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Aurelie NEMOURS

1910, Paris (France) - 2005, Paris (France)

Elève dans un pensionnat dirigé par des religieuses, Aurelie Nemours connaît très tôt la discipline, la pratique du silence et de la méditation qui marqueront définitivement sa sensibilité. Elle a d’abord fait des études d’histoire de l’art à l’Ecole du Louvre puis
est entrée en peinture à l’âge de 30 ans. Ses années d’apprentissage, qui constituent les étapes de sa réflexion, se déroulent dans les ateliers de Paul Colin, André Lhote et Fernand Léger. L’artiste découvre ensuite le travail de Mondrian grâce à Michel
Seuphor. Elle s’engage alors dans une voie opposée à celle de ses premiers maîtres : l’abstraction, comme nécessité intérieure.

Elle effectue des recherches sur le jeu des lignes et leur rapport à des surfaces colorées, sur les angles, le point, sur les formes géométriques, horizontales et verticales, qu’elle conçoit comme des archétypes. A partir de 1965, elle désigne le carré comme le format idéal et universel de ses oeuvres. Derrière l’identité géométrique du carré il y a un "propos poétique, à la fois métaphysique, philosophique et mathématique."

Cette forme efface, en effet, toute hiérarchie (haut/bas, droite/gauche) et permet également de travailler la couleur comme accord et le nombre comme structure sous-jacente, pour mieux révéler le rythme et le vide.
Avant toute élaboration, Aurelie Nemours procède à des mesures, études, esquisses et dessins. Puis elle va à l’essentiel, en noir et blanc ou en couleur ; la couleur étant pour elle « énergie pure ».
Le travail d’Aurelie Nemours est conduit à travers des séries : celle des Demeures réalisée au pastel et poursuivie jusqu’en 1959, celle des Pierres Angulaires à partir de 1956, des Echiquiers à partir de 1960, des Croix.
Les recherches sur le vertical et l’angle se poursuivent jusqu’en 1993, enrichi par des réflexions sur le nombre et l’illimité.
Aurelie Nemours explore ainsi le rythme, qu’elle considère comme “l’origine de la forme” (série Rythme du millimètre), introduit le nombre (série Structures du silence), aborde la monochromie dans les séries Quatuors et Colonnes et le hasard dans la série
Nombre et Hasard.
Consciente du désir d’absolu de l’être humain et de ses contradictions dans son approche, Aurelie Nemours élabore un langage de l’immanence, fondé sur une ascèse des formes et de la couleur. Son oeuvre témoigne d’une méditation sur l’ordre du monde par ces trois fondamentales que sont le rythme, le nombre, la couleur.

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