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Tatouage : je t’ai dans la peau, tu sais...

Solides matafs en escale dans quelque port, anciens prisonniers sortis de l’enfer carcéral, gangsters américains, yakuzas sanguinaires des triades japonaises qui n’ont pas l’habitude de plaisanter, rugbymen des antipodes, chauffeurs routiers ou pêcheurs des îles des mers du sud ont popularisé le tatouage. C’est entendu : c’est une affaire d’hommes, de durs à cuire, au cuir épais, et bien dur. Des vrais de vrai, qui "s’ancrent" dans la peau des dessins, des symboles, des signes

kabbalistiques parce qu’ils n’ont pas peur des petites aiguilles qui vont colorer leur épiderme le plus souvent jusqu’à l’heure du trépas.

Bourvil, qui serait surpris d’être en aussi bonne compagnie...© Département 06

Allons donc ! En cette époque hédoniste, les gamines et les femmes n’hésitent plus à se retrousser les manches pour graver aussi sur leur bras, leur épaule, leur dos ou des endroits plus intimes mille et un messages, des papillons et des dauphins pour les plus fleurs bleues... C’est le marqueur d’une époque, un phénomène de société qui concerne toutes les couches sociales, jeunes et vieux, riches et gueux. Un signe de reconnaissance, de dépassement de soi, le moyen de se montrer, de s’identifier dans la masse anonyme de ceux qui n’ont pas (encore ?) franchi le pas.

Phénomène global

L’espace culturel départemental Lympia présente cet été une exposition qui est l’adaptation de "Tatoueurs, Tatoués" qui s’est tenue en 2014 et 2015 au musée du quai Branly - Jacques Chirac.
Cette expo explore "les valeurs ethnologiques, anthropologiques et sociologiques, mais aussi la dimension artistique du tatouage à travers un choix d’œuvres de nature documentaire et de productions d’artistes contemporains, notamment de projets de tatouages peints et de volumes en silicone tatoués". Elle suit tatoueurs et tatoués à travers les époques et les continents, pour retracer les rencontres qui ont fait du tatouage une forme artistique et un phénomène global.

Visuel de Une : - Membre d’un gang au Salvador, par Isabel Munoz. DR et courtesy Départment 06

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