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Jazz à Juan : 51 ans de pur jazz

51e JAZZ A JUAN 2011

« Après quelques semaines aux Etats-Unis, on est partis pour le festival d’Antibes, dans le Midi de la France.
On les a tués ». En 1963, Miles Davis est sous le choc : « À Antibes, une immense affiche de moi était placardée
près de mon hôtel. J’ai pensé : c’est quand même un monde, on ne me donne pas ça à New York, mais ici, des
milliers de personnes se déplacent spécialement pour t’écouter et te communiquer leur fraternité. »

Réunion de famille cette année encore à Juan, qui honore avec faste l’un des plus grands trompettistes de
l’histoire du jazz, disparu voici aujourd’hui vingt ans. Tous les artistes qui vont se produire sur la mythique scène
de la pinède auront une pensée pour Miles Davis, de Jamie Cullum (« J’ai découvert le festival à travers les
enregistrements de Keith Jarrett et de Miles Davis ») à Marcus Miller (« Il m’a appris à être moi-même »), sans
oublier bien sur ceux avec lesquels il vécut au plus près l’aventure « Jazz à Juan » : Herbie Hancock et Wayne
Shorter. Et puis tous ceux aussi qui, à un moment de leur carrière, ont croisé le parcours solaire de ce mutant
de la note bleue. Tous vont se retrouver pour cette célébration annuelle qu’est le festival.
Parce que Juan, comme l’a si bien dit Joshua Redman, « c’est un vrai festival, pas une série de concerts, une
véritable communauté qui se retrouve chaque année à un endroit particulier, à un moment particulier. Tout le
monde est là autour d’une même passion, le jazz se vit physiquement ». Sur la grande scène bien sur, mais aussi
tout alentour, dans les rues et durant les « afters », où le jazz acquiert sa vraie dimension : « Juan-les-Pins, ce
n’est pas juste une scène, c’est pour moi mythique ; Juan-les-Pins, c’est comme Carnegie Hall pour le classique.
A chaque fois que j’ai entendu parler de Juan, c’était le sommet de la grandeur du jazz ». (John McLauglin)
Un parrain de choix pour le 51e festival : Manu Katché

8e JAZZ A JUAN Révélations Concours International


Soirée d’ouverture (sur invitation)
Fringant doyen des festivals européens, « Jazz à Juan » est né en 1960. Depuis, il s’est imposé comme l’un de ces
lieux légendaires où s’élabore la mémoire du jazz, mais aussi et surtout, où s’affirme son éternel renouvellement.
C’est pourquoi en 2003 est né « Jazz à Juan Révélations », un évènement d’envergure internationale dont la
principale vocation est de saluer et encourager les forces vives du jazz, en sorte qu’aujourd’hui plus que
jamais, la tradition perdure tout en restant modernité. Nombreux les artistes venus partager leur passion à
l’occasion de ces « rencontres », qui leur ont permis par la suite de s’affirmer plus encore sur la scène jazz
internationale.
Depuis 2003, de nombreux artistes se sont ainsi révélés sur la scène de la Pinède, à l’instar de Cécile Verny,
Youn Sun Nah, Tigran Hamasyan, Nicolas Meïer, Nicole Henry, Virginie Teychéné, Tineke Postma, Géraldine
Laurent, Pierre Christophe, Sashird Lao, Yorgui Loeffler, Samson Schmitt, Ana Popovic, Fabien Mary, Laurent
Mignard et tant d’autres encore. L’artiste lauréat des « Jazz à Juan Révélations 2011 » sera invité à se produire
l’année prochaine pinède Gould, en vedette lors de l’une des soirées du Festival.

Il ou ils, elle ou elles, sont musiciens de jazz. Leur groupe a, au maximum, 40 ans d’âge moyen ; ils n’ont
jamais été produits par un label.
« Jazz à Juan » leur offre l’opportunité de figurer au nombre des 4 finalistes qui se produiront le 14 juillet
2011 dans la mythique Pinède Gould, devant un jury de professionnels et près de 3000 spectateurs, à
l’occasion de la soirée d’ouverture « Jazz à Juan Révélations » de la 51e édition du Festival.
Dossier de candidature à adresser à :
Jazz à Juan Révélations 2011 - Office de Tourisme et des Congrès - Direction Artistique
11, Place Général-de-Gaulle - BP 37 - 06601 ANTIBES Cedex - France
Par e-mail : [email protected]

