« XIIIèmes Palmes de la Com’ »

Marie-Chantal Di Martino-Dhoste, Présidente de Fenêtre sur Com’

Pouvez-vous en quelques mots nous rappeler les envies et objectifs qui ont présidé à la création de cette remise de prix pour les communicants ?

 Marie-Chantal Di Martino : Fenêtre sur Com a été créée par des communicants en 1993. Le temps de lancer l’association par des actions innovantes (petits déjeuners, conférences colloques sur des thèmes toujours liés à la communication, ils ont eu l’idée d’organiser un concours afin que puissent s’illustrer les agences locales et mettre en valeur leurs campagnes de communication.

Présidente de l’association "Fenêtre sur Com’" depuis 2008 , vous organisez cette remise de prix pour la 3ème fois. Après 3 années de présidence, qu’avez-vous personnellement souhaité insuffler aux "Palmes de la Com’" et notamment à cette treizième édition ?

 Marie-Chantal Di Martino : Une orientation radicalement plus adaptée aux nouvelles technologies nous avons un site plus convivial à présent , un logo rafraichi … Nous avons souhaité une ouverture sur d’autres populations comme les étudiants, le monde du sport, l’entreprise… une volonté de pénétrer davantage les milieux artistiques, de faire la part belle aux musiques actuelles, de faire confiance à la nouvelle génération de communicants. Permettre aux acteurs du secteur de se regrouper afin d’organiser des événements fédérateurs …

Ce concours est largement ouvert aux professionnels de la communication : il s’étend de la Région Provence Alpes Côte d’Azur au Languedoc en passant par la Corse et l’Italie frontalière : Les candidatures que vous recevez sont-elles équitablement réparties entre ces diverses Villes ?

 Marie-Chantal Di Martino : On ne peut pas encore dire cela… Il est évident que Fenêtre sur Com’ bénéficie d’une forte reconnaissance qui se situe notamment entre Fréjus et Menton. Mais depuis 3 ans nous avons la participation d’agences des Bouches du Rhône, du Var, d’Avignon, cette année la Corse et l’Italie et même une agence parisienne participent à ces XIIIèmes Palmes. Je persiste à vouloir donner à ce concours une dimension nationale et aidée des membres de Fenêtre sur Com’, nous mettrons tout en œuvre pour y parvenir.

Nice sera-t-elle toujours la Ville d’accueil exclusive de la soirée de remise des Prix ? Pourquoi ?

 Marie-Chantal Di Martino : Pas forcément. Les Palmes se sont déjà déroulées à Villefranche sur Mer sous la Présidence d’Odile Catherinet. D’autres villes partenaires souhaiteraient accueillir la cérémonie. … Nous y pensons sérieusement pour la XIVème édition… !

Combien de candidatures avez-vous reçu cette année ? Ce chiffre est-il plus ou moins constant chaque année ?

 Marie-Chantal Di Martino : Nous avons reçu des campagnes émanant de 26 structures qui ont présenté 47 campagnes. Soit 9 agences de plus que l’année dernière et 13 campagnes supplémentaires. Le nombre d’inscrits croit d’année en année et nous souhaitons encore améliorer le score afin d’accentuer la visibilité des agences et structures de communication du grand sud.

Vous avez demandé à David Lisnard d’assurer la Présidence de cette 13ème édition : comment s’est imposé votre choix ?

 Marie-Chantal Di Martino : Cela m’est apparu comme une évidence, David Lisnard est un féru de communication. C’est homme engagé dans la modernité, appartenant à la nouvelle génération d’hommes politiques qui n’hésite pas « à se retrousser les manches » pour faire avancer les choses qui lui tiennent à cœur… Il est brillant, empathique et chaleureux. Ses goûts sont éclectiques : ses prises de position, ses choix artistiques et musicaux m’ont séduite et ont enthousiasmé les membres de Fenêtre sur Com’. Nous savons qu’il sera un excellent Président du jury : juste et très engagé dans cette fonction.

Les campagnes de communication sont-elles encore d’une année sur l’autre des histoires qui racontent l’Histoire contemporaine : Peut-on dire que des tendances générales émergent chaque année et se font le miroir des évolutions de la société ?

 Marie-Chantal Di Martino : Oui, c’est évident… Nous assistons à deux grands phénomènes : la montée en puissance de la communication solidaire, de l’écocitoyenneté, une réflexion su le respect de l’environnement, le développement durable … Une réflexion sur des manquements aussi le non respect de certaines valeurs, notamment, comme les difficultés que rencontrent certaines structures lors d’appels d’offres notamment.

