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Des archives et des hommes (suite)

En 1997, débat au MAMAC sur l’Ecole de Nice…
Le 13 mars 1997, pour accompagner l’exposition « Ecole de Nice. » (Ecole de Nice, point final) organisée dans ma galerie de Saint-Paul, dans l’auditorium du Mamac, invités par le docteur Amiel qui était président des Amis du MAMAC, nous avions projeté un film composé d’interviews d’artistes de l’exposition, un débat avait suivi. Etaient montés sur scène Frédéric Altmann, Jacques Lepage, Sosno, Alexandre de la Salle, Marcel Alocco, Serge III, Pierre Pinoncelli, André Verdet et Claude Gilli étaient dans la Salle. Comme d’habitude certains exprimèrent que l’Ecole de Nice aurait dû être close des décennies auparavant, et d’autres la considérant ouverte, dans le temps, et dans l’accueil à de nouveaux arrivants.

Invitation de l’exposition « Ecole de Nice… 20 ans - 1967 – 1977 – 1987 » à la Galerie Alexandre de la Salle (Saint-Paul) © DR

Je n’évoque cela que pour présenter l’extrait vidéo du débat au MAMAC (13 mars 1997) qui accompagne cette première partie de ma chronique 21, la question s’est réglée de manière festive par le double happening de Pierre Pinoncelli le jour du vernissage de l’exposition « 50 ans de l’Ecole de Nice » que le Musée Rétif (Vence) m’a offert d’organiser en juin 2010, et par la « Performas » de fin, la mise à feu de la « Crèche de l’Ecole de Nice » par Jean Mas en décembre 2010. Un premier extrait de ce débat a été publié dans le chapitre 16 de la chronique de France Delville sur le site d’Art Côte d’Azur.
Les deux extraits sont deux montages différents, et une version complète et dans le bon ordre sera sans doute projetée à la Bibliothèque Nucéra dans le cadre de l’exposition « Des archives et des hommes » (jusqu’au 29 juin 2013), une histoire des archives de mes deux galeries.

Couverture du catalogue de l’exposition « Ecole de Nice… 20 ans - 1967 – 1977 – 1987 » © DR

J’avais eu envie de scander l’histoire de ce Mouvement à laquelle j’avais grandement participé par un rituel de « fin », comme les Nouveaux Réalistes avaient mis fin au leur en 1970 à Milan. Ils avaient mis dix ans, « nous » avions mis 50 ans. Si l’on additionne les expositions de groupe intitulées « Ecole de Nice » dans mes galeries, et les expositions d’artistes de l’Ecole de Nice, elles sont au nombre de cinquante et une :

Dans ma galerie de Vence, Place Godeau :
1965, MALAVAL « L’Aliment Blanc » dessins
1966, MALAVAL « L’Aliment Blanc » sculptures
1967, « ECOLE DE NICE ? »
1967, PINONCELLI Exposition happening « Les Copulations d’un Chinois à Vence »
1968, ALOCCO « Idéo grammaire »
1968, CHUBAC Peintures
1969, ALOCCO « Le degré zéro + X »
1970, « INterVENTION »¬, Alocco, Charvolen, Dolla, Maccaferri, Miguel, Osti
1970, BEN « Quelques idées et gestes » (1ère exposition de Ben dans une galerie)
1971, ALOCCO Peinture
1971, BEN etc. « Les Paravents »
1971, ARMAN, « Colères », « Accumulations »
1971, TRÉAL « Sculptures »
1972, DOLLA « Peintures »
1973, ARMAN présenté par Alexandre de la Salle à la Galerie l’Œil Ecoute, Lyon

ARMAN « Ecole de Nice » (1987) Edition Alexandre de la Salle 50 exemplaires © DR

Dans ma galerie de Saint-Paul, chemin des Trious :
1974, « Dix artistes de l’Ecole de Nice »
1974, ARMAN « L’œuvre graphique »
1975, ALOCCO « Patchwork »
1975 Happening PINONCELLI Signature de son livre « Mourir à Pékin »
1976 Groupe 70 Charvolen, Maccaferri, Miguel
1976, BEN « Il faut tout faire » (Les cageots)
1976, CHACALLIS « Fragments d’une représentation »
1976, GILLI « L’Esprit de Gilli »
1977, VERDET « Le ciel et son fantôme »
1977, « ECOLE DE NICE ! »
1978, CHACALLIS International Art Exposition de New-York
1979, ALOCCO « Peinture en Patchwork »
1979 ALOCCO à la FIAC
1979, CHUBAC à la FIAC
1980, CHUBAC Peintures
1981, CHUBAC Collages
1981, MALAVAL « 100 demi heures de dessin quotidien »
1983, CHUBAC Collages
1983, ALOCCO « Fragments du Patchwork » « Détissés »
1986, SOSNO « Variations sur la Liberté » bronzes
1986, ALOCCO « Fragments de patchwork » récents
1987, SOSNO « Variations sur les espaces sensibles » bronzes tôles découpées
1987, « ECOLE DE NICE… »
1988, ALOCCO « Lisières Arlequin »
1989, CHUBAC « Structures murales et spatiales »
1989, CHUBAC Foire ART JONCTION
1991, CHUBAC « Structures murales »
1991, CHUBAC au Salon « Découvertes », Grand Palais, Paris
1993, ALOCCO
1993, PINONCELLI Foire ART JONCTION
1993, CHUBAC Foire ART JONCTION
1993, Jean Mas « 20 ans de la Cage à Mouches »
1996, Jean Mas « Fermez-moi doucement »
1998, Nivèse « Entre le Vide et le Plein »
1997, « ECOLE DE NICE. »
2000, Toute l’Ecole de Nice dans « Le Paradoxe d’Alexandre »
2010, « 50 ans de l’Ecole de Nice » au Musée Rétif (Vence)