VENDREDI 15 JUILLET - BITCHES BREW BEYOND

Ils sont tous “Sons of Bitches Brew”. En 1969, année où il triomphe une nouvelle fois à Juan, Miles Davis
enregistre Bitches Brew, opus légendaire où, faisant fi du « cool », il s’oriente vers un style nouveau fait
d’improvisations influencées par le rock et le funk, façon James Brown ou Sly & The Family Stone, faisant
jouer simultanément pianistes, batteurs, bassistes, et surtout utilisant pianos et basses électriques. Un succès
commercial phénoménal ! Au nombre des sidemen de cet enregistrement d’anthologie, Bennie Maupin, plus
tard saxophoniste des « Headhunters », le combo jazz-funk de Herbie Hancock. Et, autour de lui dans la
pinède, les enfants du « Prince of darkness », à commencer par Wallace Roney, adoubé par Miles qui lui offrit
un soir de légende sa trompette ; son frère Antoine, brillant saxophoniste ; Joe McCreary, basse de Miles de
1987 à 1991 ; Aloysius Foster (Al pour les intimes), batteur présent et formidablement présent sur la plupart
des albums que la légende enregistra durant cette période. Sans oublier le contrebassiste Buster Williams, le
pianiste Bobby Irving, le percussionniste Badal Boy et DJ Logic aux platines. Du jazz « pure note bleue » sous
les étoiles de Juan, au carrefour des légendes.
Leurs concerts à Juan : Wallace Roney - 1990, 1992, 1996, 2001
Al Foster - 1974, 1978, 1990
Bennie Maupin - 1976

HERBIE HANCOCK / WAYNE SHORTER / MARCUS MILLER : « Tribute to MILES »

produit par Marcus Miller
Tous trois l’ont connu. Plutôt prou que peu. C’est en 1963 que Herbie Hancock rejoint le second grand quintet
de Miles Davis, qui crée cette année-là l’évènement à Juan, avec un véritable « Alien » de dix-sept ans, le batteur
Tony Williams, le tout jeune Herbie Hancock, Ron Carter et George Coleman. Un soliste d’exception auquel
succèdera Wayne Shorter, que les spectateurs de Jazz à Juan retrouveront en 1969 aux côtés de Miles, en
compagnie (excusez du peu) de Chick Corea, Dave Holland et Jack DeJohnette : après avoir initié le « jazz
cool » et expérimenté le jazz modal, Miles invente à Juan la fusion, donnant au jazz une couleur électrique,
une impulsion nouvelle et décisive, tout en rendant à Wayne un bel hommage : « Il était le catalyseur musical
intellectuel du groupe ».
Quand Marcus Miller, jeune bassiste, rencontre Miles, c’est une autre belle page de l’histoire du jazz qui
s’annonce. En 1986, Miles lui confie la composition et la production d’un album devenu mythique (Tutu). « Miles
a changé tout ce qu’il touchait. Même quand il ne crée pas lui-même, c’est toujours Miles Davis ! Quand j’ai
composé pour lui, je savais ce que signifiait composer pour Miles Davis : c’est pour Miles, il faut aller plus loin ! »
Prestigieux parrain de l’édition 2010, Marcus Miller aura à coeur en cette soirée exceptionnelle de rendre un
vibrant hommage, aux côtés de Herbie et Wayne, à ce « virtuose de la non virtuosité » que fut Miles Davis.
Leurs concerts à Juan : Herbie Hancock : 1963, 1976, 1979, 1983, 1985, 1990, 1992, 1998, 1999, 2003
Wayne Shorter : 1969, 1976, 1987, 1988, 1990, 1991, 1992, 2006
Marcus Miller : 1996, 1998, 2001, 2002, 2003, 2005, 2008, 2009, 2010

