Les grands anciens n’ont pas été en reste, et c’est Herbie Hancock qui est venu clôturer avec ses claviers la programmation payante avec un show mêlant les morceaux connus de son répertoire et d’autres plus expérimentaux, comme à chaque fois. Avant lui, en première partie, une découverte :
la chanteuse et harpiste Sophye Soliveau qui a offert un cocktail R’n’b, soul et jazz métissé d’accents africains avec beaucoup d’interactions avec le public. On a déjà hâte de la revoir !

Petite déception cependant avec Robert Plant, non pas pour l’artistique, mais pour la fréquentation, puisque les places ont été proposées à demi-tarif dans la dernière ligne droite pour que les gradins ne soient pas clairsemés. Non pas que l’ancien chanteur de Led Zeppelin soit oublié, mais tout simplement parce que même le public de Juan doit parfois faire des choix entre les concerts proposés pour rester dans un budget maîtrisé. La soirée Caravan Palace a elle aussi fait l’objet d’une promo spéciale. L’inflation des cachets se retrouve sur le prix des billets, en forte augmentation depuis quelques années. On atteint des limites qu’il serait raisonnable de ne pas dépasser pour ne pas laisser trop de monde sur le côté.
Le reste du festival a été à la hauteur de la réputation de Juan : des concerts de qualité à la Petite Pinède, qui plus est gratuits, deux soirées offertes au public local pour la fête nationale et la dernière soirée « gospel », et diverses animations dont le jazz club pour aller très loin dans la nuit. Jusqu’aux empreintes de Dianne Reeves, Nicole Slack-Jones et Jamie Cullum qui vont aller rejoindre celles des grands artistes qui se sont produits à la Pinède depuis une soixantaine d’années.
En disséquant les ventes de billets, 40% des festivaliers sont des habitants de la région PACA, 25% sont étrangers (Grande Bretagne, USA, Allemagne, Italie, Suisse…) et le reste des régions françaises. Le rayonnement de l’événement continue d’attirer les amateurs, c’est rassurant.
Enfin un mot sur la dimension « environnementale » de Jazz à Juan. Depuis plusieurs années un effort important a été porté sur la gestion des déchets (récupération des gobelets de boisson, tri sélectif) qui a fait de ce festival l’un des premiers à s’engager dans cette voie vertueuse.
A l’année prochaine, sans faute !
Jean-Michel CHEVALIER