Trophée 2005 Moya

Finalement aujourd’hui avec les nouvelles technologies, n’importe qui ne peut-il pas prétendre être un bon communicant ?

 Marie-Chantal Di Martino : C’est évidemment un leurre et nous l’avons bien ressenti lors de la crise économique que nous avons subie l’année dernière. Les vrais communicants sont restés : les professionnels, ceux qui ont un message à délivrer à leurs clients, qui développent de réelles stratégies adaptées, efficaces et pertinentes. Le multimédia, le web sont évidemment en forte augmentation mais le graphisme, le print reste très présent lorsqu’il est traité de manière qualitative.

Les métiers de la communication, les savoir-faire, les outils ont évolué de façon très rapide et imprévisible : Vous êtes vous-même une communicante : comment avez-vous vécu les mutations du secteur sur les dix dernières années ?

 Marie-Chantal Di Martino : Très impliquée, impressionnée par une telle avancée et les moyens de communiquer d’échanger des informations et des documents quelque soit le lieu et l’heure… Etre informé si on le souhaite, s’impliquer dans les réseaux sociaux : l’information circule de façon vertigineuse… impliquant « un tri sélectif », parfois !

Le jury est en pleine délibération ce soir 8 septembre pour sélectionner la shortlist finale : avez-vous eu un coup de cœur pour un projet que vous aimeriez voir retenu par le Jury ?

Trophée des Palmes 2001

Marie-Chantal Di Martino : Il est de rigueur à Fenêtre sur Com’ que la Présidente ne prenne pas part au vote. Tous les jurés sont extérieurs hormis 2 membres de l’association, qui, ne présentent évidemment pas de campagne quant ils sont convier à délibérer. Toutefois, comme toute femme… et passionnée de surcroît, il est évident que je suis davantage sensible à certains sujets et à la manière dont ils ont été abordés… Pour cette édition il y a vraiment plusieurs actions qui suscitent un vrai coup de cœur !!! Le Jury en décidera.

Pas de remise de prix sans prix ! Après Moya, Max Cartier, Sosno, Ben, Mornar et tant d’autres, vous avez-choisi cette année de confier la création des trophées à l’artiste Marc Ferrero : comment s’est passée votre rencontre avec cet artiste ? Pouvez-vous nous dévoiler quelques informations sur le trophée ?

 Marie-Chantal Di Martino : Une rencontre étonnante dans un univers incroyable ! Marc Ferrero est un talentueux artiste peintre qui évolue dans un univers lié au storytelling, pop art, musique, cinéma… Nous sommes tombés sous le charme de sa personnalité enjouée, enthousiaste, à son envie de lier le monde de la communication à celui de l’art … Marc Ferrero est issu de l’univers de la bande dessinée. Il s’est allié les compétences de Jerôme Obry un niçois qui a su adapter ses créations électro pop à l’univers de Marc Ferrero Pour la cérémonie une vraie mise en scène attend les invités avec des sons très nouveaux : les Washing Majazzz ont accepté de collaborer avec l’artiste pour l’occasion ! Une vraie rencontre et une conjugaison de talents !

Vous êtes la Présidente de "Fenêtre sur Com’ " et travaillez donc tout au long de l’année à animer ce vaste forum multi -disciplinaire pour les communicants : quelles seront les prochaines actions de l’association ?

 Marie-Chantal Di Martino : Poursuivre le développement de l’image et des actions de Fenêtre sur Com ! Accueillir dans nos rangs les agences ou communicants qui souhaitent se joindre à nous, relayer les infos au delà des frontières de PACA, soutenir la création haut et fort, donner la chance aux jeunes talents, aux graphistes indépendants, faciliter les rencontres entre tous ces acteurs ….

Une question que je ne vous ai pas posée et sur laquelle vous auriez aimé... communiquer ?!

- Marie-Chantal Di Martino : Si je souhaite rester à la tête de l’association encore longtemps ? C’est un vrai engagement au quotidien : motiver et insuffler l’envie d’œuvrer à des personnalités très impliqués dans leur travail, à venir participer à des actions au bénéfice de la collectivité… Je m’engage encore bien volontiers car rien n’est plus passionnant que de se surpasser… Mais je laisse la part belle aux jeunes communicants, aux membres de mon bureau que je salue et que j’aime… qui pourront prendre le poste de Président (e) d ès qu’ils en auront l’envie !!! Ils en sont bien conscients.

David Lisnard, Président de la XIIIème édition des Palmes de la Com’

Quelles raisons vous ont poussé à accepter la proposition de Marie-Chantal Di Martino de présider cette 13ème édition des Palmes de la Communication ?

