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Opéra de Nice : Dernier soir pour assister à LAKMÉ de Léo Delibes

Dernière chance pour les retardataires pour découvrir Lakmé à l’Opéra de Nice ce soir !

L’action se situe en Inde, au XIXe siècle. Gérald, un jeune officier anglais, pénétrant dans le jardin d’un brahmane, découvre Lakmé, la fille de celui-ci. Elle est dans une cage sacrée, en bambous. Aussitôt émerveillé par la grande beauté de cette jeune fille, il n’a de cesse de la conquérir.

Elle aussi est troublée par cette rencontre. « Les fleurs me paraissent plus belles et le ciel plus resplendissant ... Tout palpite ! » clame-t-elle ! Tandis que lui sent en son coeur « l’ardeur une étrange fièvre  »
Leurs échanges sont interrompus par l’arrivée du brahmane qui constate qu’un étranger a pénétré chez lui, alors qu’il n’a que haine pour les colonisateurs. Il veut se venger. Grâce à une ruse, il réussit à donner un coup de couteau à l’officier anglais (le ténor Thomas Bettinger). Mais Lakmé le cache dans une cabane en forêt pour le soigner avec des herbes magiques...
La réalité chasse les deux amants de leur ciel rêvé, et les fait retomber sur terre et cause leur perte. «  Mon ciel n’est pas le tien, je ne connais pas les dieux que tu vénères  », cette phrase formule avec force le problème culturel de fond entre eux.
Lakmé boira un poison et son père (le baryton à la voix chaude, Jean-Luc Ballestra) en sera ainsi apaisé : sa fille s’est lavée toute seule de sa honte, estime-t-il. Tandis que le comportement de cette « étrangère » semble incompréhensible pour l’officier européen : il ne lui reste que l’admiration et le deuil.

À l’époque de l’ère coloniale, les Européens sont de plus en plus en contact avec les cultures lointaines et l’art les utilise. L’exotisme avait un grand succès. Sans, cependant, prétendre à l’authenticité. À l’écouter aujourd’hui, après le mouvement de libération de Gandhi, l’histoire de Lakmé semble d’une audace et d’une modernité étonnantes.

©Opéra de Nice

« Lakmé » est l’oeuvre la plus célèbre de Léo Delibes. La légèreté et l’entrain de la musique permit aussitôt à un large public d’apprécier l’oeuvre et particulièrement le « Duo des fleurs » et le fameux « air des clochettes » de l’acte II.

Opposée à l’atmosphère oppressante de son environnement, la soprano Katryn Lewek brille intensément dans le rôle-titre.


Sa voix une limpidité merveilleuse s’élève à des hauteurs ahurissantes et atteint des sommets avec un timbre pur et lumineux
. En nous laissant une sensation d’émerveillement, elle règne sur un plateau vocal de belle tenue.
Chacun se laisse aller à la pure beauté de mélodies envoûtantes, fluides, conçues pour mettre en valeur les voix portées par l’Orchestre Philharmonique de Nice, efficacement dirigé par Jacques Lacombe.
Un parti pris de décors de panneaux mobiles, dans des couleurs ocre fort bien assorties, offre une mise en scène intéressante et tout à fait convaincante en permettant au Choeur de l’Opéra de Nice – tout en blanc, maquillage compris - de s’y déplacer avec aisance.

Quel que soit notre enthousiasme, notre souvenir restera dominé par l’émerveillement de la voix limpide de Katryn Lewek qui entre avec éclat dans la légende lyrique !

Caroline Boudet-Lefort

Dernière représentation : 3 oct. 2023 à 20:00 réservations sur le site de l’Opéra

Photo de Une DR Opéra de Nice

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