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Master 2 Arts de l’IAE à St-Paul de Vence : pari gagné !

Pari gagné pour l’IAE Nice et la Commune de Saint Paul de Vence qui ont mené à bout la mise en place d’un nouveau Master 2 en management avec une spécialisation ARTS : après plusieurs mois de préparation, de tractations, de doutes aussi parfois, le défi est brillamment relevé !

Le 27 septembre 2010, 25 étudiants viendront fouler les bancs de l’Espace Verdet à Saint Paul de Vence pour suivre les cours dispensés par l’IAE de Nice : ils bénéficieront d’une formation sur mesure pour devenir les professionnels de l’art de demain, à St Paul de Vence berceau des arts et de la culture !

Retour sur cet ambitieux projet de formation Arts & Management avec David Terrematte, coordonateur du projet et Monsieur René Buron, Maire de Saint Paul de Vence.

Nous avions annoncé il y a quelques semaines l’ouverture en septembre 2010
d’une nouvelle formation unique Management avec une spécialisation dans le
domaine des arts : est-ce que les inscriptions sont finalisées ou est-il encore temps de déposer un dossier ?

David Terrematte Coordonateur du projet

David Terrematte : Les inscriptions au MAE Arts sont désormais finalisées, le recrutement étant calqué sur
l’actuel calendrier de l’IAE Nice. Nous donnons donc rendez-vous aux personnes
intéressées dès l’année universitaire suivante, et les invitons en attendant à s’informer
régulièrement via le site Internet de l’IAE Nice :
http://www.iae-nice.fr/01/index.php...

Vous avez reçu une quarantaine de dossiers d’inscriptions pour cette première
année : un résultat très encourageant pour les années à venir, qui souligne
l’importance de la création d’une telle filière ?

- David Terrematte : Un résultat très encourageant en effet pour une année de lancement, qui prouve l’existence
d’une forte demande de formation dans le domaine du management des métiers de l’art.
Nous le pressentions lors de nos enquêtes préliminaires menées sur les terrains universitaire
et bien évidemment professionnel, le nombre de candidatures reçues le confirme
aujourd’hui. De bonne augure pour les années à venir !

Comment avez-vous procédé pour la sélection des 25 dossiers
finaux retenus ?

- David Terrematte : Chaque postulant dont le dossier remplissait les conditions d’admissibilité a été auditionné
par un jury composé d’intervenants du MAE Arts. Ces derniers ont ainsi pu apprécier
cohérence du projet professionnel, cursus et résultats universitaires des candidats, leur
intérêt pour la formation, afin de réaliser leur sélection définitive.

Y a-t-il un « profil type » des candidats qui ont présenté un dossier ?

- David Terrematte : Nous rencontrons certes une (enrichissante) diversité des parcours universitaires et
expériences professionnelles des postulants, mais tous partagent une profonde appétence
pour le monde des arts, ainsi que le désir d’acquérir une véritable compétence en gestion.
Généralement forts d’un profil à tendance « littéraire », nos candidats souhaitent ajouter une
corde managériale solide à l’arc de leurs compétences, afin de favoriser leur insertion
professionnelle dans les domaines artistiques et culturels.

La rentrée s’effectuera le 27 septembre à l’Espace Verdet de Saint-Paul de Vence :
tout est-il fin prêt pour l’accueil des étudiants d’un point de vue logistique et
pédagogique ?

- David Terrematte : L’équipe pédagogique constituée, nous travaillons actuellement à la finalisation d’un emploi
du temps pertinent, tant dans la disposition des enseignements que dans l’organisation
pratique de la formation. Sur un plan logistique, les locaux de l’Espace Verdet intégralement
restaurés sont d’ores et déjà prêts à accueillir la promotion 2010-2011 du MAE Arts. La
question de la restauration quotidienne est à ce jour réglée : la commune de Saint-Paul y
répondra par le transport de déjeuners chauds dans un espace dédié, à proximité immédiate
de l’Espace Verdet.

L’équipe pédagogique de l’IAE a souhaité mettre l’accent sur la relation
entreprises- étudiants pour permettre aux étudiants de mieux appréhender la réalité
économique de leur filière. Comment va s’organiser cette relation : par des
conférences, des stages... ?

