Fondation Prince Pierre de Monaco
Le Palmarès 2013 de la Fondation Prince Pierre vient d’être proclamé :
· Lauréat du Prix International d’Art Contemporain (PIAC)
Dora Garcia pour son oeuvre The Deviant Majority, 2010
· PIAC – Prix Associés
Lauréat du Prix pour un texte sur l’art : Morad Montazami
Aide aux conférences et au partage des savoirs attribuée à : Moe Satt
· Lauréat du Prix Littéraire
Alain Mabanckou
· Lauréat de la Bourse de la Découverte
Yannick Grannec, pour son oeuvre La déesse des petites victoires, Anne Carrière,
août 2012
· Coup de Coeur des Lycéens
Chloé Schmitt, pour son ouvrage Les Affreux, Albin Michel , août 2012
· Coup de Coeur des Jeunes Musiciens
Toshio Hosokawa, pour son oeuvre HORN CONCERTO - Moment of Blossoming
Prix International d’Art Contemporain - Dora Garcia
En 2013, le 45ème Prix International d’Art Contemporain (PIAC) est attribué à Dora Garcia pour son œuvre The Deviant Majority (2010).
L’œuvre de Dora Garcia a été proposée par Agustin Perez Rubio, historien d’art et commissaire d’expositions. A l’occasion de la Biennale de Venise 2013, la Fondation Prince Pierre de Monaco présente The Joycean Society, projet artistique inédit de Dora Garcia créé grâce au crédit à la production d’œuvres nouvelles du PIAC. L’œuvre The Joycean Society a été acquise, en 2013, par le Nouveau Musée National de Monaco. Née à Valladolid, en Espagne, Dora Garcia a étudié les beaux-arts à l’Université de Salamanque et la Rijksakademie à Amsterdam (1985-1992).
Elle vit et travaille actuellement à Barcelone après avoir résidé vingt ans à Bruxelles.
Dora García utilise une gamme de médias comprenant la performance, la vidéo, le texte et l’installation. Sa pratique interroge les conditions qui informent la rencontre entre l’artiste, l’oeuvre et le spectateur. Son travail porte plus particulièrement sur les notions de durée, d’accès et de lisibilité, et le privilège accordé à « ceux qui sont dans le coup ». Les œuvres de García comportent souvent des mises en scène de scénarios improvisés qui suscitent le doute quant à la nature fictive ou spontanée d’une situation donnée. Elles pré-déterminent des règles de conduite ou utilisent des appareils d’enregistrement afin d’encadrer des formes à la fois conscientes et inconscientes de participation du spectateur. Le travail de García explore également le potentiel politique que recèlent les positions marginales, notamment celles de
l’outsider, de l’exclus et du hors-la-loi, et rend hommage dans plusieurs œuvres à des
personnages d’excentriques et de anti-héros. Des expositions monographiques lui ont été dédiées à (par ordre alphabétique) Index Stockholm (2011), Kunsthalle Bern (2010), Galerie für Zeitgenössische Kunst, Leipzig (2007), SMAK, Gent (2006) et au Museo Reina Sofía, Madrid (2005–06). Dora Garcia a également participé à la Documenta (2012), la Biennale de Venise (2011), la Biennale de São Paulo
(2010), la Biennale de Sydney (2008), Skulptur Projekte Münster (2007), et la Biennale d’Istanbul (2003)...
Dans son œuvre The Deviant Majority Dora Garcia interroge les grandes réformes opérées dans le domaine de la psychiatrie ainsi que les thérapies alternatives pratiquées dans les programmes de soins depuis la fin des années 1960. Elle s’intéresse également à la relation qui peut exister entre une atmosphère de révolte personnelle et la contre-culture générale et internationale. Il s’agit d’un essai documentaire autour de l’idée de déviance. L’une des questions incluses dans la vidéo aborde le problème des expressions de l’être humain et la
manière dont ces expressions peuvent prendre forme de façon plastique ou théâtrale.
En d’autres termes, comment l’expression d’un sentiment de grande intensité peut-elle être un mode d’expression artistique, révisant ainsi les divisions entre normalité et anormalité ?
Prix pour un texte sur l’art - Morad Montazami
Morad Montazami est historien de l’art moderne et contemporain, en doctorat à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris) et a suivi un parcours d’enseignant en école des Beaux-arts (Bourges, Toulouse).
Il est l’auteur de plusieurs articles dans des ouvrages collectifs comme Face au réel. Éthique de la forme dans l’art contemporain (2008) ou Luciano Fabro. Habiter l’autonomie (2010). Il a également publié sur les artistes Jordi Colomer, Jeremy Deller, Philippe Bazin, Peter Watkins, Éric Baudelaire, Juan Downey, Alan Sekula, Walid Raad, Otolith Group, Zineb Sedira… Il est par ailleurs rédacteur en chef de la revue Zamân (Textes, images & documents), qui propose un espace d’études post-orientalistes, participant à l’émergence des outils et des
corpus nécessaires à l’étude de la modernité cosmopolite - notamment à la croisée du Moyen- Orient et de l’Europe.
Aide aux conférences et au partage des savoirs - Moe Satt
Né le 20 Juillet 1983 à Yangon, Myanmar, où il vit et travaille, Moe Satt, artiste et performer est également le fondateur et l’organisateur de BEYOND PRESSURE, un festival international de performance à Yangon. Depuis l’obtention d’un diplôme en zoologie, en 2005, Moe Satt a montré ses oeuvres dans des galeries, mais également dans la rue, sur les pavés de Yangon.
