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Olivia MOELO

Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Rennes avec une installation monumentale de fils de laine, Olivia transforme l’espace architectural en espace sensoriel et intime.

Un cocon ruisselant de fils roses et pastels où le spectateur pénètre… C’est un travail sur l’intime de l’être, l’être sexué, la féminité, son droit au plaisir. Comme Kusama, elle crée un univers rempli d’accumulations, de séries pour la sculpture et la peinture qui complètent sa démarche. Il y a toujours répétition du même geste reproduit à l’infini. Cet univers est parfumé (Samsara de Guerlain pour « Pénélope » , lavande pour « Médousa » à venir et série de poupées vaudou anti-stress de cet hiver). Univers clos fort et lourd, étouffant presque tant il déborde et envahit l’espace.
Cette installation lui a donné prétexte à peindre. Dans la lignée de Pollock et Frize, avec une peinture en dripping à la verticale au départ. Au fur à mesure des années, cette peinture devient de plus en plus lourde, épaisse dans des couleurs très acidulés mélangées rappelant les années 70 et les sucres d’orges.

Travail de la matière et de la couleur pour la couleur . Le tout ressemblant à des fils ou du textile.

Inspirée également par Eva Hesse, Anish Kapoor, Vasconcelos… régulièrement elle explore des matériaux de récupération qu’elle accumule et couds en monumental. Une de ses prochaines installation va faire 4m de diamètre sur 4 mètres de haut avec accumulation des « orphelines », objets de la vie quotidienne lié au corps, mais aussi de l’intime (les chaussettes, collants) jusqu’à constituer un cocon de formes molles qui va tourner doucement, langoureusement sur lui-même et où le spectateur va pénétrer.

Elle a toujours été attirée par la sculpture, en admiration devant plusieurs artistes tels que Brancusi (pour le façonnement sensuel de ses œuvres), César, Botero avec aussi une fascination pour la carrière de Louise Bourgeois et le fait qu’elle place les questions sexuelles et autobiographiques au centre de son travail… Ces bronzes polis tel « Arch of Histeria » la laisse sans voix.

Suite à un hasard, elle se retrouve un beau matin dans un atelier de fonderie en aluminium qui prépare des œuvres pour Philippe Perrin, Orlinski, Jenckell . Elle reçoit une formation pour la préparation des moules pour la fonderie avec une petite expérience de la fonte.

Suite à sa formation chez JLB, elle commence à sculpter ses premières œuvres en résine (banane de Warhol en 80cm… Banane épluchée…)

Comme Koons, son travail de sculpteur peut - être considéré comme le point de rencontre entre plusieurs concepts : les ready-mades de Marcel Duchamp, les objets du quotidien démesurés de Claes Oldenburg, l’appropriation de l’objet plus qu’humain d’Arman et le pop art d’Andy Warhol mais avec un travail sur la féminité et la séduction et l’altérité de l’autre (cf Emmanuel Levinas).

Elle a eu l’occasion au tout début de sa carrière de travailler le marbre qui lui aussi lui parle pour son côté lisse et sensuel et qu’elle aimerait un jour reprendre. Elle expérimente différents matériaux suivant les périodes de sa vie et ses rencontres. Artiste en émergence à suivre…

Photo et textes : Art Life Gallery

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