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PARIS : Claude Monet (1840 – 1926)

Pour tous les chanceux dont les pas iront à Paris ces prochains mois, c’est l’exposition événement de la fin d’année à ne pas manquer : première rétrospective d’ampleur depuis trente ans consacrée au peintre ! Si vous êtes comme l’équipe de rédaction d’Art Côte d’Azur et que vous vous demandez "C’est comment l’expo Monet au Grand Palais ?", suivez la visite guidée d’Annick Colonna-Césari, journaliste au service Arts & Spectacles à L’Express, qui a visité l’exposition événement consacré au peintre impressionniste.

Un fabuleux voyage dans la lumière.

Monet fait partie de ces artistes qu’on considère en France, avec condescendance. On croit tout connaître de sa peinture, n’avoir plus rien à découvrir. Et l’on se trompe. On a simplement la mémoire saturée des mauvaises reproductions qui envahissent cartes postales et boîtes de chocolat.

Parlement, effet de soleil, 1903. Brooklyn museum of art, USA.

Le maître de Giverny est en réalité un très grand peintre. La rétrospective du Grand Palais en apporte la preuve. Et elle fera date car on ne va pas de si tôt réunir, tant de tableaux, plus époustouflants les uns que les autres, provenant des plus grandes collections du monde.

L’exposition organisée en thèmes et séries, permet de pénétrer l’univers de Monet et dévoile des facettes méconnues de son oeuvre.

Il n’est pas seulement le peintre de champs de coquelicots.

Des natures mortes aux figures, il a tout expérimenté. On regrette qu’il n’ait pas achevé son monumental Déjeuner sur l’herbe, découragé par l’ampleur de la tâche. Car les deux fragments réalisés promettaient une oeuvre somptueuse. Il croque en tout cas les petits bonheurs, guinguettes et jardins, avec une même sensibilité que les drames. L’une de ses toiles les plus émouvantes montre sa jeune épouse Camille, sur son lit de mort, auréolée d’une vapeur bleutée.

Détail Déjeuner sur l’herbe
(dr)

Monet excelle bien sûr dans les paysages. De salle en salle, on suit ses pérégrinations, qui l’ont mené des bords de Seine jusque dans des lieux moins habituels. Sous son pinceau, éclate ainsi la sauvagerie de Belle-Ile ou de la Creuse. Tableaux presque angoissants car toujours l’obsède cette quête de lumière qu’il saisit avec brio. Même si les tonalités changeantes du climat normand lui conviennent davantage que les couleurs tranchées des rives méditerranéennes, brûlées par le soleil.

Cathédrales, meules ou peupliers, vues de Vétheuil, de Venise ou de Londres, les ensembles et les séries permettent de comprendre l’ampleur et la finalité de ses recherches. Plus que la lumière, Monet peint, jusqu’à l’irréalité, la fugacité de ses effets et l’instantanéité de ses propres impressions. Ce qui explique ces troncs de peupliers violets et ces meules orangées. On voit bien que le motif devient un prétexte. La couleur l’emporte. Le pinceau de Monet se fait de plus en plus fluide et frôle l’abstraction. En témoignent quelques-unes de ses fameuses Nymphéas, qui ferment le parcours.

La démonstration est magistrale.

Claude Monet, Le Palais Contarini, 1908 (c) Nahmad Collection, Suisse

La rétrospective du Grand Palais compte 176 tableaux, provenant d’une soixantaine de musées internationaux. Un seul absent de taille : Impression, soleil levant, la toile historique qui, en 1874, donna son nom à l’impressionnisme. Le musée Marmottan a refusé de se séparer de sa "star" : "Comme établissement privé, nous ne bénéficions d’aucune subvention, justifie Jacques Taddei, son directeur. Le nombre d’entrées est donc prioritaire." Et le célèbre tableau fait marcher la planche à tickets. Richard Thomson, commissaire de l’exposition, prend cette décision avec le sourire : "Ce n’est pas grave. Nous avons remplacé ce tableau par un autre datant de 1873, et portant sur le même sujet, une vue du Havre nocturne. Une toile exceptionnelle mais peu connue, car elle est toujours en mains privées." Signe des temps : les assurances sont tellement élevées que les propriétaires ont attendu le dernier moment pour envoyer leurs tableaux. Conséquence : l’accrochage s’est déroulé en une semaine. Un exploit.

Source de l’article : l’express.fr

Monet, 1840-1926, Galeries nationales du Grand Palais, Champs-Elysées, entrée square Jean Perrin, 75008 Paris
Tous les jours 10h-22h, le mardi jusqu’à 14h, le jeudi jusqu’à 20h. Pendant les vacances scolaires, tous les jours 9h-23h, fermeture à 18h le 24 et le 31 décembre, fermé le 25 décembre
Tarifs : 12€ / 8€, gratuit pour les bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse
Renseignements au 01-44-13-17-17 (serveur vocal)

http://www.monet2010.com

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