| Retour

Rolling Stones : sympathy for French Riviera !!!

"Exile on Main Street", l’un des plus brillants albums du groupe britannique, le seul double opus studio, a été en large partie conçu à Villefranche-sur-Mer. C’était en 1972, il y a presque un demi siècle. Keith Richards y avait loué la Villa Nellcote.

Plutôt une bonne idée, car au même moment, à Londres, le fisc s’intéressait de près aux affaires de Mick Jagger et de ses amis. S’ils étaient au sommet de leur gloire et de leur créativité, ils se révélaient aussi être de piètres gestionnaires. En retard pour tout, cotisations et impôts. à deux doigts d’une banqueroute et de la saisie, tandis que la police de sa gracieuse majesté reniflait ce que fumaient ces garçons bien moins corrects que leurs "rivaux" les Beatles".
La French Riviera fut leur bouée de sauvetage. Avec baignades dans la grande bleue, virées dans les bars et les boîtes, et des fêtes à tout casser à Nellcote, dont les murs résonnent encore des frasques de cet été incandescent.
Disons le franchement : entre deux trips et deux cuites, les musiciens ont composé et enregistré "Exile" à toute berzingue, dans un camion-studio récemment acheté. Selon leur état de "santé" du moment, Jagger, Richards, Watts et Wyman participèrent - ou pas - aux prises. Ce dernier confie que "tout le monde n’était pas au top tous les soirs". Un euphémisme. À cette époque, Richards avait commencé à prendre de l’héroïne.

Les Stones sont repartis à Londres avec des bandes magnétiques plutôt bancales qui firent perdre ses cheveux à l’ingénieur du son pour recoller un matériau brut de décoffrage. Pour ce double 33 tours, quelques enregistrements plus anciens furent réalisés en Angleterre, et d’autres postérieurement à Los Angeles.

Rock’n Roll attitude

Sulfureux, forcément. Pêchu, assurément. Foutraque, c’est sûr. Mais génial. Cet album s’est trouvé en phase avec une génération contestataire qui a jeté aux orties les manières bourgeoises pour vivre sans limites ni contraintes. On peut lui préférer "Beggars Banquet" (1968), "Let it Bleed" (1969) voire "Sticky Fingers" (1971), mais les Stones n’ont jamais autant été les Stones que lors de cette période. Cette folle épopée s’arrêta net. Keith Richards a bien tenté de faire le ménage et de virer de Nellcote quantité de parasites et de drogués, mais en vain.
Le groupe a quasiment déménagé à la cloche de bois, avant une descente de la police française, au grand soulagement des voisins qui n’en pouvaient plus des débordements, surtout sonores, mais pas seulement. Alors que près de chez eux naissait un double album mythique, toujours réédité. It’s only rock’n roll, les amis...

Photo de Une : DR Jim Pietryga

Artiste(s)