elle était passionnellement attachée.

Pour Julièta refaire sa vie a été difficile, elle n’y arrive qu’au prix d’accepter d’oublier, de faire table rase du passé, de vivre comme si elle n’avait jamais eu d’enfant... Et puis tout bascule, le jour d’une rencontre avec l’ancienne meilleure amie de sa fille, sa confidente ; Juliéta fragile n’a plus qu’une idée en tête retrouver sa fille.

Tout le film porte le sentiment d’abandon, de culpabilité, Quand Julieta prend une décision draconienne, elle déménage. À travers les meubles et les murs, transparaît à chaque fois son état d’esprit.

Douze ans après l’on revit les lieux, son souvenir, ses angoisses, sa responsabilité, ses torts.

Excellemment bien joué par Emma Suàrez (Julieta), parfaitement rythmé, ce film nous fait rentrer avec une facilité déconcertante dans des sentiments qui ne peuvent nous laisser indifférents.
C’est un film humain, qui pose la question de la rencontre, de l’empathie, de l’échange, au temps de la dématérialisation et du manque de communication, c’est une gifle salutaire dont il nous faudra prendre conscience, afin de remettre en question nos modes de fonctionnement.

On ne connaît pas les gens et on ne profite pas assez de leur compagnie la première fois qu’on les voit - Pour Julieta, c’est pareil

Brillant, merci M Almodovar !

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