| Retour

Eternelles ritournelles ou tubes oubliés : le meilleur et le pire de la chanson française

Souvenez-vous Guy Lux, chers z’amis bonjour, l’orchestre de Raymond Lefebvre et des vedettes bien de chez nous qui animaient nos samedis soir à la télé. Nostalgie

Il y a trois semaines, nous avions évoqué ici même les grands albums pop, rock et jazz sortis en 1971. Comme "Sticky Fingers" des Stones qui, cinquante ans après ses premiers tours sur les platines vinyle, n’a pas pris une ride. Maintenant, nous allons parler de choses sérieuses, vraiment sérieuses, du "lourd" que le monde entier nous envie depuis toujours : le bon vieux hit-parade franco-français de cette époque où les cheveux s’étaient allongés en même temps que les bas de pantalon s’étaient élargis en ’pat’d’eph’. Evacuons quelques noms qui ne sont pas passés à la postérité et que, isolés aujourd’hui sous leur tignasse rare et blanchie, seuls quelques isolés apprécient encore comme une petite madeleine de Proust : Esther Galil (Le jour se lève), Gérard Manuel (On a trop fait l’amour ensemble), Hervé Houzi (Toi et moi), ou Jean-François Michaël qui plaça quand même trois ritournelles parmi les tubes de l’été. Et venons-en à ces chansons qui restent gravées dans les mémoires des plus anciens pour avoir été matraquées sur les ondes (il n’y avait que quatre grandes stations nationales à cette époque, les enfants).

Malabar et roudoudou

D’abord "C’est facile" de ce bon Eddy Mitchell qui avait enlevé ses Chaussettes noires pour se lancer dans une carrière solo s’étirant sur... presque soixante années ! Le fringuant C. Jérôme émergeait avec "La
poupée désarticulée" tandis qu’un nouveau venu frisotté et rigolard s’imposait avec sa petite bedaine, ses maillots de marin à rayures (non, ce n’est pas Arnaud Montebourg) et sa joviale truculence : Carlos. Il nous gratifia de "Malabar et roudoudou", œuvre majeure s’il en est, qui annonçait l’impérissable "C’est au mois d’août qu’on met les bouts, tagada, tagada". à faire pâlir d’envie Enrico Macias (zaï, zaï, zaï) qui chantait à cette époque "Un grand amour" assez banal finalement.
D’amour, il en fut question aussi avec Jean Ferrat (Mourir à perdre la raison), Hervé Villard (On laisse toujours quelqu’un derrière soi), Gérard Palaprat (Fais-moi un signe), Dalida (Les choses de l’amour), et Charles Aznavour (Non, je n’ai rien oublié).
Philosophe, Alain Barrière susurrait "Rien qu’un homme" tandis qu’Henri Salvador - pourtant excellent guitariste et crooner - atteignait les sommets avec "Qu’est qu’on est bien quand on est dans son bain". Julien Clerc chevretait déjà un tantinet sur "Un cœur volcan" qui n’a pas provoqué beaucoup de secousses sismiques tandis que, énorme tube, Stone et Charden faisaient danser la France entière sur "L’aventura" avant que Jacques Dutronc (et moi, et moi, et moi) ne refroidisse l’ambiance avec l’impérissable "Le fond de l’air est frais" (laïo, laïo). Johnny, lui, ne buvait pas qu’à la source d’eau fraîche mais se pâmait pour "Oh, ma jolie Sarah".
Le mot de la fin pour Cloclo (hiiiiii !) qui interprétait "Cette année là", et tout est dit.

Artiste(s)