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PARIS 1er : Mobi-Boom, l’explosion du design en France

Un nouveau contexte économique et social, des matériaux innovants, une volonté d’émancipation et de démocratisation, le design d’après-guerre fait sa révolution ! À travers une sélection de plus de 150 créations, Les Arts décoratifs retracent les étapes de ces 30 années de Mobi Boom.1945-1975 : tout au long de cette période dite des Trente glorieuses, la création de mobilier se modifie profondément tant dans les formes que dans les matériaux. Suivant l’évolution du mode de vie, cette révolution s’accompagne d’une démocratisation de la production grâce au mobilier de série et à la création de nouveaux circuits de distribution.

C’est l’avènement de la table basse, du canapé lit, des modules de rangement, du meuble multifonction. C’est aussi celui du Formica, des mousses, du plastique, qui offrent aux créateurs la possibilité d’imaginer de nouvelles formes. Du rationalisme des années 1950 à l’utopie des années 1960, ces nouveaux objets sont enfin à la portée du plus grand nombre.

Ce phénomène sans précédent est dû à une nouvelle génération de créateurs et d’éditeurs audacieux et d’un nouveau type de diffusion. À travers une sélection de plus de 150 créations signées Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Alain Richard, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Marcel Gascoin, Marc Held, Roger Tallon, Olivier Mourgue ou Pierre Paulin, ce sont les diffuseurs et les éditeurs comme Roche Bobois, Roset, Airborne, Huchers Minvielle, Prisunic, Mobilier International, Meubles TV, Steiner, ou Steph Simon, qui sont mis en avant.

Cette exposition est réalisée avec le concours du CERMA (Centre d’expérimentation et de recherche sur le mobilier actuel).

Olivier Mourgue, siège Djinn, stand Airborne, 1964-65. Courtesy Les Arts décoratifs © DR

Un nouveau mode de vie

Le contexte économique, social et artistique de l’après-guerre est marqué par différents bouleversements. Les modes de vie changent et l’habitat se modifie en profondeur. On assiste à l’émergence de nouvelles formes architecturales liées à la Reconstruction. Fonctionnalisme et rigueur soufflent aussi sur la production de mobilier des années 1950. Les nouveaux bourgeois rejettent les meubles de style de leurs parents et leurs appartements sont plus petits. Le rangement devient la grande préoccupation de l’époque. Les créateurs comme Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret ou Marcel Gascoin sont les initiateurs de cette réflexion. Mais pour répondre aux besoins de l’équipement, le rangement s’industrialise, et des fabricants comme Minvielle proposent, via leurs catalogues, des meubles transformables et multifonctions à monter soi-même.

L’émergence des nouveaux matériaux et des nouvelles typologies de mobiliers ?Mais plus que tout, l’émergence de nouveaux matériaux stimule la création. Le métal et les panneaux de particules remplacent les bâtis de bois traditionnels, les polymères et les dérivés du bois comme le contreplaqué ou les mélaminés habillent les formes nouvelles, les mousses et le PVC vont jusqu’à faire disparaître toutes les structures du siège…

Le Joker, siège dessiné par Olivier Mourgue pour Airborne en 1959, n’est possible que grâce à la mise au point d’un fer spécial permettant une souplesse exceptionnelle. Le Meuble Bar Télévision de Jacqueline Philippon Lecoq est, lui, le résultat du concours Formica de 1959. Le contreplaqué moulé utilisé par Pierre Guariche par exemple avec ses sièges Papyrus et Tonneau permet de créer des lignes courbes et de développer des formes soucieuses d’ergonomie et de confort. Les bahuts sont suspendus ou étirés en longueur, la table basse fait son apparition au centre du salon, les luminaires sont revus dans leurs formes et leurs fonctions : articulés et privilégiant la réflexion de la lumière. Les créateurs comme Jacques Dumond, Philippon-Lecoq, Etienne Fermigier ou Joseph-André Motte, sont les grands représentants de ce style aux lignes épurées d’une grande élégance.

Du rationalisme de l’après guerre à l’utopie des années 1970

Au milieu des années 1960, cette vision minimale du mobilier s’estompe au profit d’une vision plus hédoniste, voire impertinente. Lignes fluides et souples, couleurs et transparences, chassent l’orthogonalité, le blanc et le bois naturel. On achète moins de tables et de bahuts, on préfère les sièges dans lesquels on s’allonge. Les créations les plus originales naissent d’une nouvelle équation en phase avec l’esprit de mai 1968, liberté et confort, avec par exemple le Tapis siège ou série Djinn d’Olivier Mourgue, Dos à dos, Face à face, Déclive, Amphis de Pierre Paulin, sièges Asmara de Bernard Govin pour Roset. Le siège prend pour la première fois la forme d’une ligne fluide déroulée dans l’espace.

Artistes exposés

Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Marc Held, Roger Tallon, Olivier Mourgue, Pierre Paulin...

Informations pratiques :

Les Arts décoratifs
107, rue de Rivoli

75001 Paris 1er
Tél 33 1 44 55 57 50
http://www.lesartsdecoratifs.fr Métro
Palais Royal
Musée du Louvre

Horaires
Mardi-Vendredi : 11h-18h

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