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Mister Tambourine Man is back !

Cela faisait tellement longtemps - presque dix ans - que l’on pensait que plus jamais "IL" ne remettrait un jour les pieds dans un studio. Car "IL" a tout connu, "IL" a tout fait (même reçu le Prix Nobel) et "IL" n’a plus rien à prouver. Mais à presque 80 balais, il faut croire qu’il n’avait pas encore
réalisé toutes ses envies artistiques puisqu’il vient de décrocher sa guitare pour enregistrer "Rough and rowdy ways", un nouvel opus de chansons originales.

C’était l’album - le 39ème ! - que l’on n’attendait pas, que l’on n’espérait plus de Mister Tambourine Man, personnage inclassable qui n’aime rien tant que déboulonner sa propre statue, tremper le bleu de son regard mélancolique dans ses colères noires transcrites dans des chansons appartenant au patrimoine émotif de plusieurs générations.
Troubadour folk qui n’a pas eu peur du rock, icône des babas cool et des hippies qui vomissaient Nixon, la guerre du Vietnam et les injustices de la société américaine d’alors, il s’est trouvé en vibration avec les jeunes progressistes qui partageaient les visions humanistes de John Fitzgerald Kennedy. Sans pour autant adhérer au système.

Il sera par exemple avec Joan Baez de la marche historique sur Washington qui vit 200 000 personnes déferler pour écouter le discours de Martin Luther King ("I have a dream") qui plaidait - encore et déjà - pour les droits civiques et l’égalité des "races".

Cela faisait déjà une belle carte de visite pour quelqu’un d’aussi jeune dont le succès a vite traversé les océans. De ce côté-ci de l’Atlantique, de nombreux artistes - comme Hugues Aufray- se sont inspirés de Bob Dylan quand la guitare les démangeait.

Il a encore surpris son monde en offrant en mars une plage inédite et superbe de 17 minutes (comme c’est un cadeau, on peut l’ouïr gratuitement sur le net) avant ce nouvel album dont on espère qu’il serait, pourquoi pas, annonciateur d’une nouvelle tournée...
En attendant, je vais m’empresser de poser religieusement cette galette sur mon lecteur pour retrouver la voix éraillée, l’accent et le parfum d’une époque qui engendra, comme lui, quelques montres sacrés.
Oui, madame, en 2021, un nouveau Dylan à déguster... "Like a Rolling Stone" !

Visuel de Une : (détail DR Alberto Caballo)

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