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Un été résolument contemporain, à Nice

Une patinoire en été ? Une carcasse de 2cv ? Des choses qui signifient des choses et des choses qui ont l’air de signifier des choses ? Oui, oui, cet été, à la Villa Arson, il y a tout ça, et tellement plus encore.

Gilles Barbier devant La Patinoire

Un seul et même lieu, le Centre national d’art contemporain de la Villa Arson et trois expositions qui, à première vue, n’ont rien en commun.
Gilles Barbier (né en 1965 au Vanuatu, travaille à Marseille) a créé La Patinoire spécialement pour la galerie carrée. Une surface en opaline entièrement recouverte de petites sculptures dont la course semble s’achever ici dans une ultime glissade. Les traces largement répandues témoignent de cette activité frénétique. Bananes, fromages, cerveaux, crottes de chien, sont autant d’objets récurrents dans le travail de l’artiste.
« Souvent, découvrant mes expositions, les spectateurs ont peine à croire que les différentes pièces soient les miennes, tant elles sont différentes. Patinoire ponctue, relie l’ensemble de mon travail. Les objets écrasés sur la glace sont mon fil rouge », explique le plasticien.

Ryan Gander

La seconde exposition ne réunit pas moins de cinquante œuvres du britannique Ryan Gander. Pour sa première exposition institutionnelle en France, l’artiste a choisi de montrer son univers à travers des pièces protéiformes et énigmatiques, qui, comme le souligne Eric Mangion, commissaire d’exposition et directeur de la Villa Arson, fonctionnent comme des incipit. « Le reste du travail récit reste à inventer, l’artiste ne nous dévoile volontairement que quelques bribes afin de nous obliger à activer notre imagination. » Caractérisées par une rigueur conceptuelle, une simplicité visuelle et des textes allusifs, les œuvres de Ryan Gander interrogent souvent les processus d’apparition et les mécanismes de perception de l’œuvre d’art.

Expanded Crash, Florian Pugnaire et David Raffini

Quand à la troisième exposition, elle permet de découvrir dans le grand hall le projet Expanded Crash mené par Florian Pugnaire et David Raffini, tous deux diplômés de la Villa Arson. Il s’agit d’une sculpture évolutive, basée sur une contraction mécanique d’une 2CV ? La compression a démarré le 6 juin 2008 à Tourcoing et s’est achevée en mars dernier au Palais de Tokyo à Paris. Impossible de voir la voiture se réduire à l’œil nu, seules les photographies témoignent de ce changement. Et oui, "c’est de l’art, pas de la prévention routière !", assure l’artiste.

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