- David Terrematte : « Coller à la réalité professionnelle du secteur visé », tel est le principe qui nous a en effet
guidé jusqu’à présent dans la construction du MAE Arts. Cette volonté se traduira dans les
faits par l’intégration dans le programme d’un stage en entreprise obligatoire, d’une durée
allant de 4 à 6 mois. Il permettra aux étudiants d’appréhender le quotidien au sein d’une
galerie d’art, d’un musée ou autre établissement culturel. Avec, qui sait, une éventuelle
perspective d’embauche à la clé… Tout au long de l’année, un cycle de séminaires et
conférences animés par des professionnels du secteur artistique permettra en outre
d’aborder certaines problématiques inhérentes aux métiers de l’art, complétant ainsi
l’approche universitaire classique.

Avez-vous été approchés par les autres IAE de France pour une duplication de
cette initiative unique ?

David Terrematte : Nous n’avons pas encore été contactés dans ce sens, mais ne doutons pas que cette
initiative sera reproduite dans un futur proche, pour le plus grand intérêt des étudiants
formés comme des recruteurs qui les attendent. A l’image du MAE Arts, la vocation
professionnalisante des IAE incitera naturellement à délocaliser nombre de formations pour
les installer au coeur du secteur d’activité visé.

Interview de Monsieur René Buron, Maire de Saint Paul de Vence

La Commune de Saint Paul de Vence et l’IAE ont signé un partenariat dès 2004 : quel était le but de cette prime collaboration ?

René Buron : Le partenariat signé en décembre 2004 entre l’UNSA (Président : Albert Marouani) et la commune de Saint-Paul de Vence (Maire : René Buron) l’a été dans le cadre d’un projet européen Interreg III Alcotra mis en oeuvre par 2 communes (Saint-Paul de Vence et Apricale en Ligurie) Ce projet européen formalisa les relations culturelles établies entre les 2 communes depuis plus de 20 ans.

Faisait partie des objectifs du projet la création d’un centre de recherches ouvert aux Universités de Gênes et de Nice Sophia Antipolis. Le centre de recherches a été installé à Apricale dans un ancien moulin et à Saint-Paul de Vence dans l’Espace André Verdet, l’une des anciennes écoles du village. Ces deux bâtiments ont été restaurés dans le cadre du projet européen.

Dans l’Espace Verdet, depuis 2007, des étudiants de l’UNSA ont mené des travaux de recherches sous la direction de professeurs de l’Université.

C’est à partir de 2008 que l’idée a germé de créer un diplôme universitaire qui se déroulerait dans l’Espace Verdet, au coeur d’un village marqué depuis près d’un siècle par les nombreux artistes qui y ont créé et vécu. Les enseignants du diplôme seraient en partie des professeurs de l’Université (administration des entreprises et histoire de l’art), en partie des professionnels des métiers de l’art (juristes, directeurs de musées...) Ce MAE "Arts" s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de l’Université au monde : Le contenu des cours est défini par l’Université en association avec les professionnels (ici : des métiers de l’art) Il mettra en place des formations correspondant mieux aux besoins du marché que si le contact entre enseignants et créateurs d’emplois n’existait pas. De nombreux contacts pourront s’établir entre les étudiants et les professionnels des métiers de l’art, à Saint-Paul et dans toute la région, créant des possibilités de stages intéressants, voire des débouchés professionnels ultérieurs...

Le projet de créer ensemble une filière management avec une spécialisation Art était-il déjà en « germe » ?

- René Buron : Le projet n’était pas "en germe" dès 2004. Comme déjà évoqué, seule la notion de "centre de recherches ouvert à l’Université" existait dès le début. Le mouvement s’est ensuite découvert en marchant. Grâce à des opportunités et aussi au hasard qui voulut qu’un des élus saint-paulois soit encore étudiant à l’UNSA, que des professeurs de l’Université aient apporté leur soutien à l’idée de créer un diplôme original où seraient dispensées à la fois de solides notions de management avec une bonne mise à niveau en connaissance de l’art. Les cursus universitaires actuels offrent soit une expertise en management soit en connaissance de l’art, mais pas les deux. Le nouveau diplôme remplira ce manque.