SAMEDI 16 JUILLET - KEITH JARRETT, GARY PEACOCK & JACK DEJOHNETTE

« Pianiste, compositeur, organiste, claveciniste, saxophoniste, musicien-musicien, inventeur d’une manière d’impro
viser en solo sans précédent connu, du moins en jazz, Keith Jarrett a explosé sur la scène européenne en deu
x concerts. Le premier, en 1966, lors du 7e Festival de jazz d’Antibes-Juan-les-Pins. Le public d’amateurs ne jure
alors que par ce jeune pianiste qui s’illustre dans le quartette du saxophoniste d’avant-garde Charles Lloyd. La
deuxième fois, par un récital d’improvisation pure, le concert de Cologne (1975) qui l’ouvre au public le
plus vaste. Le Köln Concert reste à ce jour l’album de piano le plus vendu au monde. » (Christophe Lamoure
in Le Monde) Et Keith Jarrett le plus bel exemple de fidélité à un festival qui le porta, à vingt-et-un a
ns, sur les fonts baptismaux.
Cet été, Keith Jarrett est de retour. A la contrebasse, « le visage d’un bonze aux longues mains d’oiseau qui
courent sur le manche », Gary Peacock ; et Jack DeJohnette, batteur historique, qui figurait lui aussi dans le
quartette de Charles Lloyd en 1966, quand Jarrett sidéra l’Europe. Tout change et rien ne change : le jazz a sa
permanence : apparente absence d’effort, fluidité des longues lignes chantantes. Gary Peacock joue de moins
en moins de notes et sa musique, pourtant, s’enrichit ; DeJohnette ne fait pas de solos, mais son jeu est un solo
permanent. Quant à Keith Jarrett, c’est un rapport amoureux qu’il entretient avec le piano, nécessaire pour que
l’émotion puisse passer du pianiste à l’auditeur, tant il y a de relais physiques entre le clavier frappé ou caressé
et le son créé... Quand la communion se fait, l’émotion s’installe...
Leurs concerts à Juan : Keith Jarrett : 1966, 1974, 1976, 1979.
En trio : 1985, 1986, 1989, 1990, 1991, 1993, 1995, 1996, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006,
2007, 2008, 2009, 2010

DIMANCHE 17 JUILLET - JAMES HUNTER

Pas besoin d’être docteur es Soul ou R‘n’B ! Dès la première écoute, la cause est entendue : James Hunter
sonne juste, incroyablement. Un son « old school », une voix douce, chaude, un mélange des Drifters, de Sam
Cooke et de Charlie Rich. Et surtout... des instruments ! Par les temps qui courent, saturés de sons synthétiques,
James Hunter nous prouve une fois de plus que l’essentiel c’est le feeling, les émotions, le groove ! Avouonsle...
Cela fait bien plaisir de se voir offrir un peu de douceur dans ce monde musical de brutes que nous sert
à satiété le R‘n’B d’aujourd’hui. Entendre convoquer les
fantômes d’Otis Redding et de Sam Cooke, rien que cela
est assez troublant, surtout si l’on se rappelle, le temps
d’un « crunch », que James Hunter est blanc.
Mais James Hunter n’est pas qu’un excellent chanteur, c’est
aussi un brillant guitariste qui parsème ses prestations de
solos inspirés (entre autres par Bo Diddley ou Chuck
Berry). Arrangements de cordes somptueux, compositions
d’une autre époque, avec des saxophones au jeu tout en
retenue, groove de l’orgue et délicatesse des violons... Le
son est estampillé, reconnaissable entre mille. A l’instar
d’une Sharon Jones ou d’une Nicole Willis, James Hunter
sonne plus « vintage » que nature. Pour la première fois, le public de Juan est invité à découvrir « le secret le
mieux gardé de la scène anglaise », ainsi encensé par Van Morrisson (qui en connaît un rayon en matière de
soul).
Premier concert « Jazz à Juan »

B.B. KING

A lui tout seul, il est (presque !) l’incarnation du Blues. D’ailleurs, il
n’est que de l’écouter. Dès la première note, le public est en délire.
Quelques secondes et quelques accords suffisent pour reconnaître
son jeu à nul autre pareil, d’un bon goût rarissime (jamais une note
de trop, toujours la bonne !) Remarquablement polyvalent, c’est
aussi un magnifique chanteur. Bref, sans lui, le blues électrique ne
serait pas ce qu’il est devenu, point à la ligne. Du manche de sa
guitare prénommée Lucille est née une signature sonore fluide et
dépouillée à laquelle se sont identifiées plusieurs générations de
bluesmen et de rockers, parmi lesquels Eric Clapton, les Rolling
Stones et U2.
Plus de cinquante albums, plusieurs « Grammy Awards » et une
pléthore de classiques du blues plus tard, l’infatigable « Blues Boy »
King est devenu la référence, chantant la musique de son Mississippi
natal avec une ardeur inégalée. Mais celui qui s’entraînait à ses
débuts à imiter son idole T-Bone Walker a su créer son propre
style, simple et pourtant terriblement efficace, enrichi d’emprunts
au jazz et au blues de la côte Ouest. Un dieu vivant du blues, une
légende sur la scène de toutes les légendes, où il a déjà triomphé
maintes fois…
Ses concerts à Juan - 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2006

