Axel Pahlavi ou la peinture de l’incarnation
Pour son invitation à la Galerie de la Marine à Nice (1), à travers le titre … car je suis malade d’amour (2), Axel Pahlavi a choisi de transfigurer un sujet unique, sa femme Florence Obrecht, malmenée de toile en toile !.. Cette fois, les oeuvres présentées ont été réalisées sur une décennie entre 2001 et 2013.
Tout à la fois, la présentation se révèle comme un poème d’amour, maillé de considérations « essentielles » sur la vie, le temps, la mort. La morale est sauve cependant : l’amour est plus fort que la mort...
- Galerie de la marine, Quai des Etats-Unis, Nice
- © DR
- Axel Pahlavi, Fleur de sang, 2012
- Axel Pahlavi, Je t’aime, 2005
« Il y a une sorte de mysticisme dans la peinture de Pahlavi qui nous apparaît comme une confession permanente. L’artiste dit aussi vouloir ouvrir une brèche dans la peinture contemporaine, par définition réservée à un petit public, contrairement au cinéma ou à la musique. Il y a chez Pahlavi une volonté de toucher un public large en créant de l’imagerie populaire, des images allégoriques et accessibles. C’est
d’ailleurs tout le problème et la difficulté d’avoir une pratique singulière à notre époque, note Benjamin Bianciotto dans Un signe de contradiction (2012) qui nous préconise de lutter contre le temps et le raccourcissement de la pensée, les ruptures et les fusions de la vision. « Nous voyons tout vite, catégorisons d’un regard et fuyons. Face à cette course effrénée, la peinture demeure, quoiqu’il en soit, une forme d’arrêt salvateur. Les moments sur lesquels choisit de nous immobiliser le travail d’Axel Pahlavi semblent familiers à nos imaginations paresseuses. Chacun, fort de son expérience personnelle, reconnaitra ses héros, reconstituera une histoire, grandiose ou frivole ».
Par la liberté des apparences, par ce qu’on ne voit pas, qui est masqué et dissimulé dans les portraits de Florence, Pahlavi nous incite à chercher. Cette invitation à nous
dépasser pour parvenir au plus près de nous même est magnifiquement représentée
dans Floraison où la musicienne, coiffée d’une perruque, assise dans la rue sur une petite scène, épuisée par son travail d’artiste est enceinte.
Cache-t-elle ses larmes entre ses mains ? Elle a posé ses instruments à coté de son petit animal et des quelques sous qui l’aident à survivre. Elle parait faire une pause dans son travail, entrer dans une sorte de méditation sur la création. »
Martine Meunier, journal Pahlavi, Galerie de la marine, 2013
(1) Galerie de la Marine, 59 Quai des Etats Unis -Vieux-Nice. Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h (sauf le lundi). Tél : 04 93 91 92 91. Entrée libre.
(2) Le titre de l’exposition est extrait du Cantique des Cantiques, le célèbre poème d’amour de l’ancien testament, trop méconnu.
La suite dans la newsletter du 11 avril prochain...
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Pour en savoir sur cette exposition :
Journal Pahlavi
http://www.ville-nice.fr/Culture/Mu...