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Fin de cet événement Mars 2023 - Date du 22 février 2023 au 19 mars 2023

Ciné : The Fabelmans de Steven Spielberg

Après la mort de ses parents – l’un à l’âge de103 ans, l’autre de 97 ! -, Spielberg revient sur son enfance et son adolescence dans cette autobiographie romancée. Pour l’écran, son double s’appelle Sammy Fabelman.

Si dans ses films précédents, Steven Spielberg a mis beaucoup de lui-même, il a fallu attendre son 34ème long-métrage pour qu’il raconte sa propre histoire familiale, Tout est basé sur le vécu du réalisateur quand la famille passe de l’Arizona à la Californie où il découvre les brimades antisémites. Et où, aussi, il est confronté à la douleur du divorce de ses parents.

C’est en voyant au cinéma, entouré de ses deux parents, « Sous le plus grand chapiteau du monde » de Cecil B. deMille que Sammy découvre, fasciné, un effrayant déraillement de train. Il n’aura de cesse de le reproduire – et également de le filmer – avec ses trains électriques.

Voilà ! Il a attrapé le virus du cinéma et il n’aura de cesse de vouloir en faire sa profession !


Durant toute son enfance, Sammy Fabelman s’obsède à vouloir tout filmer, jusqu’à inventer des scénarios où ses petites soeurs sont les actrices, avant d’en imaginer avec ses copains scouts, quand il passe aux films de guerre.
Seul le cinéma intéresse Sammy. Soutenue par sa mère, cette vocation ne comble pas son père qui s’y oppose, voulant le voir étudier en Fac, après le lycée. Très rationnel, il a lui-même réussi comme cadre dans l’informatique, aussi voit-il son fils dans une branche identique. Heureusement sa mère, plus fantaisiste, soutient Sammy dans son désir.

Intime et sensible, ce film est nourri de souvenirs dont la visite insolite de l’oncle Boris (Judd Hirsch) qui cependant lui dit «  L’art est notre drogue ! »
Sammy s’obstine à vouloir tout filmer. A tous les postes, il fait des montages, ce qui, en visionnant l’extrait d’un tournage, lui donnera l’occasion de découvrir un secret de sa mère qui le fera chavirer ! Cette mère, quoiqu’en accord avec son aspiration à faire du cinéma, trahit la vie familiale que Sammy avait sans doute trop idéalisée.
Cette mère-copine, très fantasque, aurait aimé devenir pianiste professionnelle, si l’entretien de la maison et de ses quatre enfants ne l’avaient totalement absorbée. Un soir, lors d’un pique-nique dans la nature, elle danse et sa robe devient délicatement transparente dans la lumière des phares de la voiture qui l’éclaire : une merveilleuse scène d’une grande beauté !
Cette mère est parfaitement interprétée par Michelle Williams, qui a forcément bien changée depuis notre découverte, en 2008, de cette actrice dans « Wendy and Lucy » ! Elle est toujours aussi surprenante dans une fantaisie différente, surtout à côté du sage Paul Dano en père coincé. Quant à Gabriel LaBelle, il assure totalement ce Sammy (alias Steven Spielberg) à différents âges de son adolescence.

A la fin du film, une grande surprise offre au spectateur l’ironie de voir David Lynch dans le rôle du mythique John Ford, alors que Sammy à l’occasion de le rencontrer durant quelques brèves minutes. Un régal !

Caroline Boudet-Lefort

Visuel de Une : Gabriel LaBelle © Storyteller Distribution Co., LLC. All Rights Reserved.

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