| Retour

Jean-Philippe RICHARD

Né à Paris en 1947

Vit et travaille à Mirabel-aux-Baronnies dans la Drôme Provençale depuis 1978
Adhérent au Syndicat National des Sculpteurs et Plasticiens

LE TRAVAIL DE LA MATIÈRE

Jean-Philippe Richard pratique le modelage depuis trente ans. Il a une approche figurative de la sculpture, explorant uniquement la figure féminine non réaliste. Autodidacte, le sculpteur travaille sans modèle, ce qui lui permet de s’affranchir des contraintes du réel. Malgré une formation peu orthodoxe, cet artiste est un technicien accompli : ses premières pièces en bronze ont été fondu dans une fonderie artisanale qu’il a crée dans le village provençal où il est établi depuis le milieu des années 70. Puis, il s’est intéressé au cristal coulé en réalisant des sculptures telle « Emeraude » avant de devenir un des artistes phare des cristalleries Daum. Ses dernières expériences l’amène vers l’utilisation de l’émail blanc ou coloré, l’argenture, le nickelage sur de grandes pièces, car pour Jean- Philippe Richard, l’idée ne précède pas sa réalisation mais est impliquée dans la matière.

Ses sculptures se reconnaissent à une forme achevée qui reste partiellement prise dans un bloc socle dégrossi. Le résultat toujours frappant est un équilibre entre un modèle englué dans la masse brute et un élan donné à l’oeuvre qui semble ainsi prête à s’en échapper. L’influence de Rodin est indéniable et l’artiste la revendique : ce peut être comme dans « devant la mer » ou dans des figures de nus telle « pleine lune », et plus récemment la série des « femmes étoiles ». Ces oeuvres très sensuelles, mais délicates montrent par leur mouvement souple une force des formes. Les corps sont dépouillés, quelque fois un reste de drapé travaillé accompagne des courbes comme dans « Angélica ».

Mais le travail de Jean-Philippe Richard est connu avant tout pour un second groupe de sculptures, ces silhouettes sont vite reconnaissables par cette forme en S allongé. Les oeuvres présentent une ligne épurée, verticale, et le sculpteur ne craint pas de renouveler la figure sacrée de la kourès de la Grêce archaïque : les visages sont sereins, les corps fins, les bras entravés dans un drapé, le bas de celui-ci peut devenir rocher ou matière minérale. Paradoxalement, même si le corps de la femme est entravé et étiré, il est aussi respecté et idéalisé. Comme Ingres, l’artiste n’hésite pas à accentuer l’anatomie de ses modèles pour atteindre son idéal de beauté. Ainsi dans ses sculptures en pied, l’artiste affectionne une figure hiératique, solennelle, comme détachée du monde qu’il développe principalement en ronde bosse. Le sculpteur porte en lui l’expression d’une sensibilité, ces femmes sont des êtres perdus dans un monde à part que l’on regarde de l’extérieur, un monde au rythme binaire, symbolisé par à la fois sa force et sa douceur.

Jean-Philippe Richard donne ainsi à la sculpture figurative contemporaine une nouvelle simplicité d’une représentation féminine comme dans la statuaire antique. Classique et contemporain, c’est un artiste rare mais populaire dans le paysage de l’art d‘aujourd’hui qu’il prend à rebrousse poil : de plus en plus, le sculpteur oriente son travail vers des notions intemporelles de l’art : l’harmonie, la beauté, la délicatesse des sentiments. Il dit ainsi : « Chaque sculpture doit représenter un maximum avec peu d’éléments. Surtout pour les choses essentielles : par exemple, voir le regard en gommant les yeux. »

La suite à découvrir sur le site de l’artiste en cliquant ici !

Photo de Une : Jean-Philippe Richard dans son atelier à Mirabel-aux-Baronnies DR

pub