LUNDI 18 JUILLET - LES « BEST OF du OFF »

dans les rues d’Antibes Juan-les-Pins
Ah ! Le Off ! Depuis la création du festival, il en aura accueilli des chanteuses, des chanteurs, des orchestres, des
musiciens, bref tout ce que le monde du jazz compte de talents et de passionnés. Car « Jazz à Juan », ce n’est
pas seulement, loin de là, la série
de concerts « évènements »
donnés dans la mythologique
pinède Gould. « Jazz à Juan » est
un festival, une forme de fête
unique, célébration publique d’un
genre artistique où la référence
à la fête, aux réjouissances
éphémères, évènementielles
et renouvelées s’inscrit dans la
triple unité de temps, de lieu et
d’action. Le temps, c’est celui des
vacances ; le lieu, c’est Antibes
Juan-les-Pins ; l’action, c’est le
foisonnement d’évènements
qui entourent les traditionnels
concerts sur la grande scène :
expositions, scènes locales,
animations diverses dans les
rues, les clubs et les terrasses
de la station.

Et cette année, dans la grande tradition de Sidney Bechet, ou encore de Mistinguett paradant au départ de sa
« Cage à Poules » dans les rues de Juan avec son orchestre de jazz, la « Home Town » du jazz en Europe sera
le carrefour de toutes les joies, avec des concerts place Général-de-Gaulle à Antibes et petite pinède à Juanles-
Pins, mais aussi partout alentours, à chaque coin de rue. Oubliée le temps d’un soir la « grande pinède »,
place à la fête de la convivialité et de la joie de vivre lors de ce grand Jazz Big Bang !

MARDI 19 JUILLET - ROBERT RANDOLPH

Robert Randolph est un cas. Quand les gens lui disent qu’il est le maître de la guitare pédale Steel, il trouve
ça cool évidemment, dût sa modestie en souffrir, mais ça lui fait surtout plaisir d’avoir donné à cet instrument
souvent associé à la country un joli petit lifting, à base de funk et de soul. Et le fait que cela puisse inciter la
jeunesse à suivre sa voie, ça le botte, disons-le carrément. Donc Robert Randolph est un virtuose qui a tout
appris en regardant jouer les musiciens durant les services religieux. Le
déclic de la modernité lui est venu après avoir assisté à un concert du
mythique Stevie Ray Vaughan. Après quoi, confie-t-il, il n’a eu de cesse de
jouer « pedal steel » comme Ray Vaughan jouait de la guitare. Au rythme
de son époque.
Sa particularité principale consiste en effet à jouer de la Pédal-Steel comme
s’il flirtait avec une guitare quelconque. Une dextérité et une musicalité qui
lui valent d’être classé parmi les cent plus grands solistes de tous les temps
par le magazine Rolling Stone. Il vient de sortir un nouvel opus intitulé « 
We Walk This Road », où s’affichent des partenaires aussi prestigieux que
Ben Harper ou encore Leon Russell. Perçu par beaucoup comme l’un des
meilleurs groupes de funk & soul au monde, Robert Randolph & The Family
Band offre une musique unique, un gospel ambiancé par un mélange de
tonalités rock et blues. En live, le public assiste à une performance artistique
complète, un show endiablé où notre leader déchaîné ne lésine pas sur les prouesses chorégraphiques.
Premier concert « Jazz à Juan »

CARLOS SANTANA

Difficile parfois de trouver la ligne maîtresse d’une carrière, surtout si l’on évoque des artistes qui, depuis des
décennies, n’ont jamais quitté le haut de l’affiche tout en vivant des aventures musicales multiples. Santana
a enflammé le début des années 1970 en fusionnant rock et rythmes latins à Woodstock (Ah ! « Soul
Sacrifice » !) ou dans de mythiques albums comme Abraxas. Puis,
admirateur de la révolution musicale initiée par Miles Davis et John
Coltrane, il décide d’incorporer des éléments de musique jazz au son
de son groupe, avant de revenir aux sonorités épicées des rythmes
cubains. Pourtant, une note suffit pour le reconnaître, en une seule
note, la messe est dite : il y a LE son Santana, et il est unique.
Guitariste prodige, musicien accompli au charisme indéniable, Carlos
Santana est depuis plusieurs décennies un artiste phare. Sa musique,
c’est cet endroit divin où passion et mélodie ne font qu’un, où génie
et virtuosité festoient, où la musique se fait le son de l’âme et du
coeur. La « world music » telle qu’on l’appelle un peu bêtement de
nos jours, doit beaucoup à cet homme qui a osé combiner différents
genres désormais établis dans notre culture populaire (jazz, rock,
blues) avec leurs cousines afro-cubaine ou latine. « Si l’histoire peut
inciter les prochaines générations de musiciens à continuer d’agir,
de changer et de créer, de continuer d’être inspirés, affamés de
spiritualité, eh bien, tant mieux, car c’est ce à quoi j’aurai visé moimême
 ».
Ses concerts à Juan : 1988, 1991, 1993