La Fondation Prince Pierre a choisi de soutenir Moe Satt, jeune artiste et performer Birman (Myanmar), que les organisateurs du séminaire Something you should know
souhaitent inviter dans le cadre de sa prochaine année de programmation.
Moe Satt pourra y présenter son travail et les savoirs qu’il mobilise. Il y fera état de la
performance contemporaine en Asie et singulièrement à Myanmar, donnera des pistes sur l’histoire de cette pratique en Birmanie, ses relations avec d’autres formes d’expression, avec l’activisme, avec la censure, avec d’autres pratiques d’émancipation.
Prix Littéraire - Alain Mabanckou
Né au Congo-Brazzaville en 1966, Alain Mabanckou s’est consacré à l’écriture après avoir suivi des études de Droit à Paris. Il vit aujourd’hui en Californie et enseigne la littérature francophone à l’Université de Los Angeles depuis 2007.
Le premier roman d’Alain Mabanckou, Bleu-Blanc-Rouge, paru en 1998, lui vaut le Grand Prix Littéraire de l’Afrique noire. Ce « livre plein d’humour, qui dépeint cependant le triste destin de nombreux immigrés africains à Paris » (présentation de l’éditeur), inaugure l’œuvre de Mabanckou qui ne cessera de publier régulièrement des romans principalement, mais aussi des essais et des recueils de poésie.
Les essais qu’il a publiés offrent un regard depuis l’Afrique sur l’Europe mais aussi sur le racisme (Lettre à Jimmy, 2007) et sont teintés d’un style autobiographique qui donne à ces textes une authenticité et une sensibilité particulières.
Les quatre recueils de poèmes d’Alain Mabanckou parus entre 1995 et 2001 ont été
rassemblés en 2007 dans le même ouvrage intitulé Tant que les arbres s’enracineront dans la terre.
Mais c’est surtout par ses romans qu’Alain Mabanckou s’est révélé au grand public.
Bourse de la Découverte - Yannick Grannec,
pour son oeuvre La déesse des petites victoires, Anne Carrière,
août 2012. Designer industrielle de formation, graphiste de métier et passionnée de mathématiques, elle vit à Saint-Paul-de-Vence. « Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXème siècle. Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère
notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l’establishment en refusant de céder les documents d’une incommensurable valeur scientifique.
Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n’a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l’après-guerre ; de l’Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie qui ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait qu’aimer. Albert Einstein aimait à dire : Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel.
Cet homme, peu connu des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de l’Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXème siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de l’amour et la finalité de l’existence. »
Coup de Coeur des Lycéens Chloé Schmitt
Les Affreux - Albin Michel, août 2012
Chloé Schmitt, 21 ans, est étudiante à Sciences-Po Paris.
« D’un jour à l’autre, un homme perd l’usage de son corps. Pas tout à fait mort, plus réellement vivant, il assiste, impuissant, au spectacle d’un monde sur lequel il n’a plus prise. Lâche, cruel, vulgaire. Le monde tel qu’il est ou tel qu’il le voit ? Dans un souffle furieux, porté par une langue heurtée et sans cesse réinventée, ce roman raconte la déchéance d’un homme et, au-delà, l’impossible communication dans une société qui court à sa perte. »
« Cette histoire sordide, d’où l’humour est absent, est menée tambour battant. Chloé Schmitt, qui a aussi lu Jean-Pierre Martinet, n’a pas lésiné sur la noirceur. Au final, elle réussit l’examen de passage haut la main. » (Le Figaro, 6 septembre 2012)
Coup de coeur des Jeunes Musiciens - Toshio Hosokawa
pour son oeuvre "HORN CONCERTO - Moment of Blossoming" Toshio HOSOKAWA (1955) « La musique est l’endroit où les notes et le silence se rencontrent ».(Toshio Hosokawa)
Toshio Hosokawa est née 23 octobre 1955 a Hiroshima. Après ses premières études de piano et composition a Tokyo, il quitte le Japon pour Berlin en 1976 pour étudier la composition avec Isang Yun àla Hochschule der Kunste. De 1983 a 1986,il continue ses études à la Staatliche Hochschule für Musik de Fribourg avec Klaus Huber. En 1980 il participe pour la première fois aux Classes internationales d’été de musique nouvelle à Darmstadt ou quelques-unes de ses compositions sont représentées. Des 1990 il est invité régulièrement au festival en tant que professeur. Dans les années suivantes, la réputation du compositeur japonais continue à se propager sur la scène internationale de la musique contemporaine et Hosokawa reçoit de nombreuses commandes. De 1989 a 1998 Toshio Hosokawa est le directeur artistique et l’organisateur du festival annuel « Akiyoshidai International Contemporary Music Seminar and Festival » à Yamagushi dont il est cofondateur. Depuis 2001 il est aussi le directeur artistique du festival « Japanese Takefu International Music Festival » à Fukuj.
En 2004 il est nommé professeur invité permanent du Tokyo College of Music. Hosokawa vit à Nagano (Japon). Les compositions de Hosokawa comprennent des œuvres orchestrales, concertos pour soliste, œuvres de musique de chambre, musiques de film ainsi que musiques pour des instruments japonais traditionnels. Ses compositions ont été fortement influencées par la musique occidentale – de Schubert à Webern – et par la culture et musique traditionnelles japonaises.
Hosokawa considère le processus de composition comme instinctivement associé aux concepts de Zen et son interprétation symbolique de la nature.