Esméralda de Bokay, de l’ornementation à l’art figuratif (3/3)
- Esméralda de Bokay, Captiv (détail), 2013
- © E de Bokay
DESCRIPTION /INTERPRÉTATION
Cette œuvre, La Captive, présente une silhouette tronquée ainsi qu’un texte qui occupe une grande partie du coté gauche. Certains éléments figuratifs appartenant à un corps sont presque immédiatement identifiables, comme la cambrure du dos ou les fesses, les avant-bras, les mains ou les cordages ; de plus, le titre de l’œuvre permet une interprétation rapide de cette peinture qui, à l’évidence représente une personne prisonnière, féminine de surcroit.
Les éléments du corps, stylisés, ne sont pas totalement naturalistes mais semblent s’inspirer des sinuosités des représentations baroques, exagérées et convulsées : fesses sphériques, corps géométrisés… Les cordages participent à cette exaltation du corps et se lisent au premier regard en donnant la priorité au thème du tableau. Mais la question reste posée quant au choix du cadrage ou à l’intervention de l’écriture sur la partie latérale du support. Le tout se lit alors comme un fragment arraché, une page ou un morceau d’image qui aurait été isolé de son contexte pour le donner à voir dans son apparence actuelle.
Malgré les références au baroque, l’œuvre ne se perçoit pas comme un tout et laisse au spectateur le soin d’imaginer les parties absentes et les restes invisibles du texte apparent. Ce texte qui n’est pas descriptif, car il parle de la personne comme si elle n’était pas captive, en jouant sur des qualificatifs multiples et répétitifs, propices à l’identification du personnage suggéré. L’image de la femme semble totalement décalée par rapport au texte qui ne joue aucun effet de redondance : le duo texte/image n’est pas réciproque, car la relation ne montre pas une écriture explicative ; celle-ci joue un rôle inversé qui renforce la situation présentée en la contredisant.
MORPHOLOGIE
L’orthogonalité de la composition met en évidence la condition de captivité du personnage : les horizontales des éléments linguistiques sont prolongées par certains cordages, alors que l’axe vertical de la colonne vertébrale et de l’entre jambe métaphorise la symétrie de la composition, reprise par le texte vertical de la partie gauche ; cette rigueur est heureusement tempérée par la douceur des courbes, autant du corps que des cordages pour opposer la féminité à l’incarcération.
L’écriture s’intègre parfaitement au dessin par des effets de superposition (au niveau du bras et de l’avant-bras) pour ne pas paraître déconnecté de l’image et faire corps avec celle-ci ; l’effet de mimétisme graphique se prolonge ainsi avec les entrelacs des mains nouées.
CHROMATISME/MATÉRIALITÉ
L’intégration écriture-peinture se manifeste encore avec l’utilisation identique de l’ocre pour le fond et le corps humain, ce qui permet une occupation homogène de la couleur dominante pour amener l’écriture effleurer le premier plan.
Le blanc des textes illumine à la fois les reflets des cordages et certains éclairages du corps ; ce papillotement de la lumière contribue à la prégnance des zones ténébreuses et volontairement mal définies pour laisser le regard parcourir les différentes surfaces.
Quant au rouge violacé des cordes, il constitue autant de zébrures qui pourraient évoquer la lacération du corps à travers griffures, blessures ou entailles profondes. La matérialité n’est pas innocente dans ce contexte de « captivité », et les couches épaisses de couleur s’ajoutent à l’expressionnisme de la forme.
POUR EN SAVOIR PLUS
Mini carte de visite vidéo de "Intérieur de Soie"
Adresse de l’atelier de l’artiste
15, Rue Pons 06400 CANNES
Adresse Intérieur soie
Esméralda CAÏTO de BOKAY
Décoratrice d’intérieur, Artiste-peintre Ornemaniste, Rédactrice Blog Déco
Mobile : 06 80 06 17 53
Site en cours de réalisation
Intérieur soie
https://www.facebook.com/pages/INTE...
- Esméralda de Bokay, Instant T, 2012
- © E de Bokay
Expositions
2008
Restaurant L’envie d’ailleurs, Le Cannet village Juin, Août 2008
2009
Estérel Gallery, Mandelieu la Napoule 2009
2012
Private Gallery, Monaco/ Mai,Juillet 2012
2013
Volupté, Cannes, Janvier, Février 2013
Robert Deniau, Mougins, exposition permanente,
Cabinet d’architecture et design depuis Février 2013
The place to be, St André de la roche(Nice)/ Février, Mai 2013
Lakavanou, Valbonne, Vente aux Enchères Juin 2013
Aéroport de Nice, Septembre 2013 programmé
- Esméralda de Bokay, Ciao Bella, 2012
- © E de Bokay
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