MERCREDI 20 JUILLET- CURTIS STIGERS

Tournées internationales, album de platine, singles avec Elton John et Eric Clapton... S’il a connu à la fin des
années 1980 un statut de pop star avec un tube entre autres qui s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires,
Curtis Stigers a démontré depuis à maintes reprises que les frontières entre jazz, pop, soul, rock et blues
ne sont pas aussi clairement définies que d’aucuns le voudraient. Pour preuve, ce chanteur, saxophoniste,
compositeur hors norme s’est acquis une réputation de formidable chanteur de jazz, dans le sillage de Georgie
Fame. Chanteur, parce qu’à l’inverse de ce dernier, il ne se livre pas à l’exercice de « vocalise », c’est-à-dire la
mise en paroles des solos de saxophone ou de trompette, une spécialité qui date du début des années 50.
Si Curtis Stigers revisite les standards, ce ne sont pas forcément ceux du jazz et il sait prendre ses aises,
réinventer en jazz des airs qui ne le sont pas du tout, des airs pop, des airs qui ont leur propre vie, existent
déjà fortement sans être forcément « jazzy » et n’essaient pas d’être autre chose. Somme toute, comme il
le dit lui-même : « Je fais juste de la musique pop, tout comme Miles a fait, tout comme Ella a fait ». Et cette
musique, il la fait sienne par la force de sa réinterprétation, de sa voix chaude et bluesy. A l’aune d’un physique
en lame de couteau façon Anthony Perkins, costume bleu gris et cheveux drus méchés, un jazz décontracté,
un tantinet voyou...
Premier concert « Jazz à Juan »

JAMIE CULLUM

A tout juste trente ans, Jamie Cullum est devenu en
l’espace de dix ans une figure emblématique du jazz
international. Son credo, mélanger la subtilité du jazz
à l’évidence de la musique pop, fédérer les genres en
abattant avec une réussite indéniable ces cloisons parfois
obsolètes qui restreignent notre univers musical. Son
nouvel album, The pursuit, en témoigne. Jamie ne renie pas
son amour immodéré pour les standards éternels du jazz,
mais ne renonce pas pour autant à sa volonté de briser
les bibelots, faire partager sa passion, quitte à déranger
l’ordre presque religieux de la « hometown » du jazz en
y introduisant la modernité.
Voir Jamie Cullum en concert, c’est assister à un vrai show
où il fait montre de ses immenses possibilités, improvise
sur le « pin pon » d’une sirène, à l’instar d’Ella avec ses
fameux criquets, offre un jazz vivant au présent le plus
immédiat qu’il jette à la face d’une pinède survoltée. Sa
voix tout à la fois chaude et rauque, son toucher de piano
funky, son groove très nerveux déchaînent l’enthousiasme
d’une foule où la jeunesse est là et bien là, comme au bon
vieux temps.
Ses concerts à Juan : 2006, 2009

JEUDI 21 JUILLET- RAPHAEL SAADIQ}

Après déjà trente ans d’une carrière qui débuta à la basse au sein
du backing band de Prince (« Pendant presque deux ans, ce fut mon
université ») et qui s’impose aujourd’hui comme une contribution
majeure au renouveau jubilatoire d’un style « old school moderne »,
Raphael Saadiq s’est fait une place parmi les artistes et producteurs les
plus reconnus de la musique soul moderne. Outre la publication d’une
série d’albums solos salués par la critique et moult fois récompensés,
il est également un producteur primé et célébré, collaborant avec
des « pointures » tels D’Angelo, Joss Stone, The Roots, A Tribe Called
Quest, Stevie Wonder, les Bee Gees, Whitney Houston, Snoop Dogg,
Earth, Wind and Fire et bien d’autres.
Raphael Saadiq a véritablement imprimé sa marque en tant qu’artiste
live, trouvant un écho universel chez des publics du monde entier.
Soul, R’n’B, rock, hip hop ou même new jack swing et relents puissants
et enivrants de Dixieland, la palette de ce réinventeur magique de la patte des 60’/70’s est inspirée. Nu soul
aussi frissonnante que langoureuse, Rhythm & Blues classieux... Raphael Saadiq entend « réveiller et secouer
l’âme de bien des gens : tout est prêt, je suis prêt, et je sais que le monde est prêt, allons-y ! »
Premier concert « Jazz à Juan »