Quelles motivations ont conduit la municipalité à soutenir un tel projet et à s’investir aussi fortement dans ce projet éducatif culturel ?

- René Buron : Essentiellement un réflexe "citoyen" de la part des élus confrontés au quotidien par l’inadéquation entre les formations et les besoins des employeurs : Ces derniers recherchent une main d’oeuvre qualifiée, souvent ne la trouvent pas, alors qu’il y a plusieurs millions de chômeurs...

A un niveau encore modeste (une vingtaine d’étudiants en 2010 - 2011) le MAE "Arts" à Saint-Paul de Vence devrait répondre aux besoins d’entreprises recherchant du personnel qualifié en management et ayant une bonne compétence dans le domaine de l’art

Les étudiants seront accueillis dès le 27 septembre au sein de l’Espace Verdet : pourquoi le choix de mettre à disposition spécifiquement ce lieu ?

- René Buron : Ce lieu existe. Des cours peuvent être dispensés dans la salle de conférence. Une salle "ordinateurs" sera mise à disposition des étudiants. Des liaisons wi-fi permettront aussi l’accès à Internet. Un fonds documentaire de livres d’art existe, etc.

Lorsqu’il a été restauré grâce à des fonds européens, du Conseil général et de l’État, la commune s’était engagée à ouvrir l’Espace Verdet à l’Université sous une forme qui restait à définir. Le MAE "Arts" s’inscrit dans cette démarche.

Quelles retombées attendez-vous de la présence de ce Master à Saint-Paul de Vence ?

- René Buron : La commune de Saint-Paul de Vence a pour économie principale le tourisme culturel. Elle souhaite améliorer sa connaissance de son patrimoine. Elle souhaite que les divers services municipaux ou paramunicipaux (Office de tourisme, guides professionnels...) bénéficient un jour des résultats des recherches des universitaires en nous permettant de mieux comprendre nos atouts et notre richesse patrimoniale, afin d’élever le niveau du contenu des messages que nous délivrons aux millions de visiteurs venant chaque année dans notre commune en attente pour la plupart d’un message culturel... Pour faire court : Développer le tourisme culturel qui est la richesse de notre commune, de notre département et de notre pays.

- Rayonnement culturel : Associer des résidents et des personnes extérieures à la commune aux travaux des universitaires en leur permettant d’assister à des conférences, des colloques, des soutenances de thèse, etc.

- Apporter une dimension non mercantile à l’activité artistique très vivante dans la commune

Plus généralement, l’art et la culture ont-ils toujours et pour l’avenir à Saint Paul de Vence une place prépondérante ? En quoi ?

Il nous semble évident que la destination touristique "Côte d’azur" et plus particulièrement Saint-Paul de Vence a une dimension artistique et culturelle prépondérante. La culture sous toutes ses formes permettra de lui conserver un attrait, alors qu’au niveau des coûts beaucoup d’autres destinations sont actuellement mieux placées que nous. Toute action allant dans le sens de l’enrichissement de l’offre culturelle (des actions comme le MAE "Arts" en font partie), permettront de profiter de la croissance du marché du tourisme, version "tourisme culturel" attendu dans les prochaines années.

A titre personnel, si vous étiez étudiant aujourd’hui, auriez-vous aimé postuler à ce Master ?

Je pense que oui :

- Pour obtenir un diplôme ayant le label universitaire (LMD), tout en étant immergé dans le monde réel en dehors du monde clos de l’Université

- Pour obtenir une qualification me donnant une bonne chance de trouver un emploi dans un métier de l’art (si c’est mon objectif), parce qu’elle allie des connaissances d’au moins 2 disciplines (management des entreprises et connaissance de l’art)

- Pour établir des contacts avec des entreprises dans le cadre de stages en entreprises qui, j’espère, me seront proposés dans le cadre de mon cursus universitaire

- Je ne suis pas insensible à l’intérêt de découvrir, en y étant immergé pendant quelques mois, une cité petite certes, mais mondialement connue, dotée d’un riche patrimoine culturel où une cinquantaine d’entreprises exercent dans les métiers de l’art.

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