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PARIS : Richard Prince. American Prayer

La BnF présente l’exposition "Richard Prince. American Prayer" du 29 mars 2011 au 26 juin 2011.

Richard Prince, "Dodge Challenger, Swap meet, in Carlisle, Pennsylvania", Juin 1990 © photographie Richard Prince / Graphisme BnF, délégation à la communication
Après Jan Fabre au Louvre et Jeff Koons à Versailles, la Bibliothèque nationale de France joue à son tour la carte contemporaine en accueillant dans ses murs Richard Prince. Artiste américain de réputation internationale, particulièrement célèbre pour ses photographies de cow-boys des campagnes publicitaires Marlboro ou pour sa série de toiles de "nurses", il est l’artiste qui raconte le mieux l’Amérique fin de siècle. La Bibliothèque nationale de France accueille sa première exposition monographique à Paris et pour cet événement l’invite à s’approprier les collections historiques de la Bibliothèque, en champion de l’ "appropriation art" qu’il est.

L’exposition "Richard Prince. American Prayer" (en référence à la poésie de Jim Morrison) montrera un aspect inédit de l’artiste : un fervent bibliophile et collectionneur de la culture pop et des contre-cultures américaines des années 50 à 80, qui sont autant d’inspiration pour son oeuvre de photographe et de peintre. Sur fond de musique de Jimi Hendrix, de Jim Morrison, de Bob Dylan et du Velvet Underground, et avec la complicité du scénographe David Adjaye, Richard Prince nous fait voyager dans une Amérique qui se joue de ses mythes dans une succession de mises en scène beat, hippie et punk.

En dialogue avec une sélection de livres rares, de manuscrits de Rimbaud, Céline, Cocteau et Genet, de magazines underground européens, de livres populaires puisés dans les collections de la BnF, sur lesquels Richard Prince projette d’intervenir, l’artiste dévoile pour la première fois quelques-uns des trésors de sa bibliothèque personnelle : des documents des principales figures de la "beat generation", comme un exemplaire annoté par William Burroughs du Festin Nu ou le rouleau manuscrit de Big sur de Jack Kerouac, sa collection de "pulp fiction" autour du personnage érotique et troublant de l’infirmière, ou sa collection des éditions de Lolita de Nabokov en une vingtaine de langues.

Tableaux, dessins, photographies, livres d’artistes, manuscrits et objets illustrent son univers personnel entre culture savante et culture populaire, entre Amérique et Europe, selon une démarche artistique originale. L’exposition se conclut par une salle de lecture tapissée de faux livres conçus par Richard Prince et de trésors bibliophiliques rarement montrés, sa bibliothèque idéale ?

Un Américain « BeatHippiePunk » à la Bibliothèque nationale de France

L’exposition présente un choix des pièces maîtresses de cette collection « BeatHippiePunk » - selon les termes de Richard Prince - c’est-à-dire essentiellement tournée vers la culture populaire et vers les contre-cultures américaines de l’après-guerre (science-fiction, pulp fiction, polars, bandes dessinées, littérature sulfureuse ou pornographique et écrivains de la Beat Generation). En regard de ces documents, on trouve exposée une sélection d’oeuvres picturales et photographiques de Richard Prince. En lui, l’artiste et le bibliophile apparaissent indissociables : il procède dans son art comme il constitue sa collection, par répétition et variation, accumulation et continuation. Il possède ainsi vingt-deux premières éditions de Lolita de Nabokov parues à travers le monde. Une grande partie de sa production artistique des dix dernières années peut être considérée comme un prolongement de sa collection.
La question fondamentale qu’il ne cesse de se poser est de savoir ce qu’il pourrait ajouter à des images existantes. Sa célèbre série de tableaux de Nurses par exemple est une « continuation » des couvertures des romans américains bon marché ayant pour héroïnes de troublantes infirmières. Invité à s’installer au coeur de la Bibliothèque nationale de France, Richard Prince, fidèle à sa démarche artistique, entreprend de s’approprier les collections de la Bibliothèque qui sont les plus en affinité avec son univers, de les « continuer », en créant à partir de certaines d’entre elles des oeuvres graphiques éphémères. Il projette ainsi une lumière inattendue sur les collections les plus populaires et les moins considérées de la bibliothèque, dont on ne soupçonnait pas la richesse artistique.

Le voyage dans l’univers de Richard Prince commence dans une maison américaine et se termine dans une salle de lecture. Entre les deux, sept stations jalonnent ce parcours ou plutôt cette remontée dans le temps, celui de toutes les libertés et de toutes les expériences, les folles années des sixties et des seventies.

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