BEN L’ONCLE SOUL & IMANY

Avant même sa naissance, sa mère l’a bercé avec Otis Redding, biberonné
à Aretha Franklin. Son enfance tourangelle fut rythmée par Ray Charles,
Sam Cooke ou Marvin Gaye. Il ne s’en doutait pas, mais la discothèque
maternelle savait déjà le nom de son futur employeur : Motown. Une
évidence, tant Ben trempe depuis toujours dans le groove. Repéré par
Motown France en 2008, après avoir posté sa musique sur Internet, Ben
n’en finit plus depuis de rajouter des chapitres insensés à son rêve de
gosse : « Quand Motown France m’a dit qu’ils étaient intéressé par moi,
je me suis dit : Je suis français, je fais de la soul, ce label est pour moi ! »
Pas du genre prise de tête, l’ami Ben : plutôt dynamiteur d’ambiance. Sur
scène, où les vannes fusent dans toutes les directions. Une oeuvre solaire,
qui passe du rire aux larmes en un roulement de caisse claire, où le soleil
des cuivres de Stax et les mélodies de la Motown farandolent sans temps
mort dès les premiers morceaux.
Pas de temps mort non plus pour Imany, chrysalide prometteuse qui s’épanouit aux
mille couleurs du folk, du rock et de la soul. Reine de beauté et diva sur scène, elle
voyage entre joie et mélancolie vers des horizons lointains et magiques. La voix
impeccable en impose, le timbre fascine, l’interprétation convainc : Imany vit ses
textes, raconte en chantant, chante en racontant, taquine, use de son charme et de son
humour, y va de quelques anecdotes. Bref, elle va droit au but, se révélant enfin dans
la pleine mesure de son talent quand elle se lance dans des morceaux plus rythmés
aux refrains directs et efficaces. D’aucuns parlent de Ayo ou de Tracy Chapman, mais
Imany est Imany et chante en 2011 au milieu des légendes, pinède Gould.
Premier concert « Jazz à Juan »

VENDREDI 22 JUILLET RAUL MIDON & RICHARD BONA QUARTET

L’un chante... et l’autre aussi ! Sans oublier d’avoir moult cordes à
leur guitare. Tous deux tracent avec talent le sillon d’une carrière en
tous points remarquable, fidèles à l’aphorisme hancockien voulant que
l’on soit étudiant en musique jusqu’à sa mort. Imaginez tout d’abord
un artiste qui ait la virtuosité de Jaco Pastorious, la fluidité vocale
de George Benson, le sens de la chanson et de l’harmonie de Joao
Gilberto, le tout mélangé à la culture africaine, vous avez Richard Bona,
le Sting d’Afrique, couronné en 2004 « meilleur artiste international
de l’année » lors des « Victoires du jazz » et triomphal invité de « Jazz
à Juan » en 2007.
L’union faisant la force, ajoutez un artiste surdoué lui aussi, Raul Midon,
originaire du Nouveau-Mexique, qui donne à sa musique les couleurs de
ses sentiments et de ses expériences, subjuguant le public en lui offrant
son univers, au confluent de plusieurs styles, entre soul, jazz, pop latino,
folk et blues. Beaucoup de tendances ou de genres pour une passion
qu’il partage avec Richard, le jazz ; et, partant, une perpétuelle quête de
nouvelles sensations musicales. Au bout de cette quête, une constellation,
ce nouveau quartette inédit que proposent à Juan ce soir deux étoiles.
Leurs concerts à Juan : Richard Bona en 2007, Raul Midon en 2010

