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Fin de cet événement Juin 2017 - Date du 17 novembre 2016 au 30 juin 2017

TNN : Une saison comme une Eat Parade

Irina Brook a bâti sa saison 2016-17 avec de grandes idées qui mettent en appétit, servant son théâtre comme on sert un festin : « un repas cohérent, avec de petites choses, des hors d’oeuvres, et des plats de résistance ».

C’est la manière qu’a cette comédienne, metteur en scène et directrice du TNN de résister, de « contrer le mal par l’art, le positif et la réflexion ».

Parce qu’elle croit profondément aux vertus dispensées dans ces « églises laïques » que sont les théâtres. Irina dispense son rôle pédagogique en direction de tous les publics, et innove en proposant pour la première fois à Nice des spectacles adressés aux enfants de 4 ans.

De cette longue liste de théâtre pas facile d’avoir une vue d’ensemble.
Pour simplifier on peut d’ores et déjà affirmer la présence marquée de grands classiques, auteurs incontournables, « qui continuent à être contemporains en traitant des sujets universels sublimement écrits ». Des superlatifs qui valent pour Shakespeare, à qui tout le monde sait qu’elle voue une véritable passion, parce qu’il est « l’auteur le plus populaire qui puisse exister », son Conte d’Hiver, Here lies Shakespeare, et ses marionnettes, entrent dans Shake Nice un festival qui fête son deuxième anniversaire. Songe d’une Nuit d’Eté, « la première pièce à découvrir quand on veut aborder Shakespeare » entre dans un projet pédagogique adressé aux collégiens et aux lycéens des Alpes maritimes appelé Shakespeare Freeestyle.

Anna Karénine © Diego Governatori

Après une avalanche d’auteurs, Collodi, Voltaire, Dostoïevski, (un Kamarazov musical) qui entre en collision avec le cirque, la musique (Hair, le concert) et la danse, on relève une autre avalanche de noms d’acteurs.

Des acteurs locaux côtoient d’abord le père, Peter Brook, dont on peut considérer la dernière création, un concentré de tout ce qui se passe dans la violence du monde, à juste titre comme un moment historique.
Une Anna Karénine incarnée par celle qu’on surnomme la nouvelle Adjani : l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, en lancement de saison.
Des noms : Rachida Brakni, James Thierrée, Hippolyte Girardot, Romane Bohringer, Emmanuelle Devos dans une pièce de Yasmina Reza, Hervé Koubi pour la danse…

Lors de la conférence de presse Irina (qui avait oublié ses notes) signale l’hilarante pièce de Nassim Soleimanpour Lapin Blanc Lapin Rouge, puis un Don QuiXotte beau, brillant, esthétique de Félicien Chauveau, évoque la venue de Jean-Christophe Maillot et des ses ballets de Monte Carlo.

Omettant ses propres états de service, ses mises en scène, mais pas de présenter le travail de Mario Gonzales et son Dom Juan burlesque, l’oeuvre d’une compagnie locale, la compagnie Miranda.
Des en-cas, des hors d’oeuvre, des plats de résistance, parmi tout cela, un vrai show dinatoire.

Et, le 12 novembre un festival Mon Corps ma Planète, « tout ce qui se fait autrement qui sauvegarde la planète ».

Non, on ne restera pas sur notre faim.

Car d’après Irina Brook : « Nous avons la chance incroyable de vivre dans un pays dont la culture est soutenue comme nulle part ailleurs ! »

Photo de Une : (détail) Eat-parade© Nathalie Sternalski

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