 David Lisnard : J’avais déjà remarqué le dynamisme de l’Association et le regard très « artistique » de Chantal Di Martino sur la communication mais je ne pensais jamais être un jour Président du Jury.
Elle m’a contacté, nous avons fait connaissance, nous avons eu une réunion de travail pour voir si nous partagions bien la même approche. J’ai senti une vraie envie et un réel enthousiasme : j’ai accepté.

Le jury que vous présidez regroupe 13 personnalités d’horizons variés et l’on pourrait ajouter 13 fortes personnalités : comment décririez-vous ce jury ?
Comment se sont passées vos diverses délibérations : avez-vous dû faire preuve de fermeté pour départager les avis ?

 David Lisnard : Equilibré, dynamique, avec des membres très conscients de leur mission, de ce qu’elle implique pour les créatifs qui ont présenté leur projet. Tous ont manifesté la volonté d’être le plus juste possible tout en acceptant de se laisser volontiers surprendre, voire même d’apporter quelque chose de neuf et de frais.

La présélection des dossiers est finalisée, vous vous apprêtez cette semaine à choisir les lauréats : des dossiers de candidatures ont-ils retenu l’attention unanime du jury dès réception ?

 David Lisnard : Oui un, mais je ne vous dirais pas le lequel.

Face à la crise économique, aux bouleversements climatiques, quelles sont les tendances de communication privilégiées par les professionnels pour convaincre et séduire les publics en 2009/2010 ?

 David Lisnard : La crise est peut être la meilleure chance des communicants et des agences de communication : elle oblige à être créatif avec moins d’artifices et moins de moyens ; donc en faisant davantage appel à l’inventivité personnelle en puisant à l’intérieur des imaginations et des matières grises les moyens matériels qui n’existent plus à l’extérieur. Certainement qu’à terme cela permettra un retour à des messages plus directs. Un recentrage sur la finalité grâce à plus de sobriété dans les modalités.
Accessoirement, cette nouvelle façon de solliciter l’imagination ouvrira je l’espère un champ à l’humour dans la pub. C’est aussi un puissant vecteur de communication…. Qui ne coûte pas très cher et qui peut être très efficace !

Quels sont pour vous les critères fondamentaux d’une bonne communication en 2010 ? Pouvez-vous nous citer une campagne de pub qui a su vous séduire et s’inscrire dans votre mémoire ?

 David Lisnard : Avoir de l’esprit. En 2010, comme il y a vingt, trente ou quarante ans, les critères fondamentaux sont toujours les mêmes selon moi : d’abord se faire remarquer sans dénaturer le produit. Séduire le consommateur, trouver le produit et son message qui, parmi les autres produits et les autres messages retiendra la plus grande attention et emportera la préférence des consommateurs, usagers, clients etc.…. Pour faire court, trouver le message qui mettra en confiance et donnera envie ; le message dans lequel la « ménagère » quel que soit son âge et même son genre, car la ménagère peut être un « ménager », se projette le mieux.

En termes de campagne, j’aime celles qui font confiance à l’intelligence du consommateur. C’est pourquoi j’ai toujours eu un faible pour les campagnes de Volkswagen, qui marient le second degré et l’esthétique. A propos d’esthétique, je garde bien aussi à l’esprit les « leçons » d’Aubade !

Vous connaissez très bien le secteur public autant que le secteur privé puisque vous occupez des fonctions dans les deux secteurs : qu’est-ce qui différencie les campagnes de communication des deux secteurs ?

 David Lisnard : Tout et rien. Souvent, les moyens financiers ne sont pas les mêmes et l’évaluation, donc la sanction, non plus. Mais à chaque fois, il convient d’interpeler, de séduire, d’informer, les trois mamelles d’une bonne pub !

J’attends des communicants dans l’un et l’autre secteur - lorsqu’ils ne font pas preuve de trop de cynisme ou de snobisme - le même enthousiasme, la même excitation dans la recherche du bon mot ou de la bonne formule ou de la bonne image. Cela n’a rien à voir avec les finances, ni avec le « régime juridique » du « produit » ; c’est juste une question de fraicheur d’esprit et de capacité d’enthousiasme. Je suis par exemple plutôt fier de la campagne du Sicasil sur l’eau potable (« Ecoleau, Régleau, Dispeau, Cadeau »).

Pensez-vous que les campagnes de communication en France aujourd’hui font preuve d’audace et de créativité en comparaison des autres pays ?

 David Lisnard : D’après ce que je vois, souvent non, hélas.

Un moment fort de cette période de présidence à nous faire partager ?

 David Lisnard : La découverte « d’aventures de communication » qui sont autant d’histoires racontées individuelles dans un projet collectif ;

Le saut créatif des campagnes internet.