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La promesse de l’aube

Servi par deux excellents comédiens, La Promesse de l’aube ne tient pas toutes ses promesses. Charlotte Gainsbourg (Mina, mère de Romain Gary) est épatante et le jeune Pierre Niney convaincant dans le rôle du fils que l’on "programme" à devenir célèbre. Les deux s’emparent chacun à bras le corps de leur personnage.

Dans le rôle de la mère intrusive, Charlotte Gainsbourg en fait un peu trop parfois.


Malgré cette réelle performance d’acteurs, l’ensemble manque de vigueur, sans pour autant que l’on s’y ennuie tout à fait. On y trouve quelques scènes remarquables, comme la façon dont est filmée la soirée où Mina fait croire à la haute société polonaise que le célèbre couturier Paul Poiret lui rend visite.
L’apparition de Didier Bourdon dans le rôle du grand couturier éclaire ce début de film par son humour.... À part ça, oui le petit Roman Kacew semble vraiment manger des escargots tout crus pour gagner l’amour d’une grosse petite fille perverse. Et si la plupart des personnages polonais sont d’une antipathie appuyée, les autres, les Niçois, sont plus sympathiques, mais servent seulement de faire valoir aux premiers rôles.
Jean-Pierre Daroussin incarne le riche et élégant peintre qui propose le mariage à la mère de Romain, se faisant éconduire. Il fait du Daroussin à contre emploi, il est parfait. Son apparition, bien trop courte, fait plaisir à voir.

Néanmoins, ceux qui aiment Romain Gary et qui ont lu le livre ont de fortes chances d’aimer le film, par sa fidélité au texte et son aspect littéraire.

L’histoire commence à l’issue de la guerre dont Romain Gary fut un des héros - nommé compagnon de la Libération par de Gaulle après une "carrière" risquée d’aviateur. Mais il est déjà bien abîmé par la vie, par la perte de sa mère aimée. Marié à Lesley Blanch, la lecture par celle-ci du manuscrit de La Promesse de l’aube qu’il vient juste de terminer donne lieu au commencement du récit. L’enfance difficile à Wilno en Pologne, la
période adolescente à Nice (la ville est peu présente à l’écran,
seulement suggérée. La caméra d’Éric Barbier le suit à Paris au cours de ses études universitaires. Petits et grands événements, sur lesquels le film glisse classiquement, sans provoquer à vrai dire beaucoup d’émotion.
Annick Chevalier

Photo de Une : Copyright Julien Panié

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