MARSEILLE : Une enquête autour d’un crâne à suivre au MAAOA...

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Crâne à mosaïque (Mexique) - Crédit Gérard Bonnet

Le musée d’arts africains, océaniens, amérindiens (MAAOA) de Marseille invite le public à découvrir, du 19 mars au 3 juillet, l’ exposition "Xihuitl, le bleu éternel". Un crâne à mosaïque de turquoises et son histoire inattendue a permis la réalisation d’une exposition tout à fait singulière.
Dans la collection du professeur Henri Gastaut (neurologue français et collectionneur d’art premier) acquise en 1989 par le MAAOA, se trouve en effet une pièce exceptionnelle tant par sa qualité esthétique que par son histoire, un crâne humain recouvert d’une mosaïque de turquoises, provenant du Mexique, qui serait d’origine mixtèque (époque pré-hispanique). Plus précisément, alors que sa face est recouverte d’une mosaïque de turquoises, un bandeau noir constitué de petites tesselles taillées dans une pierre noire, orne le front et le menton. Ses grands yeux ronds sont soulignés par des cercles blancs de coquillages. Enfin, sa forme allongée vers l’arrière est caractéristique des déformations crâniennes des civilisations méso-amérindiennes.
Les artistes mixtèques, considérés par leurs contemporains comme de véritables orfèvres, excellaient dans la réalisation de mosaïques de turquoises. Les mosaïques de pierres constituent une des plus anciennes formes d’expression artistique des civilisations méso-amérindiennes. L’analyse de ces prestigieux minéraux utilisés dans le réalisation de masques et de bijoux met en évidence l’importance de la symbolique des pierres et des couleurs dans les civilisations pré-hispaniques.

Conservé dans les réserves du musée, ce crâne a fait récemment l’objet d’une étude plus approfondie.
Le Centre de recherche et de restauration des musées de France a, en effet, accepté de mettre ses compétences en matière d’identification chimique et structurale des matériaux pour une analyse scientifique complète.
Une enquête passionnante a alors débuté afin d’éclaicir le mystère autour de ce crâne, essayant d’en définir sa provenance, son authenticité et son itinéraire depuis 1960. L’importante documentation collectée illustre les différents regards que nous pouvons porter sur un objet de musée.
Entre histoire de l’art, science et anthropologie, le parcours mouvementé de ce crâne met en évidence la perméabilité de ces disciplines, conviant le visiteur à toujours multiplier les grilles de lecture dans une perspective historique.
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