GILBERTO GIL

Le nec plus ultra pour un chanteur qui interprète des standards, c’est d’interpréter les siens propres. Plus que
propres d’ailleurs : nickel chrome, tant ils appartiennent désormais de façon quasi définitive à l’inconscient
collectif, voire au conscient d’ailleurs. Cofondateur en 1967 avec Caetano Veloso, Maria Bethania, Gal Costa
et Joao Gilberto du mouvement de contestation sociale et culturelle
dit « tropicaliste », farouche pourfendeur du racisme et de l’oppression,
Gilberto Gil paya le prix fort de sa liberté de ton et connut l’exil que
lui imposa, en 1969, la dictature militaire, avant de devenir ministre de la
culture au retour de la démocratie en son pays.
Il est sans doute à ce jour, à travers une carrière emplie à ras bord de
métissages musicaux, l’artiste brésilien de sa génération le plus connu à
travers le monde, après avoir croisé les chemins de personnalités aussi
diverses que Joao Gilberto ou Chico Buarque, collaboré avec Jimmy Cliff et
les Wailers, greffé des guitares électriques sur les rythmes de ses terroirs,
fait fusionner subtilement dans sa musique bossa nova, samba, jazz rock
et reggae. Une musique qui crée le bonheur jusques au fin fond du coeur,
même si elle est parfois blues teinté de sonorités plus mélancoliques…
« Je savais que la musique était ma langue ; que la musique m’emmènerait
pour apprendre le monde, me ferait connaître d’autres pays. Parce que je
croyais en la musique de la terre et la musique du ciel. »
Ses concerts à Juan : 1978, 1992, 1994, 2001, 2004, 2007

SAMEDI 23 JUILLET HAROLD LOPEZ NUSSA TRIO

« Ce jeune pianiste est à l’avant-garde d’une nouvelle génération de musiciens. Il possède un son subtil, des
idées brillantes et un style musical unique ! » Le compliment n’est pas mince, surtout lorsque l’on sait qu’il
émane d’une gloire absolue du piano nommée Chucho Valdès, une star emblématique du jazz cubain, avec
son frère Bepo ou encore Gonzalo Rubalcada. Harold est le dernier venu d’une grande dynastie de musiciens
cubains, dont le plus connu est son oncle Ernan, également pianiste. Harold, lui, est de la génération de Ruben
Fonseca, surdoué et résolument moderne, ce qui ne l’empêche pas de connaître ses classiques sur le bout des
doigts : à preuve sa victoire en 2005, à 21 ans, au concours des jeunes pianistes au Festival de Montreux.
Issu du prestigieux conservatoire de La Havane, formé au piano classique, se produisant parfois avec les
meilleures formations symphoniques, Harold Lopez Nussa a pourtant un gros, très gros béguin pour le jazz.
Après avoir fréquenté les clubs chauds de la capitale cubaine, il accompagne en tournée la diva cubaine Omara
Portuondo (qui ne manque pourtant pas de chevaliers servants au piano). Comme le signale fort justement
Philippe Koechlin : « On lui a souvent demandé quels styles il préférait jouer, question réservée bien sûr
aux « agents doubles », ceux qui peuvent naviguer dans le classique et les diverses musiques populaires. Il a
toujours évité la distinction. Boléro, pop, tout est bon du moment que l’artiste joue ces oeuvres avec un sens
de l’esthétique. » Un artiste exceptionnel dont nous n’avons pas fini d’entendre parler assurément, la jeune
garde du jazz sous les pins centenaires de la pinède.
Premier concert « Jazz à Juan »

MANU KATCHE PROJECT

Un parrain de choix : Manu Katché, un batteur reconnu sur la scène internationale pour différentes
raisons : pour ses multiples collaborations avec des chanteurs pop ; parce qu’il est « homme de télévision »,
célèbre en France pour sa participation au jury de la « Nouvelle Star » (M6) et également en Europe en tant
que directeur artistique pour l’émission musicale de qualité d’Arte. Et enfin parce qu’enregistrant désormais
sous le prestigieux label ECM (avec trois albums parus à ce jour : Neighbourhood, Playground et Third Round), il
est donc devenu un acteur important de la scène jazz actuelle. Une soirée exceptionnelle à la pinède Gould
et « carte blanche » à cet artiste hors pair, avec de nombreux invités surprises qui feront rugir de plaisir les
nuits juanaises.
Car s’il est médiatique en diable, Manu Katché est avant tout musicien, fasciné par le raffinement et la liberté du
jazz. Dès les années 1990, il a pris les chemins de traverse
pour mener une autre carrière, aux côtés notamment
du grand saxophoniste Jan Garbarek. Il faudra attendre
2005, son premier disque en leader, Neighbourhood et sa
première apparition à Juan-les-Pins pour qu’il s’autorise
enfin à révéler la véritable nature de sa propre musique :
un jazz résolument moderne, raffiné et sensuel, un univers
bien particulier mêlant (selon les mots du Guardian) « 
thématique jazzy et grooves magnifiquement mouvants ».
De bonnes vibrations en somme. « Je fais beaucoup de scène
parce qu’on ne peut pas être artiste, musicien, acteur sans
parler de scène. C’est la vibration la plus importante qu’on
puisse recevoir », confie-t-il. Du Katché tout craché !
Ses concerts à Juan : 2005, 2010

