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Kasono TAKAMURA

" Biographie

Kasono a commencé la photographie suite à un voyage en Nouvelle-Zélande avec son lycée. Capter l’instant, mettre ce qu’on voit, ce qu’on vit sur la pellicule... pour elle-même, pour partager...
C’est à 20 ans qu’elle décide de suivre des cours de photographie. Elle étudie en cours du soir à l’Institut de photographie de Tokyo, en art et en journalisme. Elle apprend, se plonge dans la photographie, devient assistante la journée...
A ce moment-là, elle ne savait pas encore qu’elle en ferait son métier... Seul primait son intérêt pour la photographie et l’imagination qu’elle en avait de ce métier...
Pendant ses études universitaires en Culture International et Sociologie... elle s’interroge sur l’avenir qui s’offre à elle après un tel cursus...
Kasono voulait un métier qui ne s’arrête pas aux heures de bureau, quelque chose qu’elle pourrait toujours avoir pour elle, qu’elle pourrait emporter partout, quoi qu’il arrive, avec elle. Quelque chose de peut être bien plus précieux que le savoir faire qu’elle pourrait apporter si elle travaillait dans un bureau... quelque chose émanant d’elle...
Elle obtient une bourse (Institut de photographie), et vient en France et étudie la langue française.
En parallèle, elle continue d’étudier la photographie et l’histoire de l’art.
Ses premières séries en France sont tout autant des études, des recherches que des haikus photographiques. Une envie de couleur, aussi...
De ses photos se dégage une " poésie " inhérente à la fraîcheur de la découverte d’un pays, d’une culture. Elle écrit une histoire avec la lumière. Elle laisse la possibilité d’imaginer à chacun une histoire.
Aujourd’hui, elle commence un nouveau projet : un reportage documentaire sur des asiatiques vivant en France, à Paris. Elle les interroge, les suit dans leur quotidien... elle réalise ainsi un documentaire et une série de portraits où sa sensibilité fait écho avec ce qu’elle vit...
(Ne dit-on pas que tout travail d’artiste est aussi une certaine forme d’autoportrait.)
Kasono présente lors de cette exposition le bain public au Japon. Elle nous offre une part d’intime du Japon... son côté traditionnel... quelque chose qui tend à disparaître aujourd’hui, peu à peu... à l’instard de la vapeur du bain...

L’impermanence des choses...

Il s’agit d’une série faite lors de sa dernière année d’études.
Elle avait élaboré une longue liste de sujets...
Lors de cette dernière année, les élèves choisissent un professeur pour les accompagner dans leurs recherches, selon leurs affinités et leurs goûts personnels...
Kasono a choisi un professeur spécialisé dans la photographie documentaire en noir et blanc. C’est ensemble que la décision de travailler sur le bain public a été prise...
A cette époque Kasono travaillait comme assistante dans le centre de Tokyo. Elle ressentait beaucoup de stress à cause de son statut lorsqu’elle sortait. Aussi a-t-elle voulu montrer que cette partie de la ville dans laquelle elle évoluait n’était pas que cela. Elle avait envie de montrer que les lieux ne sont pas à sens unique... qu’il faut regarder au-delà...
Aller au bain public a une résonance toute particulière liée à l’enfance. Ca faisait longtemps que Kasono ne s’y était pas rendue. Souvenirs de l’enfance... de ses frères... de son grand père...
Le ressenti est fort... Elle a choisi un petit établissement, traditionnel... comme si le temps s’était arrêté... voilant à peine la peinture murale... et c’est sans doute le coeur d’une petite fille qui s’y est rendu et a capturé la magie de cet endroit... Kasono réalise cette série d’images en noir et blanc. Ce choix permet d’épurer l’image et de ne laisser que les informations nécessaires.
Regarder simplement dit elle... Ne pas donner un sens autre aux choses. Regarder simplement...
Ici la couleur aurait distrait le regard du spectateur. Certaine fois, le couleur donne trop de choses conclue-telle... des choses qui n’ont pas leur importance..."

Valérie Shum-King

Source : http://www.kasonotakamura.com/infos.html

Photo de Une : © Neil Atherton, Jessica Gonzales, Denis Farge, Jean Heintz

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