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4 raisons de foncer au Musée des Arts Asiatiques !

Les Mille et une créatures de Yuan Chin-Taa, Yves Saint Laurent, les animaux du musée Cernuschi, et les photos de Sarah Caron sont à découvrir jusqu’au 6 octobre au musée des Arts Asiatiques !

Les Mille et une créatures de Yuan Chin-Taa, Yves Saint Laurent, les animaux du musée Cernuschi, et les photos de Sarah Caron jusqu’au 6 octobre au musée des Arts Asiatiques

Leporello de Yaun Chin-Taa. (DR AC)

Tableaux, dessins, calligraphies chinoises, installations, photos, livres accordéons autrement appelés leporello, un seul artiste pour mille et un supports et pour mille et une créatures. Les œuvres du chinois Yuan Chin-Taa sont exposées au premier étage du musée d’arts Asiatiques de Nice jusqu’au 6 octobre. Plus que quelques jours pour visiter cette Asie contemporaine qui laisse son empreinte sur papier, bois, céramique, papier journal et tissu.

Quatre raisons nous disposent d’entrer dans ce monde de silence et de paix qu’est le musée départemental.

Les costumes chatoyants d’Yves Saint Laurent au sous sol. Les photos de Sarah Caron qui s’est rendue dans une région de l’Himalaya, à plus de trois mille mètres d’altitude, pour nous raconter la singulière histoire de la communauté kalash. Là haut, les femmes sont vêtues comme des princesses, comme Yves Saint Laurent les aurait habillées.

Le tigre hilare, Yuan Chin-Taa (DR AC)

Et, faisant écho aux animaux de Yuan Chin-Taa, ceux prêtés par le musée Cernuschi, sculptures ou dessins, quinze précieuses pièces chinoises, japonaises et vietnamiennes, dont le musée propose de faire découvrir les significations : ours, grues, renards, canards, rat ou étranges créatures sont présentées pour quelque temps dans leurs vitrines de verre.
A part un comique tigre de papier peint sur du papier journal, les animaux de Yuan Chin-Taa sont plutôt de petite taille.
Grenouilles, fourmis, coccinelles, papillons, dragons, poissons-feuilles, salamandres, et autres animaux fabuleux comme un chien à deux têtes surgissent des profondeurs de l’iconographie chinoise. Et si la fantaisie fut toujours présente dans l’art de la représentation animalière en Asie, ce plasticien n’est ni le dernier, ni le premier à user d’humour. Son œuvre se lit sur le papier comme un livre qui raconte en filigrane comment la culture chinoise s’est construite au fil de sa si longue histoire.

L’art de former les signes d’écriture au pinceau et à l’encre n’est pas donné à tout le monde. Toute forme d’écriture n’est-elle pas une forme de dessin codifié ? Jadis on n’était pas médecin sans maîtriser parfaitement la calligraphie : les traités de pharmacopée étaient des chef-d’oeuvres en eux mêmes. En tout cas si la tradition de l’écrit est fondamentale pour Yuan Chin-Taa, il mêle dessin et calligraphie dans le même ouvrage, comme cela a toujours été fait. L’artiste puise son inspiration dans le Classique des Vers, une anthologie de poèmes du XIe au Ve siècle avant JC, le Classique des Monts et des Mers, recueil de données géographiques et de légendes de l’antiquité chinoise source principale des mythes chinois anciens qui sont encore très populaires, le Traité de Pharmacopée chinoise, et le Classique des Thés rédigé par Lu Yu un philosophe du VIIIe siècle. Des ouvrages qui ont laissé un héritage durable…

Annick Chevalier

Visuel de Une : Fourmis de Yuan Chin-Taa. Encre sur papier. (Détail DR AC)

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