DIMANCHE 24 JUILLET « PORTES OUVERTES » SOIREE GOSPEL CRAIG ADAMS


Assurément, Craig Adams a de qui tenir ! Et sait s’en montrer digne. Comme son oncle Fats Domino, il sait
tout faire et le fait bien, tour à tour et tout à la fois pianiste, organiste, chef de choeur, directeur musical
et... enfant de la Louisiane. Figure emblématique des églises noires de la Nouvelle-Orléans, Craig Adams est
aujourd’hui, incontestablement, l’un des plus talentueux jeunes artistes de Louisiane. Chanteur à la voix rare,
en ce sens qu’elle est vraiment l’une de ses signatures, musicien aux multiples talents, il s’est également taillé
une solide réputation de directeur musical et de chef de chorale.
Un génie musical universellement reconnu puisqu’on l’a vu invité par de prestigieuses formations noires
américaines, aux côtés, entre autres, de Marva Wright, Davell Crawford ou encore Tyrone Foster. Membre
respecté du Jury des US Gospel Grammy Awards, il a aussi été nominé en 2004 au « Big Easy Entertainment
Awards », distinction très prisée décernée aux artistes oeuvrant de manière significative à l’enrichissement
culturel de La Nouvelle-Orléans. Une culture que ce musicien d’exception partage, du gospel contemporain
à la soul et au rhythm ‘n’ blues, sur la scène des plus grands festivals européens, à l’instar de son triomphe en
2007, avec « The Higher Dimension of Praise », au coeur de la pinède Gould.
Concert à Juan : 2007

EN AVANT PREMIERE- 1991-2011 - L’ANNIVERSAIRE MILES

Voici vingt ans, Miles Davis disparaissait. De tous les monstres sacrés du jazz, il aura été l’un
de ceux qui auront le plus marqué l’histoire du jazz et de « Jazz à Juan », depuis sa première
apparition en 1963 sur la scène de la pinède Gould, jusqu’au dernier concert de 1984.
A l’occasion de cet anniversaire et en prologue du 51e Festival, « Jazz à Juan », en collaboration
avec la médiathèque Albert Camus, lui rendra hommage à travers exposition, projections et
conférences.
- Les conférences
Les 17 et 24 mai à 16h
Conférence en deux parties comprenant de nombreux documents audio et vidéo inédits et
pour certains rarissimes, ainsi que de nombreuses anecdotes vécues au contact de l’artiste
par Michel Delorme, chroniqueur de jazz bien connu.

- Projections (concerts, films)
Les 18, 19 et 25 mai
- Exposition « Miles in Antibes »
Du 17 mai à fin août
C’est en 1963 que Miles Davis crée l’évènement trois
nuits durant à Juan, en compagnie d’un véritable « Alien »
de dix-sept ans, le batteur Tony Williams, du jeune pianiste
prodige Herbie Hancock, du bassiste Ron Carter et du
saxophoniste George Coleman. Après avoir initié le « jazz
cool » et expérimenté le jazz modal, Miles inventera sur
la scène de « Jazz à Juan » la fusion, donnant au jazz une
couleur électrique, une impulsion nouvelle et décisive.

- Flash back...
Médiathèque Albert Camus
19 bis, bd Chancel - 04 92 19 75 80 - www.mediathèque-casa.fr
Entrée libre
- EN AVANT-PREMIERE !

Office de Tourisme et des Congrès
11, place De Gaulle
BP 37
06601 Antibes Cedex
tel : +33 (0)4 97 23 11 11
fax : +33 (0)4 97 23 11 12
[email protected]
www.antibesjuanlespins.com
Jazz à Juan
[email protected]
www.jazzajuan.com
Directeur : Philippe Baute
Directeur artistique : Jean-René Palacio

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