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Axel Pahlavi ou la peinture de l’incarnation

Axel Pahlavi et Florence Obrecht (2)
Axel Pahlavi, photo de Joëlle Oosterlinck, 2010

Axel Pahlavi a complété ses études artistiques d’abord à l’Académie des Beaux-Arts de Sofia où il s’est passionné pour les grandes figures de la peinture classique, puis s’est perfectionné auprès de différents maîtres plus contemporains. Il a étudié tour à tour à Hoschule der Künste, à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris où il s’est fait diplomé (2001), puis aux Beaux-Arts de Bruxelles dans l’atelier de Vladimir Vélicovic. Il a bénéficié de façon très éclectique de résidences à New York (bourse Colin Lefranc pour l’Hunter College, 1998), à Berlin, à Séoul (2008) et à Villeurbanne, tout en produisant largement et en multipliant déjà les expositions en solo et en groupe.

Axel Pahlavi, Jeanne d’Arc, 2001, Galerie de la Marine

Son travail est à l’image de son parcours : un amalgame d’expériences personnelles et de modèles puisés dans l’histoire de ses origines ou de ses implantations. On y découvre des influences iranienne, française, allemande, lettonne, danoise, polonaise et y compris des adhérences araméenne et kurde,....

Axel Pahlavi, lors de l’exposition Planète interdite, 2009, Galerie Eva Hober

D’inspiration largement baroque, l’artiste ne s’interdit aucun registre. Fasciné par l’histoire du Christ, hyper-croyant comme sa mère, mais surtout « mordu » d’incarnation, il en fait un thème majeur qui se retrouve directement ou implicitement dans nombre de ses œuvres.
« La peinture d’Axel Pahlavi convertit l’image en parole et permet à ses représentations de se détacher du sujet dans une imposture naturelle. L’humanité rendue à l’image est évocation et révocation des « mimiques » de la Passion ou mieux, des passions. Son art, comme celui de Pasolini est le résultat d’un amour halluciné, enfantin et pragmatique et si, avec sa foi,
il éprouve les signes du religieux, c’est par leur fusion avec le sentiment amoureux. Les portraits de sa compagne sont les ébauches d’une pensée où se dessinent les mystères. Ils transcendent notre présence dans une intranquilité du sacré. »

Eric Corne 2012, Une lumière qui danse.

Axel Pahlavi, Christ au tombeau, 2011, Huile sur toile. Galerie Eva Hober

« J’ai l’impression qu’on est en train de sortir d’une prison esthétique qui est quasiment devenu une idéologie. Paradoxalement, par le côté magique de l’illusion, on est en train de rejoindre des choses vraies de notre corps et de notre histoire, qui sont encore à peine explorées. Je crois que nous vivons dans une société qui se trouve dans une grande phase de doute, de doute total. Nous nous sentons comme des pantins sans but. En même temps, autour de moi, à l’intérieur de moi, je ressens une sorte d’espoir qui renaît et je trouve extraordinaire aujourd’hui, avec un médium totalement primitif, de pouvoir raconter des choses qui sont encore à venir. » (3)

Axel Pahlavi, INRI, le Christ sur la croix, lors de l’exposition Talitha Kum, Galerie Eva Hober

Multiples, ses citations sont purement formelles, mais ce n’est pas ce qu’Alex Pahlavi privilégie. Sa recherche permanente porte sur des expérimentations possibles, elle produit des zones d’émergence pour transfigurer le vivant ou ce qu’on nomme classiquement « l’âme humaine ».

« Je cherche ainsi à redire le vivant hors du temps comme une comédie dramatique infinie ».
Axel Pahlavi

« Pour l’artiste, toute création est affaire de transformation, mais aussi de relation à l’autre, à celui qui accepte de regarder »
Thibaut de Ruyter

(1 )Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne, http://asso.proxiland.fr/umam/
(2) Axel Pahlavi et Florence Obrecht ont souvent exposés ensemble ou séparément, d’abord dans des lieux alternatifs ou des galeries, avec MU, un groupe de jeunes artistes parisiens, puis avec la galerie Eva Hober à Paris.
((3) Voir des extraits du film de Joëlle Oosterlinck, l’Art et la manière, 2010, http://www.arte.tv/fr/axel-pahlavi-peintre/3248232,CmC=3248234.html

La suite dans la newsletter du 27 mars prochain...

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