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Nice : La tornade dEUS souffle sur le Nikaïa Live.

C’est la référence du rock belge et ils sont enfin de passage à Nice ! dEUS et leurs riffs de guitares, viennent présenter leur sixième et dernier album « Keep You Close » sur la ‘petite’ scène du Nikaïa, rendez-vous le vendredi 10 février à 20h au Nikaïa Live. En une poignée d’albums, Tom Barman et sa bande ont tout simplement livré les chapitres les plus remarquables du rock anversois des deux dernières décennies ! Un album plus sombre, neuf compos plus personnelles à se procurer d’urgence. Réputés pour leurs prestations scéniques fortes en rock’n’roll et fer de lance de la scène indé belge (Ghinzu, Hollywood Porn Star...), les fans avertis reconnaîtront l’exploitation perpétuée par le groupe de différents formats et styles musicaux (du rock au jazz, de la pop à la folk), adoptant des rythmes qui s’emparent de nos jambes et nos cœurs, pour accoucher d’un album tout en nuances. Ce nouvel opus fait suite à “Vantage Point” (comprenant les titres culte "The Architect" et "Oh Your God") enregistré durant six mois en 2008, dans le studio du groupe basé à Antwerp, en compagnie des producteurs David Botrill et Adam Noble. La preuve qu’en Belgique, si on n’a pas de gouvernement, on a des guitares... Bousculade rock en perspective avec, pour assurer la première partie, KOMÄ (et une surprise en guest). Fort du succès de son premier EP, le groupe pop-rock indé aux accents folk et électro, propose un album d’une maturité envieuse “The Universal Self”, précisons que ces musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai et le prouvent sur scène en ouverture d’Iggy & TheStooges, ZZ Top ou même Peter Doherty, rien que ça !

dEUS, dernier album « Keep you close »
©dEUS

Rencontre

Actuellement en tournée, Stephane Misseghers batteur de son état, nous a accordé quelques minutes entre deux dates.

" Vous êtes l’un, sinon le premier groupe de rock belge à avoir connu un succès international, six albums au compteur… Comment expliquez-vous une telle célébrité ?

Stephane Misseghers : Je ne sais pas à vrai dire… J’ai rejoint le groupe en 2003, mais déjà dans les années 90 dEUS avait décollé, c’était déjà un groupe très prometteur, notamment en Europe. Parfois on se dit que c’est dingue que le groupe existe depuis si longtemps parce qu’il y a eu tellement de changements dans la formation… De nouvelles personnes, de nouveaux musiciens impliquent forcément de nouvelles orientations, un nouveau style, de nouvelles influences… Le fait que ça marche n’est pas si évident. C’est, je pense, déjà un exploit de garder le groupe sur scène et sur les routes depuis 20 ans.

Vous essayez de vous réinventer, c’est peut-être ça la clé de la réussite finalement…

Stephane Misseghers : Sûrement, car chaque album est différent. On essaye en tous cas ! Là où d’autres sortiraient six albums identiques, on essaie de dévier des chemins que l’on a déjà empruntés. Pour nous ce n’est pas très intéressant, tout comme pour les gens qui nous suivent et nous écoutent.

Les départ de certains membres et l’arrivée de nouveaux musiciens au sein de dEUS est plus un avantage qu’un handicap…

Stephane Misseghers : Définitivement…

Justement parlons de ces influences musicales apportées par chacun, qu’est-ce qu’on écoute dans le bus de tournée ?

Stephane Misseghers : Beaucoup de choses ! Du hip-hop au classique, en passant par le rock et le métal… On a tous des goûts musicaux assez larges et variés. Surtout Mauro et Tomy (ndlr : Mauro Pawlowski , guitare, voix et Tom Barman , chant, guitare et leader du groupe)… Mauro est une véritable encyclopédie de la musique ! Tom est fan de jazz, de new-roots. On écoute scrupuleusement leurs coups de cœur et parfois ça nous inspire tous, ils sont un peu visionnaires, avant-gardistes et puisent ce qu’il y a de meilleur à droite à gauche pour proposer une sorte de « pop parfaite ». On écoute donc beaucoup de choses. Pour notre dernier album, « Keep You Close », nous avons essayé d’éviter au maximum d’être influencés, mais à un moment donné nous sommes tous rattrapés, sur nos ordis, nos téléphones, les réseaux sociaux, la musique est partout. On s’adapte à quelque chose que l’on connait déjà, inconsciemment ça nous donne des directions.

Ce nouvel album à quoi ressemble-t-il ?

Stephane Misseghers : C’est plus « filmique » que les précédents. À l’écoute, on retrouve la patte d’Ennio Morricone, l’ambiance des westerns du XXe siècle, pas mal de références cinématographiques… « Vantage Point » était plus dur, avec des sonorités plus agressives aussi. Le dernier est plus émotionnel, sûrement parce que Tom a eu des moments difficiles, il a livré ses propres sentiments sur cet album, des choses profondément ancrées en lui, c’est un long aboutissement. Une sorte d’exutoire salvateur. Rester concentré a été difficile pour tout le monde, on se disait que cela prendrait des années, il faut constamment être dans l’humeur, dans de bonnes dispositions finalement : un lieu qui vous inspire, un lieu au calme aussi c’est important, sans personne pour frapper à la porte ! (rires)
On est assez fiers de cet album car on a travaillé avec des gens extra ; Adam Noble (fidèle metteur en son des Guillemots et producteur de l’opus) et Dave Bottrill (nom associé aussi bien à Muse et Placebo que Tool et David Sylvian). Ils ont compris tout de suite où on voulait aller à chaque fois, à chaque composition. C’était une super collaboration ! C’est un album différent, je pense que le public appréciera.

Un bel album que l’on attendait en tous cas ! Deux ans que vous travaillez dessus c’est bien ça ?

Stephane Misseghers : Oui environ un an et demi d’écriture et six mois d’enregistrement. Peut-être même un peu plus en phase de création, de réflexion. Nous sommes un peu tous perfectionnistes au sein de dEUS en fait, c’est pour ça qu’on prend notre temps. Mais ces neuf chansons sont vraiment abouties. On a même de quoi faire un autre album, on n’a encore quelques compos inachevées dans un coin qui sommeillent en attendant le prochain disque.

Au niveau de l’écriture comment travaillez-vous ? Vous proposez tous les cinq en même temps, vous partez de paroles pour ensuite poser la musique, ou l’inverse ?

Stephane Misseghers : On bloquait tous un peu au début, c’est pour ça que « Keep You Close » nous a pris tout ce temps ! Jusqu’ici Tom et Mauro proposaient, et le reste du groupe se greffait aux propositions, on y allait tous de notre suggestion ou arrangement. Là, on a commencé par enregistrer tout ce qu’on trouvait, une sorte de nouveau concept, on a voulu écrire tous ensemble, pas chacun dans son coin. On a créé un univers où chacun a dû trouver sa place. C’est la première fois qu’on travaille comme ça, ça a plutôt l’air de marcher, du coup on prévoit de renouveler l’expérience pour les prochains albums.

Affaire à suivre donc…"

En écoute ici

- dEUS vendredi 10 février 2012 à 20h00
- Nikaïa Live 272 Route Grenoble à Nice
- 04 93 71 16 97

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