ARMAN « To give and Take » Bronze (1986) © DR

En 1987 (8 Août-10 Septembre), l’exposition « Ecole de Nice… (20 ans – 1967 – 1977 – 1987) », était composée d’œuvres de : Marcel Alocco, Arman, Ben, Albert Chubac, Jean-Claude Fahri, Claude Gilli, Yves Klein, Robert Malaval, Serge III, Martial Raysse, Sosno, Bernar Venet, André Verdet
Dans le catalogue de cette exposition j’avais écrit un texte intitulé « Vingt ans après » : « D’ateliers en bistrots, de textes en vadrouilles, de déclarations, de gestes en expositions, de Nice à Paris et de Paris à New York, de mythe, l’école de Nice est devenue réalité.

BEN « Ready-Made pour Marcel Duchamp » (1984) © DR

Dès 1961, dans « Sud-Communication », Sosno tente de dégager les linéaments qui donnent figure au mouvement, et il se réfère à Martial Raysse qui affirme la théorie de l’Ecole de Nice suivant laquelle « la vie est plus belle que tout ». Dans « Les Lettres Françaises », à la même époque, Jacques Lepage envisage lui aussi les possibilités d’existence d’une telle école. Et, en 1965, dans la revue « Identités » qu’il dirige, Marcel Alocco constitue un premier dossier consacré à l’Ecole de Nice.
Pour ma part, après avoir en 1965 et 1966 exposé Robert Malaval, subtil et fier dandy qui brûla sa vie sans compter, je montre à Vence en 1967 la première exposition intitulée « Ecole de Nice ? » alertement préfacée par Pierre Restany. Suivent bien des expositions consacrées aux artistes du mouvement, et, en 1974, c’est par une exposition consacrée à « Dix peintres de l’Ecole de Nice » - Alocco, Arman, Ben, Chubac, Farhi, Gilli, Klein, Malaval, Raysse, Verdet - que j’inaugure ma nouvelle galerie, à Saint-Paul.
Puis en 1977, pour les dix ans de l’Ecole de Nice chez moi, je récidive avec l’exposition « Ecole de Nice ! » qui s’ouvre aux membres du groupe 70 : Chacallis, Charvolen, Isnard, Maccaferri, Miguel, et à Dolla. Le catalogue est préfacé par Pierre Restany, Jacques Lepage et R. Monticelli.

CHUBAC Photo de l’atelier « Bien dans l’espace » © DR

Nous voici en 1987 ! Déjà ! Avec cette exposition « Ecole de Nice… »…réduite à treize participants mais élargie à Serge III, prisonnier à Prague en 1967, et à Sosno qui, alors, préférait naviguer entre Caraïbes et Amériques. Je donne encore une fois la parole à mon vieil ami et complice Pierre Restany. A Marcel Alocco, qui occupe une place incontournable dans ce mouvement qu’il a si bien servi sur beaucoup de plans. Quant à Pierre Chaigneau, le sympathique et actif conservateur du futur M.A.M. de Nice, il joue ici le rôle de celui qui du dehors porte sur la dynamique niçoise un regard serein et objectif. Je tiens à souligner l’active collaboration dont Arman a régulièrement fait preuve à l’occasion de chacune de mes expositions. En témoignent, entre autres, les quatre multiples qu’il a conçus et que j’ai édités. Il fait partie du nombre de ceux qui, en toutes circonstances savent rester dignes, loyaux et généreux.
On l’aura compris, cette dernière exposition se veut comme un retour aux sources car, avec Arman, Klein, Raysse, ces treize artistes, à des titres divers, sont les fondateurs d’un mouvement qui fut et reste un des plus vivants et des plus présents des vingt-cinq dernières années.
Alors, 1997 ? C’est loin ! Mais sait-on jamais… » (Alexandre de la Salle, Juin 1987, Saint-Paul)

(A suivre)

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