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THEATRE : Le Théâtre du Port ne vise que le rire - Interview de la directrice du Théâtre du Port à Nice, Karine Badita - Propos recueillis par Alina Gavril - Juillet 2010

Deux ans après l’ouverture du Théâtre du Port à Nice et plusieurs dizaines de représentations, l’équipe aurait bien mérité quelques jours de repos : et bien non !!! Pas de vacances et, au contraire, le Théâtre vous propose une cascade de spectacles pour rafraichir votre été !!!

Revue de programmation avec Karine Badita la directrice de cette dynamique équipe !

Pas de vacances pour le Théâtre du Port ? Quelle est la programmation estivale de ce théâtre qui compte déjà 2 ans d’existence ?

Cet été nous proposons 13 spectacles différents, du mardi au dimanche, à 19h ou à 21h. Une programmation sous le signe du soleil et donc du rire. Les temps forts à venir : Emmanuel Pallas, humoriste chevronné qui a fait ses preuves dans des émissions telle que le "fou du roi" ou "rire et chansons" et dont le spectacle est à la fois drôle et insolent. La comédie de Murray Schisgal, « Love », est un bijou d’humour sarcastique sur l’amour et la société américaine. Du côté des textes d’auteurs encore : le « Tigre » du grand Dario Fo. Du côté des talents comiques : Vincent Trupiano et son « Schizo » etc. L’été sera show au Théâtre du port ! Mais on a la clim !

Depuis la création du théâtre, la programmation s’appuie beaucoup sur les « one man show ». Comment caractérisez-vous la popularité de ce type de spectacle au niveau national et international ?

Ce n’est pas exact. Notre programmation est toujours comme à ses débuts, avant tout théâtrale ! Les dimensions de la scène - et c’était une exigence à la création du lieu - nous permettent de proposer des pièces avec plusieurs personnages qui nous entraînent dans une histoire.

Et sept mois après l’ouverture nous avons eu l’idée d’ouvrir un nouveau créneau à 19h, spécialement dédié aux One Man show ou aux monologue comiques. Le "one" est dans l’air du temps. C’est un peu "la Télé" réalité du théâtre. Et il ne vise que le rire. Une sorte de défoulement collectif qui agit comme une soupape de sécurité en cette période difficile. C’est une programmation délicate car il y a les vrais talents et les autres...

L’année dernière, vous aviez inséré dans la programmation quelques spectacles de création roumaine. Le mélange de cultures caractérise-t-il l’objectif artistique du Théâtre du Port ?

Karine Badita, la directrice du Théâtre du Port

Notre compagnie porte dans son nom Romanizza une filiation avec le peuple Roumain qui reflète mon histoire personnelle. Mais c’est un fait que certains peuples, et les roumains particulièrement, ont un rapport étroit avec le théâtre. Ils ont de bons acteurs. Un festival important est à Sibiu. Le théâtre est moins perçu là-bas comme un divertissement élitiste comme en France. Et il y a des auteurs internationalement connus, des auteurs qui se démarquent par leur audace des formes anciennes et des discours ambiants : Ionesco, ou plus près de nous Matei Visniec. Le mélange des cultures n’est pas un objectif artistique en soi, c’est un état de fait du monde moderne qu’il est normal que le théâtre reflète. D’autant que l’écriture théâtrale est une bonne façon de saisir l’essence d’un peuple. Alors le mélange ce n’est pas forcément le pudding, c’est surtout saisir une vision du monde qui agrandit le champ de la nôtre.

Nous traversons une période marquée par des restrictions budgétaires au niveau culturel dans le département. Comment le Théâtre du Port arrive-t-il à dépasser ces contraintes ?

Les "contraintes budgétaires" c’est tout le quotidien d’un petit théâtre comme le nôtre. Mais nous avons ouvert au moment de la crise, nous n’avons donc pas connu autre chose !

Vous misez beaucoup sur la communication par le biais des nouvelles technologies. C’est une solution pour attirer le jeune public dans la salle du Théâtre ?

Disons que toutes les pistes sont bonnes à explorer pour faire connaitre notre programmation, nos cours, nos stages...aux jeunes et moins jeunes, et qu’à l’heure de l’ultra communication on a le sentiment que l’on ne communique jamais assez même quand on passe notre temps à le faire !

Pour finir en beauté, dans quel spectacle pourrons-nous voir Karine Badita cet été ?

En tant que comédienne, cet été ...on ne va pas me voir. Il parait que je suis au festival d’Avignon mais ceux qui m’y cherchent ne m’y trouveront pas...j’ai une doublure ! Et sinon, je laisse mûrir cet été des projets que l’on pourra cueillir en hiver.

Et entre temps cet automne, j’irai refaire un tour dans la chambre de Simone (Signoret) avec ma bouteille de champagne. C’est très intéressant de jouer Marylin, car c’est l’extrême fragilité et l’extrême lucidité d’une enfant qui joue à être femme ou d’une femme qui joue a être enfant. Et « Marylin enchantée », c’est une équipe épatante de comédiennes, metteur en scène, musiciens : au Théâtre du Port, les deux derniers semaines d’octobre !

Scène de "Marilyn enchantée" : Karine Badita et Isabelle Servol

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