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Une expo YSL en taille XXL au Musée des arts asiatiques de Nice

Quelques-unes des plus belles créations du grand couturier sont présentées à Nice jusqu’au 6 octobre. L’élégance à la française...

Nous n’avons pas l’autorisation d’y mettre les doigts : les trente cinq créations haute couture de la collection d’Yves Saint Laurent sont à jamais inaccessibles. Mais comme ces modèles sont exposés au Musée des Arts Asiatiques de Nice, au moins on peut les dévorer... des yeux !
Ces collections proviennent du musée parisien éponyme créé récemment par la maison de couture historique. Toutes ne sont pas présentées à Nice, mais tout de même, l’exposition vaut le détour.

Si le Musée des Arts Asiatiques sert d’écrin à cet événement, c’est parce que le styliste s’est beaucoup inspiré de l’Inde, de la Chine et du Japon, même s’il n’a jamais... mis les pieds dans les deux premiers pays. En somme, l’exposition fait visiter l’Asie rêvée par ce voyageur immobile.
On verra des croquis originaux, des feuilles de la Bible annotées, des planches de collection... Bref tout ce qui préside dans l’atelier à la minutieuse organisation d’un défilé, avec ce que cela implique de précieux et de luxueux dans l’univers d’un des plus grands couturiers.

Cachez cet Opium

Des robes du soir, des bijoux, des photographies et un film retraçant les moments forts de la carrière d’YSL, notamment l’histoire du parfum Opium, dont le seul nom déclencha un scandale à l’époque. Avec le couturier, on rêve de la Chine et de ses empereurs, des femmes indiennes coiffées de turbans agrémentés d’aigrettes, de boutons-bijoux. Puis on est transporté au Japon, le seul pays qu’Yves Saint Laurent a vraiment visité. Avec les kimonos des courtisanes de Tokyo ou les tenues du théâtre kabuki qu’il a
assidûment fréquenté, qui ont formé le nœud de son inspiration. Soie brochée, lamés, taffetas et tulle de soie, passementeries de perles brodées, motifs floraux brodés au fil d’or et d’argent. Les coloris sont vifs, les ornements variés, la richesse des décors des tissus est étourdissante.
Ils ne font pas oublier les petites mains des maisons Abraham, Nina Wood, Lanel, Lesage, Leroux, Taroni, Sabagh qui les ont fabriqués…

Au milieu des silhouettes des belles dames en tenue de soirée, deux enfants - un garçon et une demoiselle d’honneur - sont vêtus dans les tons perle, robe de soie brochée, lamée, pailletée, le visage encadré de turbans ornés d’un "sarpech" qui est le bijou d’ornement des moghols et des émirs de l’Inde. Ces deux modèles spectaculaires que portent ces deux enfants mannequins semblent tout droit sortis du palais d’un maharaja. Ils ponctuaient le défilé YSL de 1982 qui présentait la collection printemps-été.

Comme on aurait voulu y être invités !

Photo de Une : Les modèles sont présentés dans une douce pénombre pour protéger les tissus. (DR AC)

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