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Galerie Catherine Issert

Une galerie de province qui fait la FIAC et dure depuis 33 ans, c’est, parait-il, exceptionnel.

C’est pourtant le cas de Catherine Issert, qui doit bien avoir quelques qualités exceptionnelles : fidélité, honnêteté, constance et cohérence, perfectionnisme ?

- "J’ai toujours voulu être contemporaine" dit-elle aujourd’hui pour expliquer son parcours, depuis ses études d’art à l’institut Michelet et à l’école du Louvre, jusqu’aux oeuvres dont elle aime à s’entourer aujourd’hui : points rouges alignés sur un carré blanc du Suisse John Armleder, huile de vidange noire qui coule sur une plaque en laiton du groupe BP, formes géométriques imbriquées de François Morellet.

"J’ai toujours voulu être contemporaine" dit-elle aujourd’hui pour expliquer son parcours
©JchDusanter

Ses débuts ne furent pas faciles

Car son goût la pousse vers un art contemporain plutôt conceptuel, même si elle fit par la suite des choix plus diversifiés : "Je vends les artistes que j’aime avoir sur mes murs : je n’ai pas de double vie ni de double langage, c’est mon goût profond, je ne veux pas tromper les gens."

Une vie faite de rencontres, comme avec Claude Viallat qu’elle connu lors d’une première expérience chez le grand galeriste parisien Jean Fournier (et avec qui elle fit sa première exposition). Ou avec Aimé Maeght qui fut son mentor.

Une vie faite de rencontres, comme avec Claude Viallat qu’elle connu lors d’une première expérience chez le grand galeriste parisien Jean Fournier
©JchDusanter

Née à Nice, d’une mère parisienne et d’un père qui fut maire de Saint Paul de Vence durant 50 ans, elle est finalement "restée toute sa vie au même carrefour". Celui où ses parents se sont rencontrés (à la Colombe d’Or), et où se trouvait la maison familiale (juste en face !).
Car c’est dans cette maison qu’elle a ouvert sa première galerie en 1975, avant de s’installer dans sa demeure actuelle, quelques mètres plus bas.

Ses débuts, à 29 ans, ne furent pas faciles : ses premiers clients sont des étrangers venus du nord - Suédois et Hollandais principalement - seuls au début à apprécier cet art d’avant-garde. Depuis lors, en bonne connaisseuse de l’histoire de l’art, elle s’attache à représenter les trois courants principaux qui découlent de Malévitch-Duchamp-Matisse : issu de Malévitch, l’abstraction géométrique, ou art concret, représenté par François Morellet ou John Armleder. De Duchamp, le mouvement Fluxus (le "tout est art" de Ben). Et enfin, issus de Matisse, des peintres comme Jean-Charles Blais ou Jean-Michel Alberola, ou encore le groupe Supports/Surfaces qui travaille sur le vocabulaire de la peinture (Bernard Pagès).

Pendant ses rares moments de détente, elle lit ou va au cinéma, mais très vite, elle revient ? l’art : "pour moi, la vie passe par l’art
©JchDusanter

A quoi s’ajoutent des jeunes de la Villa Arson, pour lesquels elle a le projet d’une section "laboratoire".

"Ma vraie vie, c’est ma galerie"

"Quand je regarde derrière moi, je suis plutôt satisfaite de mes choix , j’ai eu les mêmes critères de jugement que les bonnes galeries, les musées, les centres d’art … Mes artistes, déjà respectés à l’époque, sont aujourd’hui à Beaubourg". Elle n’en oublie pas pour autant de soigner l’accueil de ses clients : "je suis dans un métier de relations publiques, j’explique volontiers, je ne méprise personne". Pendant ses rares moments de détente, elle lit ou va au cinéma, mais très vite, elle revient à l’art : "pour moi, la vie passe par l’art. Comme je ne sais pas faire les choses à moitié, j’ai parfois du mal à me détendre : ma vraie vie, c’est ma galerie".

©JchDusanter

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