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Fernand Léger, grande figure de l’art moderne

Exposition "Métropolis. Fernand Léger et la ville, volet 2, le spectacle de la vie moderne" du 7 juillet au 7 octobre 2013 au Musée national Fernand Léger à Biot.

L’exposition Le spectacle de la vie moderne propose un dialogue original entre les 29 planches de l’album lithographique La Ville (collection du musée national Fernand Léger) édité par Tériade en
1959 et des photographies de paysages urbains provenant de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine à Paris (tirages modernes d’André Kertész, François Kollar, Roger Parry, Marcel
Bovis et Noël Le Boyer) et du Centre national d’art contemporain Villa Arson à Nice (ouvrages de Robert Doisneau et de William Klein).
Au travers de trois thématiques complémentaires sont appréhendées la place de la capitale française comme lieu de circulation des idées novatrices entre 1920 et 1950 - des avant-gardes à la consommation de masse - et l’émergence concomitante de la modernité urbaine dans l’imaginaire artistique.

Roger Parry, A la piscine des arts, 1940
Donation Roger Parry, Ministère de la culture (France), Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, diffusion RMN Marcel Bovis

L’image moderne

Tant par son registre formel qu’iconographique, le tableau Nature morte A.B.C. peint par Fernand Léger en 1927 est l’incarnation d’un nouveau langage plastique influencé par la photographie, le
cinéma et la communication visuelle. L’entre-deux-guerres marque en effet la naissance puis la diffusion massive de la presse illustrée et de la publicité qui induisent une circulation accrue des images. Théorisée dès 1925 par Lázsló Moholy-Nagy dans son ouvrage Peinture, photographie, film et analysée dans l’essai prémonitoire Petite histoire de la photographie (1931) de Walter Benjamin, l’esthétique de la Nouvelle Vision prône le décloisonnement des pratiques afin d’élargir
la perception visuelle et de regarder le quotidien urbain en promeneur éclairé. Si les commandes publicitaires permettent aux photographes de trouver un débouché commercial, elles développent également leur créativité artistique. Par ailleurs, le recours à de nouveaux effets visuels (plongée et contre-plongée, gros plan, surimpression...) enrichit les expérimentations picturales.
Invité par Charlotte Perriand lors de l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne à Paris, Fernand Léger participe ainsi à la réalisation d’un immense photomontage destiné au Centre rural. Afin de glorifier la politique agricole du Front populaire, sont utilisées à cet effet plusieurs photographies de François Kollar commandées en 1931 par Horizons de France pour
son projet éditorial La France travaille.

Paris-Paname

En 1953, Fernand Léger propose à l’éditeur d’art Tériade de travailler avec Blaise Cendrars à la réalisation d’un livre de luxe dédié à la Ville-Lumière. En raison du décès brutal du peintre, l’album
sera publié post-mortem avec un choix d’illustrations réalisé par Nadia, veuve de l’artiste, et sans le texte de l’écrivain suisse. Dans l’exposition, le dialogue entre les lithographies et les photographies permet d’évoquer le paysage parisien dans lequel vécut Fernand Léger depuis son installation en 1908 à la Ruche située à Montparnasse jusqu’à sa résidence campagnarde en banlieue sud dès 1952.
En écho aux clichés de son ami Robert Doisneau et de son élève William Klein, ses estampes humanistes rendent hommage à la créativité populaire par la représentation pittoresque des petits métiers de la rue. Afin de créer des perspectives inédites sur l’urbanisme parisien, le peintre s’approprie également l’esthétique photographique au moyen de diagonales audacieuses et de collages d’infrastructures modernes (viaduc, Tour Eiffel, cheminées).

Paris-Spectacle

A travers la représentation de la vie mondaine et des loisirs populaires, les saisissants cadrages en noir et blanc des photographes modernistes s’associent aux images colorées de Fernand Léger afin de restituer le dynamisme qui caractérise la perception de la grande ville.

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