Peter Knapp by Peter Knapp

Tour à tour peintre, directeur artistique, photographe, cinéaste, Peter Knapp est inclassable. Qu’importe le média, ce qui l’intéresse, c’est l’image, sous toutes ses formes.

79 de ses photographies sont exposées au Théâtre de la Photographie et de l’Image. Parmi elles, les fameux ciels bleu, des portraits en négatifs, et des photo retravaillées à l’aiguille directement sur la pellicule.
Peter Knapp, né en Suisse en 1931, acquiet très tôt une renommée internationale grâce à ses photos de mode, publiées dans le Sunday Times, Vogue, Fortune, et Elle. Elle, dont il sera le directeur artistique.

Mais se sentant à l’étroit dans cet univers où règne la dictature de l’esthétique et de l’idéal, il choisit d’opérer un changement radical : photographier les ciels bleu.

"J’ai toujours été attiré par l’infini et je pense que c’est le ciel qui représente le mieux cette idée". Et pour que le ciel ne soit pas qu’un aplat bleu, Peter Knapp intervient sur le film. En traçant des lignes et des courbes, il cherche à créer une sorte de distance entre le ciel et le spectateur. Le ciel devient le fond d’une figuration.

Et parce qu’on ne sort pas indemne d’une carrière de photographe de mode, Peter Knapp revient tout naturellement au corps féminin. Il le rature, l’efface. La photo esthétisante devient expressive. "Je ne t’aime plus du tout, je te déteste, je t’efface, tu disparais".

Quid de la série "Il n’y avait pas que du mazout sur la plage" ?

"Pendant des semaines les médias ne parlaient que de la catastrophe du pétrolier l’Erika. Je me suis rendu sur place, pour constater les dégâts. Là, je me suis aperçu qu’il y avait du mazout, certes, mais surtout beaucoup de déchets. Je les ai rassemblés et j’ai créé des statuts de merdes. En sortant les images en négatifs, le mazout reste symboliquement..négatif !".

Dans la salle principale, il est difficile de passer à coté d’autres photos en négatifs, une dizaine de portraits de femme. Qu’est ce donc que ces portraits ?

"Lors d’un voyage à la Réunion, j’ai été frappé par la diversité ethnique de l’île. J’ai donc photographié des dizaines de personnes, âgées de 1 an et demi à 102 ans. Mais une fois les photos développées, je ne voyais que des portraits, que des personnes, leur diversité ethnique semblait secondaire. En négatif, les personnalités s’effacent et seules les différences éthniques ressortent".

En savoir plus :

Du 29 juin au 6 septembre 2009
Théâtre de la Photographie et de l’Image Charles Nègre
27, boulevard Dubouchage

Ouvert de 10h à 18H tous les jours sauf lundi et certains jours fériés, entrée libre.