L’art de l’icône

Irina Tonas-Pugnetti

De père russe et de mère bulgare, Irina Tonas-Pugnetti a parcouru les Balkans et l’Europe à la recherche des œuvres de peintres d’icônes jusqu’au 19e siècle.

De son style, Irina dit volontiers qu’« il est caractérisé par la vivacité des coloris et la délicatesse des visages que je peins. Mon style a aussi adopté une expression rêveuse et méditative du regard, qui affranchit toutefois l’inspiration lyrique et l’intensité dramatique de la tradition russe. Ma maîtrise des couleurs et de la lumière ainsi que la force émotionnelle de mes visages produisent une forte impression aux amateurs de l’art iconographique et témoignent de l’exceptionnelle valeur artistique et de l’élégance aristocratique. »

Née à Sofia, Irina fait de brillantes études dans son pays et à Saint-Pétersbourg. Elle arrive en France en 1989. Depuis, elle participe à de nombreuses activités artistiques et linguistiques.

La beauté de l’Icône est la manifestation de la beauté du monde spirituel, quand le matériel devient symbole de l’immatériel, le corps de l’esprit, la réalité créée par le divin. C’est le prolongement du pouvoir de la chair du Christ à tout ce qui sera "christoforme". Il existe dans l’Icône une continuité entre ce que perçoivent nos sens, le contenu que capte notre intellect et le sens spirituel que cueille un cœur pur.

La technique utilisée suit la tradition russe. On peint en partant des couleurs les plus sombres, des ténèbres à la lumière. Une planche de tilleul est recouverte d’un morceau de tarlatane à l’aide de colle de peau de lapin. Une dizaine (12-15) de couches d’enduit assurent la base pour la peinture (blanc de Meudon et colle de lapin). On y grave ensuite le motif à l’aide d’un graveur et on pose l’assiette à dorer (base pour l’or). On y applique la feuille d’or qui est brunie avec une agate. La peinture est constituée de pigments naturels, de jaune d’œuf, d’eau et de vinaigre. La finition est assurée par la cire et la gomme-laque.