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ATHENES - Un nouvel écrin pour l’Acropole

Le nouveau Musée de l’Acropole érigé au pied du site antique a enfin ouvert ses portes. Sa construction, décidée en 1976, fut reportée jusqu’à cette année car dès qu’on creuse à Athènes, surtout à moins de 300 m de l’Acropole, on trouve immanquablement des trésors inexplorés : un énorme complexe urbain allant de la période archaïque aux débuts de l’Athènes chrétienne.Plus de trente années ont été nécessaires pour achever les fouilles avant que les architectes (Bernard Tshumi, franco-suisse, et Michael Photiadis, grec) se mettent au travail et bâtissent ce superbe musée sur pilotis qui intègre et préserve le site archéologique.

Vue extérieure du nouveau Musée (c) A.Amiel

Sur la grande place à l’entrée, de grandes plaques de verre où des ouvertures en balcons permettent de voir les rues, les boutiques, les habitations de la ville du quatrième au septième siècle. Ce nouveau musée d’une surface de 25 000 m², dont 14 ?000 m² d’exposition, remplace celui de l’Acropole, dix fois plus petit, permettant ainsi d’exposer de nombreux objets jusque-là stockés dans les réserves. Dans ce musée de trois niveaux, haut de 23 mètres et d’une superficie de 15 ?000 m², sont exposés plus de 350 vestiges et sculptures de l’Acropole.

Vue de la façade extérieure du Musée (c) A.Amiel

En haut de l’escalier monumental trône une des frises du fronton de l’ancien temple. C’est bien sûr la frise du Parthénon qui devrait être là, mais elle est toujours au British Museum, qui ne veut pas la rendre malgré la pétition mondiale lancée par Mélina Mercouri en 1989. L’intérieur est somptueux, clair, ouvert sur l’Acropole par de grandes baies vitrées, créant des jeux de transparence ou de reflets. De chaque côté de la montée, sculptures, bas reliefs et objets issus des sanctuaires autour de l’Acropole.

Au premier étage, le plus beau, sont présentées les plus belles statues des périodes mycéniennes, archaïques et géométriques.

Vue intérieure (c) A.Amiel

Les grandes colonnes en béton lissé mettent en valeur cette « forêt » de sculptures parmi les plus belles au monde : l’Athéna Niké avec sa tunique de serpents, le bouvier avec le petit veau sur l’épaule, les frises, les bas reliefs les chevaux à la crinière érigée, les kouros, des dieux, la merveilleuse Athéna pensive, etc. Des traces de couleur subsistent nous rappelant que les statues étaient peintes de couleurs vives. L’autre partie du premier étage consacrée à l’Érechthéion et principalement à ses Caryatides dont quatre sont les originales ; la cinquième est un moulage, quant à la sixième, elle se trouve aussi au British Museum. On y trouve également les frises et parapets du temple d’Athéna Niké (dont L’Athéna remettant sa sandale) et des objets allant du Vème siècle avant J.-C. au Vème siècle après J. C.

SPHINX (c) A.Amiel

Des maquettes sont là pour évoquer les différents temples existants qui peuplaient cette colline sacrée avant le Parthénon. L’étage supérieur entièrement consacré au Parthénon, présente sur l’exact modèle du temple, placés comme à l’origine, les quelques vestiges des métopes, frises et frontons conservés à Athènes et complétés par des moulages en plâtre des originaux dont la plupart sont à Londres. Cette mise en situation dans une galerie donnant sur la ville permettant une vue de l’ensemble des sculptures est un véritable manifeste pour la restitution des « marbres d’Elgin » (du nom du diplomate britannique qui les emporta en Angleterre).

La visite du musée complète admirablement celle de l’Acropole et nous rend compte de toutes les richesses de ce lieu mythologique devenu mythique. Pour se sustenter, un café avec vue sur les fouilles archéologiques ainsi qu’un restaurant au deuxième étage sur une belle terrasse avec vue sur l’Acropole.

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