| Retour

GIRLS IN HAWAII

Evénements liés à l'artiste

Girls in Hawaii

GIRLS IN HAWAII unplugged – HELLO STRANGE Depuis le fameux Nirvana "unplugged", la mode a été aux groupes rock qui passent à l’acoustique. Mais la plupart d’entre eux se contentaient de simplement retirer l’électricité et de jouer les mêmes chansons, de la même manière, avec des guitares acoustiques. Chez Girls in Hawaii, orfèvres en arrangements, il (...)

Fin : Novembre 2014 Voir l'événement

Girls In Hawaii, au départ, ce sont 2 amis, Lionel et Antoine qui s’ennuient profondément dans leur fin d’adolescence, et dans leur petite ville de province. (Braine-L’Alleud, à 20km au sud de Bruxelles). Pour quitter cet ennui, pour quitter cette ville, ne serait-ce qu’en rêve, ils s’inventent des chansons, un nom, un monde. Et c’est bien naturellement qu’ils y invitent leurs 2 petits frères, Brice et Denis, compagnons de jeux depuis l’enfance.

En 2004 sort un album, justement intitulé "From Here to There" (62TV /Naïve), qui séduit l’Europe, et même les Etats-Unis et le Japon ; suivi de "Plan Your Escape", 4 ans plus tard, et de sa tournée de près de 150 concerts en une année. Ce qui n’était que le jardin secret, l’échappatoire de Lionel Vancauwenberge, d’Antoine Wielemans, de leurs 2 frères, et de 2 autres amis d’adolescence a voyagé, évolué. Il est même parfois devenu l’opposé de ce pourquoi il était né, monstre accaparant, source d’ennuis, nécessitant des prises de responsabilités : passage à l’âge adulte. Assez logiquement le groupe a alors voulu s’arrêter, mais quand même tenaillé par cette envie de musique et de vie libre de toute contrainte qui les a tant fait rêver.

Tandis que Lio et Antoine perdaient pieds dans des abîmes de réflexions, Daniel Offerman, bassiste germanophone et Denis Wielemans, batteur et frère/complice d’Antoine poussaient Hallo Kosmo, projet mâtiné de hip-hop et d’une german touch décalée. C’est au retour d’un concert de Hallo Kosmo que Denis trouva la mort, seul au volant de sa voiture, le 30 mai 2010. La vie s’arrêta, tout perdit sens.

Pendant 2 ans, rien ne pu consoler le groupe ; pendant 2 ans, les mélodies continuaient pourtant de germer dans la tête de Lio et d’Antoine, qui n’y pouvaient rien. Denis était un être solaire, lumineux, et souvent nous fûmes tentés de voir ici ou là un signe, une présence bienveillante. Encore aujourd’hui, d’ailleurs…

Chez Antoine surtout, les bribes de mélodies se sont enchaînées, les textes ont surgi, toujours liés à Denis. Quand on quitte le monde à 17 ans pour s’évader dans ses rêves, on est heureux de les retrouver des années plus tard, mais triste infiniment de ne plus pouvoir le partager. Antoine avait des chansons à partager, et Lio aussi. Les démos fleurirent, et le désir reprit vie. La beauté de la musique.

La suite, ce fut de trouver des gens, un lieu pour transformer cette collection de chansons en album. Le groupe avait travaillé ses 2 premiers albums à la campagne, dans des maisons transformées en studio. Cette fois, il fallait essayer quelque chose de différent, mais pas trop. La Frette, grand manoir aux portes de Paris, transformé en studio, avait l’âme de ce compromis ; et on pouvait y dormir. Luuk Cox, ingénieur du son hollandais au caractère bien trempé mais bienveillant, avait les qualités recherchées. Et quand Tchad Blake, légende mondiale du mixage (Pearl Jam, Black Keys…), marqua son accord pour terminer le travail, nous sûmes que c’était gagné.
Girls In Hawaii a depuis sa création toujours avancé farouche, discrètement, dans les médias et les lieux publics. Le retour attendu devait s’opérer sur la base d’un seul amour : celui de la musique, et c’est assez naturellement qu’un vinyle sortit pour le Record Store Day, le 20 avril 2013. Le premier titre de ce vinyle s’intitule "Misses" (62 TV / naïve), et si la patte de Girls In Hawaii se fait toujours sentir, elle semble être passée par tant de détours et d’épreuves. Comment dit-on qu’on est resté enfant et qu’on est pourtant vieux ?

Antoine et Lio sont maintenant bien entrés dans la trentaine. Deux nouveaux compagnons de jeu sont entrés dans la danse : François Gustin aux claviers et guitares, et Boris Gronemburger à la batterie.
La suite, ce sera une collection de 11 chansons, 11 variations sur un même thème, celui de l’absence, du manque, de l’irrémédiable, de l’après, de la force de la vie, et de la recherche de l’apaisement.

Déclinés de manière très directe, ou au contraire vraiment métaphorique. Jamais probablement Antoine et Lio n’avaient accordé une telle importance aux textes qu’ils chantent, jamais ces textes ne pourront être plus personnels. Que ce soit dans l’éloquent "Misses" déjà évoqué, ou encore dans "(I’m) not dead" et son mantra final ("Untill I sleep, I’ll forever walk"), que ce soit dans le parlé introduisant "Here I belong", ou l’emphase de "We are the living", tout semble cruauté, vertige et sagesse espérée.

2 épopées se dégagent aussi de cet album majestueux : « Switzerland », long périple à vivre sur une autoroute ou dans un train, rythmique Robert Palmer et invitation méditative ; et puis arrive "Mallory’s Heights", ou l’histoire poignante de ces 2 alpinistes anglais qui en juin 1924 ont été vus pour la dernière fois à moins de 300 mètres du sommet de l’Everest, laissant pour toujours ouverte la question "y sont-ils arrivés ?". Dans cette fresque émouvante, chacun retrouvera les frissons qui depuis la nuit des temps ont fasciné les hommes depuis que certains d’entre eux ont voulu dépasser leur condition.

Prosaïquement parlant, l’album sort le 2 septembre 2013 en Belgique et en France, et un mois plus tard en Allemagne, Italie, Suisse, Pays-Bas, Espagne, Autriche… Le groupe le présentera pour la première fois en Belgique au Pukkelpop le 16 août. En France, ce sera à Paris au Trianon le 20 novembre. Au milieu d’une imposante tournée européenne.

Girls In Hawaii a toujours été voulu comme une aventure, une exploration, une petite épopée à commencer dans sa chambre, puis à mener le plus loin possible. Nul ne sait jusqu’où ira cet album, mais avec l’Islande, et la Chine déjà prévues dans la tournée, sans parler des voyages intérieurs, l’aventure est bien partie.

Photo de Une : Le groupe - Crédit Olivier Donnet

pub