| Retour

Rencontre : une bonne dose de la vraie Noëlle dans "Mado la niçoise"

Du Bar des Oiseaux aux grandes scènes, la plus célèbre des Niçoises a conquis le cœur du public par sa franchise et sa gouaille. Un rayon de soleil...

Elle est passée par ici, elle passera bientôt par là : Noëlle Perna revient de Deauville, repart à Clermont Ferrand... "Ce n’est pas la scène qui est fatigante, mais les voyages !". Dans un entre-deux dates de ses spectacles, nous trouvons Mado à son domicile niçois, vêtue d’une robe à
carreaux rouge et noir bien ajustée et de collants bicolores. Elle écoutait Mozart qu’elle trouve apaisant lorsque nous avons sonné à sa porte.

Niçoise garantie grand teint

Dans ce vieux Nice cher à son cœur, Mado retrouve son compagnon et vient s’y reposer : "C’est un appartement aussi confortable qu’une villa", avec une vue imprenable. Elle le reconnaît : cette ville n’est plus celle de sa jeunesse. "Je m’attelle à garder la substantifique moelle de l’esprit niçois, seul le quartier Saint Roch a conservé son authenticité !".

Le spectacle sera joué le 28 mars 2020 La Palestre - Le Cannet

Son dernier spectacle "Opus 5, Certifié Mado" a devant lui deux années d’exploitation, mais pas encore de date prévue dans l’immédiat à Nice.
Nulle n’est prophète en son pays : "je ne sais pas pourquoi".
En revanche, on pourra l’applaudir au théâtre de l’Europe à Menton le 20 décembre : "c’est le seul rendez-vous dans l’immédiat dans la région". Elle y sera dans un autre registre que ceux de ses habituels one woman show, puisqu’il s’agit d’un vaudeville. "J’y suis entourée de quatre jeunes comédiens. La pièce s’intitule Coup de Griffe, le 15ème boulevard, de Bruno Druart et Patrick Angonin. Elle est bien écrite, agréable à jouer, on ne voit rien arriver. C’est bien ficelé. La pièce mène une réflexion intéressante sur le thème de "devenir ce que l’on est" par le rire".

Pour devenir ce personnage de Mado, Noëlle Perna a dû attendre ses 50 ans, même si l’on a l’impression de l’avoir toujours connue. "J’ai mis longtemps à devenir pro. Je suis un OVNI dans ma profession. C’est cocasse, je viens d’un bar, celui des Oiseaux, que tenaient mes parents. Même si j’ai fait pas mal de stages de comédie, je n’ai pas eu de véritable formation, seulement une expérience de terrain".

Bouddhiste oui, boudeuse, non !

Le show-biz, très peu pour elle : "je refuse d’être un produit télé, et ça marche. Si les gens viennent m’écouter, c’est parce que j’ai un truc unique à leur apporter. Mais vous savez, dans la vie, tout le monde a un truc unique à apporter". Cette vedette hors système mène bien sa barque : "j’ai refusé plus d’émissions que je n’en ai acceptées".
Avec son personnage haut en couleur (et son Albert), Mado-Noëlle-La-Niçoise aurait pu s’enrichir : "les biens matériels ne sont pas une fin en soi. Très tôt, ma recherche c’était d’être bien. Jeune fille, je suis même allée voir un thérapeute à l’insu de mes parents".
Il faut avouer que la pratique de 34 années de bouddhisme a été pour quelque chose dans cette réussite humaine : "plus jeune, je cautionnais ma marginalité, à présent je sais qu’il faut être impliqué dans la société. Se retrouver sur scène est l’une des conséquences de cette révolution. Il y a eu chez moi un effet domino".

Photo de Une : Mado la Niçoise, chez elle, dans son costume de Noëlle Perna. (DR AC)

Artiste(s)