Pour alimenter la ville avec l’eau de la Durance, un canal long de 85 kilomètres a été creusé. Il a fallu ouvrir des souterrains, construire 18 ponts aqueducs. Dix ans plus tard, pour célébrer cet événement, un château d’eau monumental a été élevé à la gloire de cette eau. Le monument inauguré en 1869, réunissait sur un même site un musée des Beaux-Arts, un Muséum d’histoire naturelle, ainsi qu’un parc botanique et zoologique. Un très riche décor évoquant l’abondance et la fertilité amenées par les eaux du canal. Le sculpteur animalier Antoine Louis Barye a réalisé les lions et les tigres de l’entrée, et la fontaine monumentale au centre de la colonnade est l’oeuvre de Jules Cavelier. Elle représente la Durance entourée des figures symbolisant la vigne et le blé sur un char tiré par des taureaux de Camargue. Le décor intérieur des musées est également remarquable : l’escalier d’honneur du musée des Beaux-Arts, est orné des deux grandes toiles commandées en 1867 à Puvis de Chavannes : Marseille, Colonie grecque et Marseille, Porte de l’orient, et le muséum a préservé avec la salle Provence peinte par Raphaël Ponson, un très bel exemple de muséographie ancienne. Du 13 juin au 13 octobre 2013, « De Van Gogh à Bonnard », volet marseillais du Grand Atelier du Midi, centré sur la question du flamboiement et de l’arbitraire de la couleur, depuis le Van Gogh arlésien jusqu’aux fauves et à Bonnard. Il évoque aussi les territoires de l’imaginaire, la poursuite d’un rêve hédoniste, la quête d’un âge d’or. Nouvelle Arcadie où l’Antiquité peut être revisitée, l’ailleurs toujours rêvé et où les mythologies revivent dans la beauté des paysages et l’intensité de la lumière, ces rivages du Midi se peuplent alors de faunes et de dryades… L’exposition présente à Marseille environ 100 chefs-d’oeuvre des plus grands maîtres des XIXe et XXe siècles.