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Patrick BOCCAROSSA, un digne « héritier » des expressionnistes (3/3)

Exposition les photopeintures

L’évidence du thème, celui du corps omniprésent, s’impose magistralement à travers les œuvres multiformes et très colorées de Patrick Boccarossa. Mais au-delà de la peinture du corps, c’est la peinture elle-même qui prend corps, et qui se définit comme entité autonome : le thème, la figuration humaine et ses références multiples se dissimulent derrière l’enjeu véritable qui est la problématique de la peinture. Son œuvre se donne à voir comme un panoramique à la fois instinctif et raisonné, balayant de larges coups de brosse le continuum pictural.

L’instinct. La puissance du geste et de la touche, les empâtements colorés d’où émergent les vibrations des couches sous-jacentes semblent directement issus d’une impulsion primaire.
Le rendu pictural permet ainsi d’opposer les transparences du fond, (balayé, délavé et quelquefois essuyé) aux touches violemment surajoutées qui animent les surfaces.
Les repentirs, les ratages et les revirements impulsifs ne donnent que plus de désordre aux signes picturaux qui se bousculent ou s’interpénètrent sur l’épiderme de la toile. L’espace lui-même semble directement lié aux pulsions instinctives : pratiquement aucune profondeur, fond et formes ramenés au même plan…

Les figures enchevêtrées ou placées tête-bêche ne paraissent respecter ni les lois de la pesanteur, ni le rétrécissement visuel conditionné par les théories classiques de la perspective… mais l’instinct lui seul, aussi fougueux soit-il, ne suffit pas à la création de Boccarossa : la culture omniprésente et la réflexion sur l’art orchestrent signes et couleurs pour leur donner du sens.

La raison. Les références à l’histoire du corps - multiples rappels de la statuaire grecque, des orgies mythologiques, ou des êtres hybrides qui peuplent l’Odyssée…- se lisent à l’évidence, mais se drapent d’une authentique modernité due à l’écriture : cernes irréguliers voire interrompus, surfaces non finies ou à peine ébauchées, couleurs complémentaires affectionnées par l’artiste…
Ne voit-on pas se bousculer les virulents oranges et les bleus outremers, les violets de cobalt et les jaunes safran, hommages à peine voilés aux fauves et autres expressionnistes ?
Les signes et les touches, bien qu’apparemment innocents, trahissent le culte (ou même la vénération) que porte Patrick Boccarossa à l’art primitif : les points, les ondulations vibrionnantes vont au-delà du recouvrement de la surface pour raconter à la fois l’histoire du tableau par les errances du geste, et celle de l’art, des civilisations anciennes qui ressurgissent du bout du pinceau.

Les inversions de formes et de valeurs (que l’on regarde les savants effets de négatifs dans les linogravures ou les céramiques), les rapports de couleurs ou de surfaces, et les problèmes d’espace, semblent citer toutes les notions picturales développées dans l’actuelle exposition.

Ainsi, les « Photopeintures » déclinent, à travers l’intégration de la photo sur la toile, à la fois le sujet maintes fois renouvelé de l’atelier du peintre, et les différents « sujets » habituellement traités par l’artiste ; mais cette dualité photo/peinture, cette mise en abîme du lieu et du faire n’est bien souvent qu’un prétexte pour expérimenter les problèmes de spatialité par le prolongement des figures , avec un jeu constamment ambigu entre l’intérieur et l’extérieur, l’espace réel et l’espace virtuel, le clair et l’obscur…
Les fuyantes sortent de l’image pour percer la toile, et font basculer les plans dans un déséquilibre savamment réajusté par les rapports d’obliques ou les relations chromatiques.

Les cadrages sélectifs de l’artiste au travail, photographiés par Catagnia, permettent d’innombrables possibilités de correspondance avec l’espace pictural ; les animations de surfaces multiplient les va et vient de l’image au tableau, du noir et blanc à la couleur par un effet perpétuel d’échanges et d’interpénétrations qui contribuent à l’osmose global de chacune des pièces.

Patrick Boccarossa, Impression de voyage 162 x 130 cm, Acrylique sur toile
©DR

Pour en savoir plus

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Festival du Peu, Bonson, 2012
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Galerie Kaos, Stockholm, Suède
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EXPOSITION CHUT UN ANGE PASSE ...
Salle expo des Bains-douches, Antibes 2006
Galerie Absalon, Nice, 2006

Dans le cadre d’un projet rattaché à l’Artothèque du Bassin Nice Est sur la place de l’art et de la culture dans nos établissements scolaires (année scolaire 2008-09), Patrick Boccarossa a réalisé un travail au Collège François Rabelais. Le vernissage a eu lieu au Collège le jeudi 27 novembre 2008.

Exposition permanente

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Galerie Jas de la Rimade (Béatrice et Marcel HEINZ)
F - 83570 CARCÈS
tel : +33 (0) 4 94 59 55 11
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