Sorti dans toute la France le jour même où il était présenté au Festival de Cannes (le vendredi 23 mai), « Jeunes mères » reste dans la lignée de leur filmographie en s’attachant à des jeunes filles, mères trop tôt, et qui vivent donc dans un centre (en Belgique), accueillant des adolescentes sans ressources, rejetées par leur famille. Ici, elle sont protégées et responsabilisées tout à la fois par des éducatrices.
Les réalisateurs ne s’attachent pas à une seule d’entre elles, mais en suivent plusieurs, c’est une nouveauté dans leur filmographie que de ne pas suivre un seul personnage. Ces adolescentes sont présentées par fragments très courts qui permettent cependant de s’attacher à chacune d’elles.
Ces « jeunes mères » ont des familles guère accueillantes avec une mère maltraitante ou absente, elles ne doivent pas reproduire le même schéma. Mais chacune pourra-t-elle garder auprès d’elle cet enfant désiré et aimé ? On voit certaines cajoler leur nouveau-né.
Les choix sont difficiles, tourmentés.
Heureusement reste la solidarité entre ces adolescentes démunies qui passent vite du rêve à la colère. À regarder ce film, l’émotion est forte devant ces quatre adolescentes aux abois : confier son enfant à une famille d’accueil ou le garder vaille que vaille dans une vie incertaine ?
L’interprétation des principales comédiennes est parfaite (Babette Verbeek, Elsa Houben, Janaïna Halloy-Fokan, Lucie Laruelle, Samia Hilmi). On les croit vraiment vivant leur situation dans la réalité, alors que c’est lors d’un casting qu’elles ont été choisies par les réalisateurs.
Caroline Boudet-Lefort