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PARIS 17ème : "METAL - PAPER – VINYLES", une exposition avec Artiste-Ouvrier, El Bocho et Quasikunst

Les « street artistes » parsèment l’univers visuel des grandes cités. On retrouve des graffitis, des pochoirs, des collages sur les murs, les trottoirs, les rues, dans les parcs ou sur le mobilier urbain… et toutes les villes du monde se métamorphosent peu à peu en toile géante.

3 supports pour 3 artistes

L’art urbain se façonne, évolue avec le temps et cultive ce qui lui a servi de moteur : la liberté. Liberté d’expression bien sûr, mais aussi de lieu et d’action. Les supports choisis traduisent aussi cette soif de liberté -toile-papier-céramique-objets de récupération… Rien ne se perd, tout renaît, tout se transforme.

L’exposition « Metal-Paper-Vinyles » en fait la démonstration avec 3 artistes européens qui ont choisi chacun un matériau différent pour mettre en scène leur univers. Le métal pour Quasikunst et ses paysages urbains, le papier pour les Citizen d’El Bocho et les vieux vinyles pour l’iconographie symboliste d’Artiste-Ouvrier.

Pourquoi le métal ?

Quasikunst : « J’aime travailler sur des supports récupérés dans la rue, pour moi cela fait partie de la démarche de l’Art Urbain. Il y a quelques temps j’ai trouvé des plaques de métal dans une maison abandonnée et j’ai décidé de me servir du côté rouillé pour illustrer mes paysages urbains. Je présenterai également mes dessins géants sur papier ».

Quasikunst a démarré très jeune dans les rues de sa petite ville natale avec la bombe et le tag. Mais il s’est tourné très vite vers le pochoir. Il utilise la couleur depuis le début et intègre dès 2007 la technique du double pochoir caractéristique d’Artiste-Ouvrier. Très productif et très précis, quasikunst est un jeune et redoutable technicien du pochoir. Il peint si possible à même le mur, le cas échéant par le biais d’affiches. Il fait partie aujourd’hui du projet Gängeviertel avec les meilleurs pochoiristes de Hambourg : ASA, LOS PIRATOS, FUNK25, TONA. Il s’agit d’un complexe immobilier centenaire mais non inscrit au patrimoine, en plein centre des affaires de Hambourg, qu’un collectif occupe avec l’assentiment d’une large partie de l’opinion afin de le valoriser er d’y organiser des événements culturels et artistiques. Le bras de fer avec la Mairie a permis jusqu’à maintenant de maintenir la semi-légalité de ce squat artistique au sein duquel quasikunst, malgré son jeune âge, assume une grande part de responsabilité.

Pourquoi le papier ?

El Bocho : « Il est intéressant d’observer comment le papier se transforme avec le temps… et la rue fait évoluer les choses, cela se remarque sur le papier. J’utilise des papiers spéciaux qui change de couleur et deviennent plus transparents au fil du temps… et cela donne parfois l’impression que j’ai peint directement sur les murs.

J’aime faire des expériences avec le papier. J’aime les effets, la rouille qui vient ronger le papier, les coins déchirés qui vous amènent à ré-intervenir avec un marker. Le papier, c’est vivant, c’est un peu comme une science, il faut savoir le choisir avec intuition, en fonction de chaque mur.

El Bocho est un des artistes street-art les plus célèbres et les plus visibles de la scène berlinoise. Il est typographe – illustrateur le jour, et la nuit, la ville devient son terrain de jeu. Ce travail dans la rue a démarré en 1997. L’artiste puise son inspiration dans la communication et les références à la vie citadine. Les discussions avec les passants – en particulier ceux qui ne fréquentant ni les galeries ni les musées - leurs réactions, sont sources d’invention permanente.

Pour sa dernière série de portraits « Citizen » - présentées simultanément à la Galerie Raab à Berlin et dans les rues de la ville - l’artiste a utilisé des posters géants (4m de haut x 6m de large). Cela l’a conduit à développer une technique spécifique qui grâce à un papier spécial fait évoluer son œuvre en fonction du soleil et des intempéries...

El Bocho, c’est aussi des ours pendus un peu partout sur les murs, dans les halls d’entrées, au dessus des digicodes... Et Little Lucy, une petite bonne femme représentée dans différentes attitudes.

Pour sa 1ère exposition à Paris, l’artiste présentera les deux facettes de son travail : des portraits de la série « Citizen » et ses œuvres sur céramique ou bois « Little Lucy ».

Pourquoi le vinyle ?

Artiste-ouvrier : « Comme tout le monde, j’avais déjà peint un ou deux vinyles dans les années 97/98, mais c’est en 2003 que je redécouvre la pertinence de ce support. En fouillant dans les bacs du Emmaüs de Québec City, je trouvai suffisamment de vieux vinyles à 50 cent pour organiser deux expos : 41-33 Québec et 41-33 Montréal. Depuis je pris goût à la formule : Sans Demoiselle Fixe 2004, avec Pixal Parazit et Spliff Gâchette ou encore French Stencil Art 2006 à Vienne, galerie Inoperable.

Dans ma démarche habituellement plutôt iconodule, l’acte de peindre un vinyle n’est pas innocent puisque je détruis aussi une œuvre musicale, (l’idéal étant de peindre un disque déjà rayé). Mais c’est aussi accepter la course inexorable du temps et participer à l’entropie générale. »

Artiste-Ouvrier : un des pochoiristes les plus importants de sa génération

Devenu maître dans l’art du pochoir, Artiste-Ouvrier se consacre entièrement à son art depuis les années 2000. Savantes arabesques, lignes irrégulières ou sinueuses, surcharge de détails, une imagination déployée dans l’invention de motifs décoratifs, caractérisent l’œuvre de l’artiste. Son travail de la polychromie et sa technique de la découpe « en dentelle » sont également remarquables.En 2005, après dix ans de pratique passionnée du pochoir, l’artiste sort peu à peu de son atelier pour descendre dans la rue… mais presque toujours en légal ! Une démarche entre respect de l’espace public et implication urbaine qui se traduit dans de nombreux projets en concertation avec les partenaires sociaux ou collectivités locales : Mairie de Paris 4e, Paris 13e, Paris 5e, Ville de Murat, Barcelone, Hamburg, Londres ou Berlin.

Egalement scénariste et montreur d’ombres, Artiste-Ouvrier est un artiste à temps plein qui partage son temps entre la France, l’Allemagne et l’Ethiopie où il participe depuis 10 ans à des soirées cabaret en tant que musicien parolier, le tout en amharique. Ce n’est donc pas un hasard si sa peinture est toujours chargée de significations ambivalentes, comme teintées de littérature, silencieuses pourtant, laissant libre cours à l’interprétation.

Galerie Ligne 13
13 rue La Condamine
75017 Paris
- Tel : 01 45 48 44 22
- Mail : [email protected]
- www.galerieligne13.com
- Métro : La Fourche (L13)

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